[CRITIQUE] : Blanche-Neige


Réalisateur : Marc Webb
Acteurs : Gal Gadot, Rachel Zegler, Andrew Burnap, Ansu Kabia,...
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : -
Genre : Aventure, Fantastique, Comedie Musicale, Famille.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h49min.

Synopsis :
Blanche-Neige des studios Disney est une nouvelle version du classique de 1937 en prises de vues réelles. Avec Rachel Zegler dans le rôle principal et Gal Gadot dans celui de sa belle-mère, la Méchante Reine. Cette aventure magique retourne aux sources du conte intemporel avec les adorables Timide, Prof, Simplet, Grincheux, Joyeux, Dormeur et Atchoum.




Bien que certains des remakes en prises de vues réelles et à (très) gros budget des classiques du catalogue animation de Disney aient bien performé au box-office, ils ont presque tous uniformément lutté sur le plan créatif pour exister par eux-mêmes, englués dans les eaux de l'opportunisme d'une firme aux grandes oreilles créativement plus lessivée que jamais.

Seul le fantastique Peter et Elliott le Dragon de David Lowery (on peut également cité Jean-Christophe et Winnie de Marc Forster, bien qu'il ne s'inspire pas directement d'un film d'animation) peut se targuer d'avoir apporté un vrai vent de fraîcheur et une émotion bouleversante, à une histoire que l'on pensait pourtant connaître sur le bout des doigts.

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Du Roi Lion (vraie prouesse technique, aussi vaine soit-elle) à La Belle et la Bête en passant par AlladinPinocchio, La Petite Sirène  où encore Mulan, tous ont paradoxalement répondu aux attentes du grand public (qui paye pour voir les plus grands succès se répéter, des chansons aux moments de signature avec lesquels ils ont grandit) tout en dévoilant leur vacuité - volontaire - à incarner des propositions si ce n'est originales, avec au moins quelque chose d'un peu nouveau à mettre sur la table.

Mais puisque cette plate - et le mot est faible - formule fonctionne, pourquoi Disney changerait de disque et annihilerait son processus de franchisation à outrance/auto-canibalisation assumée ?
Nouvelle pièce à son édifice de destruction massive sucrupuleusement bien orchestré à la production férocement explosive (les propos comme l'engagement de Rachel Zegler, la polémique autour de la représentation du nanisme par Peter Dinklage,...), Blanche-Neige sauce Marc Webb, où Gal Gadot joue les méchantes reines aux répliques guindées (pas un mal vu son jeu limité, dont le non-jeu ici fait presque des ravages), aux côtés d'une Rachel Zegler qui a totalement le talent (surtout vocal) pour être la princesse Disney ultime, mais à qui on a affublé la coupe de Lord Farquaad - les vrais savent.

Le tout catapulté dans une vallée des sept nains encore plus flippante que la forêt du fin fond du Tennessee de la saga Evil Dead.
Résultat, le classique de tous les classiques plaqué sur l'autel des prises de vues réelles insipides (et du " wokisme ", pour les spectateurs fragiles), démontre sans forcer sa pellicule qu'il n'avait pas légitimement le besoin d'exister autre que d'aller grappiller du billet vert en masse.

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Mais (la nuance, tu connais ?), malgré la somme de tous ses défauts, la popote à la fantaisie encore plus assumée s'avère bien moins indigeste que bon nombres des tentatives de récente mémoire de la firme à vouloir recycler jusqu'à la nausée ses premiers efforts, et ce même si ses fameux ajustements soufflent autant le vent chaud (un Prince charmant avec plus de profondeur en mode cousin de Robin des bois; une Blanche-Neige moins innocente et naïve; deux, trois chouettes chansons - dont Waiting for a Wish - signées par le tandem Justin Paul/Benj Pasek) que le vent froid (des nains numérisés considérés comme " des créatures magiques " et totalement sous-exploités au cœur de l'intrigue, des CGI parfois désespérément médiocres ou encore des décors apparaissent encore plus désespérément figés et sans vie).

Pas plus indéfendable qu'un Pinocchio dans sa mécanique bien huilée faite pour - hypocritement - ne froisser personne ni même les plis de la robe de sa belle héroïne, mais (évidemment) infiniment moins sincère et enchanteur que son matériau d'origine; Blanche-Neige cuvée 2025 prouve que non, ce n'est pas bien mieux en live-action (mais ça, tu le savais déjà depuis longtemps) malgré une Rachel Zegler lumineuse.


Jonathan Chevrier




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