[CRITIQUE] : Une pointe d'amour

Réalisateur : Maël Piriou
Acteurs : Julia Piaton, Quentin Dolmaire, Grégory Gadebois, Florence Viala,...
Budget : -
Distributeur : Pathé Films
Genre : Comédie, Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h30min
Synopsis :
Mélanie, avocate, atteinte d’une maladie incurable, a décidé qu’il était temps de profiter de la vie ! Elle embarque Benjamin, son ami de toujours, dans un périple vers l’Espagne pour explorer enfin leur sensualité dans une maison close. Les voici à bord d’un van délabré, conduit par Lucas, un chauffeur bourru sorti de prison la veille. Contrairement à Mélanie, Benjamin ne semble pas pressé d’arriver et fait d’ailleurs tout pour prolonger cet improbable voyage à ses côtés…
Le jeu des comparaison est, sensiblement, toujours un poil vulgaire - voire putassier, d'autant plus quand il n'est pas usé avec pertinence - quand bien même plus d'un cinéaste assume, avant même que leurs œuvres ne soient placés devant le regard critique (plus où moins affûté) du spectateur, des affiliations/références qui poussent, justement, à la comparaison.
Mais il y a parfois des cas qui poussent à se demander si, au-delà des propositions algorithmiques des plateformes de streaming, il n'y aurait pas quelques strabismes un poil trop forcés.
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Dans ce sens, Une Pointe d'amour, estampillé premier long-métrage du wannabe cinéaste Maël Piriou, rappelle sensiblement sur les quelques lignes de son pitch, tout aussi bien Tout le bleu du ciel de Maurice Barthélémy, que l'encore plus récent On ira d'Enya Baroux, dans sa manière de lier maladie/fin de vie et road trip en van; pas si anodin quand on sait que son originalité est déjà mise à rude épreuve avec le fait qu'il est un remake - avec de grosses modifications scenaristiques, certes - du drame flamand Hasta la Vista de Geoffrey Enthoven, lui-même tiré d’un documentaire anglais - tu nous suis encore ?
Bref, si l'adage veut que ce soit dans les vieux pots que l'on fait les meilleures soupes, et encore plus au cœur d'un genre aussi facilement abordable comme déclinable que le road movie, tout n'est pas pour autant forcément cuit en bouche.
Exit les aléas de trois jeunes adultes en situation de handicap, désireux de perdre leur virginité dans un bordel de l'autre côté des Pyrénées, bonjour le récit moins casse-gueule mais toujours avec la question de la sexualité en son cœur, centré sur une avocate atteinte d'une maladie incrurable et de son meilleur ami (mais aussi d'un ex-tolard embauché comme chauffeur de fortune), tous deux en fauteuil roulant, et bien décidé à profiter de la vie et des plaisirs de la chair en Espagne.
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Si sur le papier, la mayonnaise semblait aussi légère que manquant cruellement de subtilité, il n'en est rien - où presque - à l'écran, tant le film se fait un joli drame touchant et bienveillant dans son exploration tout autant des notions complexes de désir et sexualité sous fond de handicap, comme la valse des sentiments quand l'amitié vient brouiller l'équation.
Du cinéma simple mais point simpliste, honnête et touchant, le tout porté par un joli trio Julia Piaton, Quentin Dolmaire et Grégory Gadebois.
Jonathan Chevrier