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[CRITIQUE] : Le Jardinier


Réalisateur : David Charhon
Acteurs : Jean-Claude Van Damme, Michael Youn, Nawell Madani, Kaaris, Matthias Quiviger aka Ragnar le Breton, Jérôme Le Banner, Carla Poquin,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Comédie, Action.
Nationalité : Français.
Durée : 1h28min.

Synopsis :
Chaque année, le premier ministre fait éliminer une liste de gêneurs en tous genres au nom de la raison d’état. Serge Shuster, haut fonctionnaire proche de la Présidence, se retrouve malgré lui au cœur d’une machination qui fait apparaître son nom sur cette liste. Condamné à une mort certaine, au cœur d’un secret d’état qui met également sa famille en danger, Serge, sa femme et ses enfants n’ont plus qu’un seul espoir : leur étrange jardinier, Léo.



Critique :



On aime passionnément JCVD par chez nous, le tataneur belge au phrasé aussi dévastateur qu'un high kick renversé dans le menton, est de loin l'un des plus grands héros de notre enfance, gentiment intercalé entre les rois Sylvester Stallone, Arnold Schwarzenegger et Kurt Russell - notre esprit déviant rajouterait bien Chuck Norris, mais respectons-nous un peu.

Méchamment cantonné aux DTV de luxe ces dernières années, alors qu'il semble enfin assumer un penchant humoristique qui aurait fait des ravages dans des comédies plus inspirés, le bonhomme cherche toujours autant à nous rappeler aux bons souvenirs de la géniale série Jean-Claude Van Johnson (comédie mi-méta mi-WTF produite et diffusée sur Prime Vidéo, qui aurait dû aller beaucoup plus loin que sa - toute - petite première saison), en s'attachant à des divertissements à l'humour turbo-teubé plus ou moins exacerbé, pour le pire mais avant tout et surtout, pour le... pire.

Passé le peu défendable Le Dernier Mercenaire de David Charhon du côté de chez Netflix en 2021, Van Damme récidive à nouveau avec le même réalisateur mais du côté de la concurrence, Prime Vidéo cette fois, avec Le bien nommé Le Jardinier où son penchant pour le sur-investissement excessif dans le but de (sur)vendre du divertissement bas de gamme, brille sensiblement de mille feux.

Copyright Prime

Comédie d'action buddy moviesque sauce home invasion, jouant plus où moins fébrilement sur une dynamique des contraires entre un haut fonctionnaire proche de la Présidence placé sur une dead-list - avec sa famille -, et son étrange jardinier qui a tout d'un proto-Rambo qui incarnera in fine son seul salut; la péloche, à l'humour aussi subtile qu'un concours de flatulence en pleine veillée funèbre, réussit néanmoins une prouesse qu'on ne lui aurait jamais cru capable : divertir modestement son auditoire malgré une accumulation coton de poncifs, une direction d'acteurs aux fraises et un montage au chalumeau.

Étonnamment, on se plaît à rire - parfois sincèrement - face à quelques vannes deglinguées et non-sensiques, à ne pas trouver trop immonde quelques bastons/scènes d'action lissées à mort qui nous ramène à l'époque bénie (sic) des prods d'Europa Corp (à la violence, il est vrai, un chouia plus décomplexée), mais surtout à prendre un vrai plaisir de gosse à admirer le Muscles from Brussels être aussi à l'aise avec l'idée de jouer de son auto-dérision - à défaut de le faire dans de bons films, c'est déjà ça.

Si l'on exclut pas totalement la thèse d'un syndrome de Stockholm carabiné qui révélerait sa vérité une fois ce billet publié, Le Jardinier n'est pas si abominable (moins que Le Dernier Mercenaire, en tout cas) même si oui, ça ne casse pas trois pattes à un canard unijambiste, et que notre bon vieux JCVD méritait infiniment mieux.


Jonathan Chevrier