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[CRITIQUE] : Les Indomptés


Réalisateur : Daniel Minihan
Acteurs : Daisy Edgar-Jones, Jacob Elordi, Will Poulter, Diego Calva, Sasha Calle,...
Budget : -
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Genre : Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h39min

Synopsis :
Muriel et son mari Lee démarrent une nouvelle vie en Californie lorsque qu’il revient de la guerre de Corée. Rapidement, l’équilibre de leur couple va être bouleversé par l'arrivée du charismatique Julius, le frère de Lee, un flambeur au passé secret. Un triangle amoureux se forme. Mais Julius décide de suivre Henry, un jeune joueur de cartes dont il est tombé amoureux. Ébranlée par ce départ et plus éprise d’indépendance que jamais, Muriel trouve un exutoire dans les courses de chevaux et l’exploration d’un amour qu’elle n’aurait jamais osé imaginer...




On pourrait croire qu'une liaison secrète est en passe de se nouer entre Muriel, jeune serveuse insatisfaite par son travail et sa relation sentimentale monotone, et son séduisant et ambitieux beau-frère, Julius (un jeune jouer invétéré qui semble avoir les faveurs de la chance, fraîchement débarqué en ville après démobilisation anticipée de la guerre de Corée), à l'abri du regard d'un frère/futur époux, Lee, qui ne se doute absolument pas de leur complicité et pense que le trio pourrait avoir un bel avenir commun - et tout en conformisme -, en Californie, quand bien même il est évident que quelque chose cloche dans cette dynamique où rien n'est aussi parfait qu'espérer.

Copyright Metropolitan FilmExport

Mais il n'en est finalement rien (même les deux ne sont pas insensibles au charme de l'autre), juste sont-ils douloureusement liés dans leur voyage entre deux États (San Diego pour elle, où elle étouffe dans son mariage, enchaîne les gains sur les champs de course, et se laisse aller à découvrir les joies de la chair féminine avec son impétueuse voisine, Sandra; Las Vegas pour lui, où il bosse dans un casino tout autant qu'il tombe sous le charme d'un charismatique " greaser ", Henry) vers la découverte d'eux-mêmes à travers l'Amérique des années 1950 où, comme les prémisses de leur relation, les faux semblants sont légion...

C'est toute la belle promesse qui caractérise le délicat Les Indomptés de Daniel Minihan, adaptation du roman On Swift Horses de Shannon Pufahl, mélodrame romantique à l'ancienne dans la plus pure définition du terme, flanqué dans la complexité comme la rugosité d'un pays de l'oncle Sam où le sempiternel rêve américain, dans toute son indéfinissabilité et ses promesses furieusement illusoires, vient lentement mais sûrement empoisonner le cœur comme les âmes de ceux qui ont osé y croire, mais qui en sont douloureusement exclus.

Copyright Metropolitan FilmExport

Chronique de deux âmes perdues en quête du bonheur comme de leur propre identité, à une heure où la sexualité comme l'homosexualité était réprimée par une culture de la pureté maladive, Les Indomptés est frappé par un romantisme poignant même s'il est un peu trop obsédé par les apparences, mais aussi et surtout un poil trop chaste dans ses élans intimes, en comparaison des envolées romantiques et sensuelles passionnées d'un Carol où d'un Queer - un comble tant il pousse la fétichisation et la sexualisation du corps de Jacob Elordi encore plus loin que Emerald Fennell dans Saltburn).

Du Douglas Sirk qui aurait mérité plus de chaleur en somme, et encore plus à la vue de son imposante distribution, dominée par un exceptionnel.tandem Daisy Edgar-Jones/Will Poulter, que ce soit elle en femme étouffé par un mariage qui ne lui convient pas, et totalement envahie par un désir d'ailleurs qui lui échappe, là où le second est absolument déchirant en homme ordinaire qui ne désire qu'à avoir une vie normale, chose qui lui a toujours été refusée.


Jonathan Chevrier