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[CRITIQUE] : Les Règles de l'art


Réalisateur : Dominique Bonnard
Acteurs : Melvil Poupaud, Sofiane Zermani, Steve Tientcheu, Julia Piaton,...
Budget : -
Distributeur : Le Pacte
Genre : Comédie, Policier.
Nationalité : Français.
Durée : 1h34min

Synopsis :
Yonathan, expert en montres de luxe au quotidien monotone, voit sa vie basculer lorsqu’il s’associe à Éric, receleur et escroc. Fasciné par le train de vie d'Éric, Yonathan perd toute mesure. Tout s’accélère quand, pour répondre à une commande d'Éric, Jo, cambrioleur de génie, vole cinq chefs-d’œuvre au Musée d’Art Moderne de Paris en 2010. Dès lors, les trois hommes sont entrainés dans une spirale incontrôlable.
Librement inspiré d’une histoire vraie, Les règles de l’art rappelle que le casse du siècle ne peut pas être une affaire d'amateurs...




En amour comme avec le septième art, deux territoires loin d'être étrangers l'un de l'autre, tout n'est parfois qu'une « question de feeling » comme le disait si bien Fabienne Thibeault dans sa chanson éponyme aux débuts des années 80 (on sent d'ici ton jugement de nos références musicales, calmes-toi tout de suite lecteur•ice), et si certains films titillent notre intérêt sensiblement plus que la moyenne, d'autres nous attire presque tout autant qu'une réunion familiale dans le Campanile du coin, où tu t'enfiles deux, trois douzaines de verres de rosé bon marché en attendant qu'un de tes tontons rendent sur la piste de danse, toutes les crevettes pas fraîches du buffet à volonté.

Copyright Eloïse Legay - SrabFilms

Certes, l'analogie est moche voire même férocement vulgaire (ne soit pas hypocrite, tu penses souvent la même chose, les crevettes en moins), mais c'est ce que suscitait à nos yeux Les Règles de l'art, estampillé premier long-métrage en solo de Dominique Bonnard, co-réalisateur avec Mouloud Achour du catastrophique Les Méchants, non pas pour son pitch accrocheur mais surtout pour le CV ciné de son auteur (mais dont la plume a œuvre sur Le Bureau des Légendes, quand-même).

Contre toute attente (on a le droit à l'erreur), le film déjoue gentiment - mais pas trop - nos craintes en croquant un petit bout de cinéma funambule se définissant comme une sorte de comédie dramatico-sarcastique à l'italienne avec un bon doigt de gravité, lui qui s'inspire (de loin) d'un fait divers assez fou - le cambriolage et le vol, en 2010, de 5 tableaux de maîtres au Musée d'art moderne de Paris - pour tisser une sorte d'envers du décors délirant au plus près des auteurs de ce casse fou, moins des professionnels que des braqueurs amateurs ascendants bras cassés loin d'être à la hauteur, profitant habilement du hasard pour commettre un casse du siècle qui va vite les dépasser.

Copyright Eloïse Legay - SrabFilms

Sans péter dans la soie de l'originalité et bardé de quelques panouilles dommageables (notamment une mise en scène fonctionnelle et sans le moindre éclat, qui ne profite jamais d'un rythme qui est lui particulièrement enlevée), mais jouant savamment de l'absurdité de ses situations, tout en croquant suffisamment en profondeur ses personnages (solidement campés par le trio Melvil Poupaud/Sofiane Zermani/Steve Tientcheu) pour susciter l'empathie et tenir en haleine son auditoire; Les Règles de l'art fait mouche au point de défendre fièrement son pesant de pop-corn.

Restons honnêtes, on n'en attendait pas autant.


Jonathan Chevrier