[CRITIQUE] : The Alto Knights
Réalisateur : Barry Levinson
Acteurs : Robert De Niro, Debra Messing, Cosmo Jarvis, Kathrine Narducci, Belmont Cameli,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Biopic, Policier, Drame, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h00min
Synopsis :
Deux des plus redoutables figures de la mafia new-yorkaise, Frank Costello et Vito Genovese, luttent pour le contrôle de la ville.
Autrefois meilleurs amis, la jalousie et les trahisons les mènent inévitablement à l’affrontement qui entraînera la chute de la mafia américaine.
On ne demande toujours qu'à croire en ses énièmes productions plus où moins génériques - souvent comiques ou policiers au rabais - auxquels des talents inestimables tels que Robert De Niro, Al Pacino ou encore Christopher Walken (des pantalonades peut-être encore plus frustrantes que celles tout aussi consenties de Bruce Willis, Nicolas Cage, Forest Whitaker où encore John Cusack), s'abaissent à donner de leur nom prestigieux et de leur présence, pour la force d'un chèque à plus de sept zéros - au moins.
Le problème est que la qualité fragile - pour être poli - de ses " divertissements ", ne mettent jamais vraiment longtemps à les rattraper, et rares sont celles qui méritent ne serait-ce qu'une simple seconde vision.
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Copyright 2025 Warner Bros. Entertainment Inc. |
Désormais uniquement prompt à offrir ses ultimes éclairs de génie dans les productions de ses amis cinéastes (Martin Scorsese en tête), Bob De Niro, il est vrai plutôt convaincant dans l'une des dernières productions séries en date de la firme au Toudoum, Netflix - Zero Day -, nous prouve une énième fois cette règle avec The Alto Knights, péloche d'un autre temps chapeautée par un Barry Levinson qui, tout comme lui, est un papy qui fait encore de la résistance - pour le meilleur comme pour le pire.
Fresque historico-mafieuse comme on n'en fait plus - où presque, du coup - tout droit sortie des 80s/90s (il est dans les cartons depuis les 70s, et depuis passé sous la plume rompue au genre de Nicholas Pileggi), qui s'inscrit instinctivement dans l'ombre du cinéma de Scorsese de part toutes les figures et codes qu'il convoque, le Levinson nouveau, porté par une réputation peu flatteuse (des protections tests catastrophiques qui ont repoussées sa date de sortie d'un an), s'attache à une histoire vraie passionnante sur le papier : le portrait croisé et l'affrontement entre deux pointures du milieu, les chefs de la mafia italo-américaine de New York, Vito Genovese et Frank Costello, deux figures opposées d'une même pièce gangsterienne dont l'amitié de longue date puis la rivalité explosera pleinement lorsque le premier, au crépuscule des 50s, ordonnera l'assassinat du second qui préférera in fine se retirer du business.
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Le tout avec un De Niro qui fait du De Niro (les deux personnages compilent toutes ses incarnations mafieuses passées, jusqu'au moindre tic facile) campant les deux rôles dans une gymnastique de prothèses pas toujours du meilleur goût, l'un des nombreux déséquilibres (la nécessité de se répondre à soi-même, dans un mano à mano pas si ridicule qu'il n'y paraît mais qui perd grandement en puissance par ce parti pris) d'une bande à part, à la fois coincée dans son mimétisme rétro tout autant qu'elle est décemment divertissante malgré ses contours schématique et un montage destructuré qui cherche tellement à aller l'essentiel, qu'il semble oublier plusieurs pièces du puzzle en cours de route (qu'il ait été charcuté par la Warner ne fait aucun doute).
Plus défendable que son Bugsy (facile) mais ne s'écartant jamais totalement de l'étiquette d'un sous-The Irishman réchauffé sauce italienne, le portrait du New-York mafieux des 50s qu'en fait Levinson n'en reste pas moins sensiblement captivant, maigre consolation d'un film dégainé trente ans trop tard avec des artisans définitivement trop vieux pour ses conneries.
Jonathan Chevrier
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