[CRITIQUE] : Wallace et Gromit : La palme de la vengeance

Réalisateur : Nick Park et Merlin Crossingham
Acteurs : Ben Whitehead, Lenny Henry, Peter Kay,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Aventure, Animation, Comédie.
Nationalité : Britannique, Américain.
Durée : 1h19min.

Synopsis :
Gromit s'inquiète du fait que Wallace soit devenu trop dépendant de ses inventions, après sa création d'un gnome intelligent...

Critique :

Aardman prouve qu'ils ont encore la pêche avec #WallaceEtGromit : #LaPalmeDeLaVengeance, un vrai plaisir visuel qui aborde la question de l’innovation technologique entre candeur de création et dérives destructrices, avec un humour toujours aussi agréable. (@LiamDebruel) pic.twitter.com/ZLUrbkLD3F
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 26, 2024

La peur de l’intelligence artificielle et de ses dérives a beau ne pas être neuve, elle se retrouve de plus en plus représentée dans le domaine de la fiction par ses nombreuses promesses qui dissimulent des dérives destructrices, que ce soit d’un point de vue humain ou environnemental. Il est ainsi intéressant de noter que cette inquiétude constitue un des points thématiques de cette nouvelle aventure de Wallace et Gromit, ce qui est clairement cohérent quand on sait tout le travail manuel derrière les créations du studio Aardman, un des fers de lance indéboulonnable de la stop motion.

La palme de la vengeance montre ainsi la nouvelle invention de Wallace, un nain de jardin intelligent qui cherche à remplir diverses tâches d’une manière aussi efficace que mécanique. Une séquence montrant Gromit tricoter patiemment tandis que le Norbot conçoit une tenue complète en quelques secondes résonne alors évidemment comme un parallèle avec la technique de conception des films Aardman, demandant une patience et une humanité qui manquent dans toute chose liée à l’IA. Cette lecture enrichit évidemment un film qui évite quand même de tomber dans un refus total de la technologie, appuyé par la naïveté d’un créateur cherchant tout simplement à améliorer son quotidien ainsi que celui de son meilleur ami.

Le récit trouve un rythme qui croît de manière prenante, bien aidé par la menace de Feathers McGraw (toujours un méchant de qualité par son design et son traitement), jusqu’à un climax qui s’emballe de façon hautement divertissante. Difficile de nier en effet le travail de titan abattu sur cette longue poursuite finale inventive et drôle, rappelant évidemment celle du Mauvais Pantalon. Quand le final de ce dernier renvoyait à du Buster Keaton, celui de ce film rappelle presque Mission : Impossible - Dead Reckoning, dans une réinvention évidemment animée qui ne manque pas de mordant par son ton et l’amusement de son écriture.

Les nouvelles aventures de Wallace et Gromit ne constituent pas uniquement La palme de la vengeance mais un vrai plaisir visuel qui aborde sa question de l’innovation entre candeur de création et dérives destructrices avec un humour toujours aussi agréable. Aardman a encore la pêche et ça fait grandement plaisir à voir avec pareil long-métrage qui devrait conquérir sans aucun souci toute la famille en ce début d’année 2025.

Liam Debruel