[CRITIQUE] : Jane Austen a gâché ma vie
Réalisatrice : Laura Piani
Acteurs : Camille Rutherford, Pablo Pauly, Charlie Anson, Annabelle Lengronne,...
Budget : -
Distributeur : Paname Distribution
Genre : Comédie, Romance.
Nationalité : Français.
Durée : 1h34min
Synopsis :
Agathe a autant de charme que de contradictions. Elle est célibataire mais rêve d’une histoire d’amour digne des romans de Jane Austen. Elle est libraire mais rêve d’être écrivain. Elle a une imagination débordante mais une sexualité inexistante. La vie n’est jamais à la hauteur de ce que lui a promis la littérature. Invitée en résidence d’auteurs en Angleterre, Agathe devra affronter ses peurs et ses doutes pour enfin réaliser son rêve d’écriture… et tomber amoureuse.
Critique :
Serait-ce les us et coutumes de la saison (comprendre : un hiver déjà chargé en téléfilms romantiques de noël sirupeux, qui nous dirige vers la route tout en glucose de na Saint-Valentin) où un pur hasard du calendrier (pas du TOUT), mais pas une seule semaine où presque (on exagère à peine) ne se passe sans qu'une nouvelle comédie romantique ne pointe le bout de son nez dans une salle obscure.
Après son versant familier et larmoyant - L'Amour au présent de John Crowley -, son étude plus mélancolique - La Fille d’un grand amour de Agnès De Sacy -, voire même une exploration cocasse et douce-amère sous fond d'interrogation sur la notion d'individualité (on remonte à fin décembre avec l'excellent Le Beau rôle de Victor Rodenbach, lui aussi un premier long-métrage); place Jane Austen a gâché ma vie de Laura Piani, une romcom qui assume à la fois pleinement ses influences comme son accent purement british, comme ses intentions sérieuses à explorer, au féminin, tous les tropes de la comédie romantique des 90s, dites intentions expurgées de tout cynisme méta à la mode ni d'une volonté putassière de se moquer/jouer de ses personnages pour mieux nous faire rire/chavirer.
En résulte, à notre plus grande surprise, une charmante petite évasion portée par la même confiance sûre que les bandes bénies par la plume de Richard Curtis (force est d'avouer qu'il est difficile de rivaliser sue ce terrain, avec les cinéastes britanniques), qui a le bon ton de capturer la magie douce et tout en quiproquos de l'œuvre d'Austen (le tout sans jamais en être une adaptation directe), au cœur d'une narration où les échos de la littérature d'hier épousent les dures - et absurdes - réalités de la vie moderne, vissée sur les aternoiements sentimentalo-existentiels d'une jeune libraire fraîchement dans la trentaine et incarnant un véritable paradoxe vivant (une jeune femme qui se refuse à la superficialité des romances " sous algorithmes " d'aujourd'hui, mais qui pense son amour idéal par la force de ses fantasmes littéraires), tiraillée qu'elle est entre ses rêves romantiques, ses désirs d'écriture et sa résignation face à son quotidien un brin déprimant.
C'est à travers son conflit intérieur et son introspection, tout autant que son opposition entre sa quête du partenaire idéal et ses aspirations personnels (peut-on mener les deux sans que l'un vampirise l'autre ? L'amour n'est-il pas, paradoxalement et sous toutes ses formes, un sentiment aussi libérateur qu'un frein qui limite justement, la notion de liberté ?), que Piani croque une romcom piquante sur l'éveil de soi jonché sur le fil tenu des espoirs et de la dure - où pas - réalité.
Si l'on pourra tiquer un brin sur sa mise en scène un brin conventionnelle (même si son souci du détail est marqué) voire sur son rythme décousu, difficile de ne pas tomber sous le charme de ce doux premier effort tout en auto-dérision et en mélancolie, dominé par une pétillante et émouvante Camille Rutherford.
Bref, ça ne ne ment jamais sur la marchandise et ça incarne, jusque dans ses petites maladresses, exactement l'idée de ce que l'on est venu voir en salles.
Que demander de plus ?
Jonathan Chevrier
Acteurs : Camille Rutherford, Pablo Pauly, Charlie Anson, Annabelle Lengronne,...
Budget : -
Distributeur : Paname Distribution
Genre : Comédie, Romance.
Nationalité : Français.
Durée : 1h34min
Synopsis :
Agathe a autant de charme que de contradictions. Elle est célibataire mais rêve d’une histoire d’amour digne des romans de Jane Austen. Elle est libraire mais rêve d’être écrivain. Elle a une imagination débordante mais une sexualité inexistante. La vie n’est jamais à la hauteur de ce que lui a promis la littérature. Invitée en résidence d’auteurs en Angleterre, Agathe devra affronter ses peurs et ses doutes pour enfin réaliser son rêve d’écriture… et tomber amoureuse.
Critique :
Si l'on pourra tiquer sur sa mise en scène un brin conventionnelle voire sur son rythme décousu, difficile de ne pas tomber sous le charme de la douce romcom #JaneAustenAGâchéLaVie, premier effort tout en auto-dérision et en mélancolie dominé par une pétillante Camille Rutherford pic.twitter.com/CGOTzJIjNy
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) January 21, 2025
Serait-ce les us et coutumes de la saison (comprendre : un hiver déjà chargé en téléfilms romantiques de noël sirupeux, qui nous dirige vers la route tout en glucose de na Saint-Valentin) où un pur hasard du calendrier (pas du TOUT), mais pas une seule semaine où presque (on exagère à peine) ne se passe sans qu'une nouvelle comédie romantique ne pointe le bout de son nez dans une salle obscure.
Après son versant familier et larmoyant - L'Amour au présent de John Crowley -, son étude plus mélancolique - La Fille d’un grand amour de Agnès De Sacy -, voire même une exploration cocasse et douce-amère sous fond d'interrogation sur la notion d'individualité (on remonte à fin décembre avec l'excellent Le Beau rôle de Victor Rodenbach, lui aussi un premier long-métrage); place Jane Austen a gâché ma vie de Laura Piani, une romcom qui assume à la fois pleinement ses influences comme son accent purement british, comme ses intentions sérieuses à explorer, au féminin, tous les tropes de la comédie romantique des 90s, dites intentions expurgées de tout cynisme méta à la mode ni d'une volonté putassière de se moquer/jouer de ses personnages pour mieux nous faire rire/chavirer.
Copyright Les Films du Veyrier/Sciapode |
En résulte, à notre plus grande surprise, une charmante petite évasion portée par la même confiance sûre que les bandes bénies par la plume de Richard Curtis (force est d'avouer qu'il est difficile de rivaliser sue ce terrain, avec les cinéastes britanniques), qui a le bon ton de capturer la magie douce et tout en quiproquos de l'œuvre d'Austen (le tout sans jamais en être une adaptation directe), au cœur d'une narration où les échos de la littérature d'hier épousent les dures - et absurdes - réalités de la vie moderne, vissée sur les aternoiements sentimentalo-existentiels d'une jeune libraire fraîchement dans la trentaine et incarnant un véritable paradoxe vivant (une jeune femme qui se refuse à la superficialité des romances " sous algorithmes " d'aujourd'hui, mais qui pense son amour idéal par la force de ses fantasmes littéraires), tiraillée qu'elle est entre ses rêves romantiques, ses désirs d'écriture et sa résignation face à son quotidien un brin déprimant.
C'est à travers son conflit intérieur et son introspection, tout autant que son opposition entre sa quête du partenaire idéal et ses aspirations personnels (peut-on mener les deux sans que l'un vampirise l'autre ? L'amour n'est-il pas, paradoxalement et sous toutes ses formes, un sentiment aussi libérateur qu'un frein qui limite justement, la notion de liberté ?), que Piani croque une romcom piquante sur l'éveil de soi jonché sur le fil tenu des espoirs et de la dure - où pas - réalité.
Copyright Les Films du Veyrier/Sciapode |
Si l'on pourra tiquer un brin sur sa mise en scène un brin conventionnelle (même si son souci du détail est marqué) voire sur son rythme décousu, difficile de ne pas tomber sous le charme de ce doux premier effort tout en auto-dérision et en mélancolie, dominé par une pétillante et émouvante Camille Rutherford.
Bref, ça ne ne ment jamais sur la marchandise et ça incarne, jusque dans ses petites maladresses, exactement l'idée de ce que l'on est venu voir en salles.
Que demander de plus ?
Jonathan Chevrier