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[CRITIQUE] : Les Tuche : God save the Tuche


Réalisateur : Jean-Paul Rouve
Acteurs : Jean-Paul Rouve, Isabelle Nanty, Claire Nadeau, Sarah Stern, Pierre Lottin, Théo Fernandez,...
Distributeur : Pathé Films
Genre : Comédie.
Nationalité : Français, Belge.
Durée : 1h35min

Synopsis :
Les Tuche mènent à nouveau une vie paisible à Bouzolles. Mais lorsque le petit-fils de Jeff et Cathy est sélectionné pour un stage de football à Londres, c’est l’occasion rêvée pour toute la famille d’aller découvrir l’Angleterre et de rencontrer la famille royale. Entre chocs culturels et maladresses, les Tuche se retrouvent plongés au cœur de la royauté anglaise, qui n’est pas près d’oublier leur séjour !




Critique :



Faites entrer les accusés.
D'un côté, Jean-Paul Rouve au parcours plutôt fou depuis son explosion au sein de la légendaire troupe des Robin des Bois (tout le monde se rappelle de son second rôle dans Julie Lescault), une école télévisée qui lui a permis autant d'aiguiser son penchant pour l'humour extrêmement potache, que sa facilité d'improvisation.
Un comédien capable de jouer dans les moins défendables des comédies populaires, tout autant que d'être exceptionnel - voire même proprement impressionnant - quand il est bien dirigé, et qui s'est vite avéré être dans le même mouvement, un cinéaste aux efforts jusqu'ici aussi touchants qu'enlevés.

De l'autre, l'aspect merveilleusement sadique que peu avoir la comédie française dite " populaire " à chercher, avec une régularité rare, à s'auto-saborder en étirant plus que de raison des franchises dont le - maigre - concept s'étiolait déjà avant même que le clap de fin du premier opus, ne se fasse retenir.
Et côté concept rincé dès la moelle, Les Tuches d'Olivier Barroux, entre mépris de classe plus où moins involontaire et résucée de la formule " gagnante " de La vie est un long fleuve tranquille, le tout imbibé d'huile de friture et de personnages caricaturaux au capital sympathie déclinant.

Copyright Marine Danaux

Mon tout incarne donc Les Tuche : God save the Tuche, cinquième monture comme autant d'opus de trop où les plus célèbres des prolos globe-trotters du septième art, jouent la partition familière d'un nouveau choc des cultures et des classes de l'autre côté de la Manche, histoire de voir si thé et pudding se marient bien avec une bonne assiette de frites.
Évidemment que non, et l'enchaînement (très) rythmé de vannes poussives couplé à des situations " drôlatiques " à peine plus inspirées et tout aussi éreintantes, ne tardent pas à montrer que la friteuse au-delà d'être en surrégime, à son huile périmée depuis bien longtemps.
On retiendra la présence plutôt futée de Bernard Menez en Charles III... voilà.

Alors oui, tu nous diras sûrement, les doigts humides jouant les explorateurs de grottes nasales, bien caché derrière ton écran, que cette critique ne sert pas à grand chose, parce qu'il n'y a rien de bon à savonner la bobine glissante d'une séance superficielle et furieusement anecdotique, dont la banqueroute créative n'avait aucun doute.
Bah écoutez, comme la comédie qui se purge assez souvent elle-même, voir et écrire sur l'absurdité consentie d'un mauvais film, ça fait du bien, ça purifie, c'est important.


Jonathan Chevrier