[CRITIQUE] : The Wailing
Réalisateur : Pedro Martín-Calero
Avec : Ester Expósito, Mathilde Ollivier, Malena Villa, Rosa Bursztein,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Espagnol, Argentin, Français.
Durée : 1h46min
Synopsis :
Andrea sent une présence invisible dérangeante. Vingt ans plus tôt, Marie avait été troublée par le même phénomène…
Critique :
Force est d'admettre que pour tout cinéphile un minimum curieux, il n'y a pas besoin de labourer plus que de raison les terres cinématographiques espagnoles, pour y trouver quelques-uns des cinéastes les plus intéressants du fantastique contemporain, au point même que si l'Australie ne viendrait pas fréquemment taper du pied - et de la pellicule -, nous serions presque tenté d'affirmer que la vraie terreur depuis le milieu des années 90, à un passeport ibérique.
Sensiblement aux confins d'influences plus où moins bien digérées (on pense instinctivement à David Lynch, Andrzej Zulawski et à It Follows, voire même à Gaspar Noé dans une introduction impactante et " Climax-esque "), The Wailing, estampillé premier long-métrage du clipeur et wannabe Pedro Martin-Colero, avait sensiblement plusieurs cordes à son arc pour titiller férocement l'intérêt : la talentueuse Isabel Peña au scénario, la magnifique Ester Expósito, révélation du solide Venus de Jaume Balagueró mais aussi et surtout, un concept résolument accrocheur.
Voyez plutôt : un pur morceau de terreur vissée sur trois protagonistes féminines comme autant de temporalités et de localités (Argentine, France et Espagne) différentes mais nouées entre-elles, toutes tiraillées par une entité menaçante que l'on ne peut voir - mais qui, heureusement, peut être filmée.
Une matière qui, sur le papier, s'avère tout aussi dramatique qu'horrifique, soit un terreau résolument fertile pour articuler un thriller psychologique à la lisière du teen movie, sous fond d'oppression patriarcale et de violence insidieuse, incarnée par une menace dont le traitement n'atteint jamais l'épaisseur ou la densité qu'exige une telle exploration des conventions du genre.
Si la volonté originelle est louable (parler de la violence subit par les femmes sans tomber bêtement dans la servitude du raisonnement discursif), comme sa mise en scène joliment artisanale, c'est dans les fondements même de ses - bonnes - intentions que The Wailing se ramasse la binette, Martin-Colero pensant, théoriquement, donner du corps à son propos comme à ses héroïnes là où son écriture leur hôte pourtant toute autonomie, simples pions d'une intrigue bouffée par ses incohérences.
Un angle féministe fort et quelques jolies intentions ne font (vraiment) pas tout.
Jonathan Chevrier
Avec : Ester Expósito, Mathilde Ollivier, Malena Villa, Rosa Bursztein,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Espagnol, Argentin, Français.
Durée : 1h46min
Synopsis :
Andrea sent une présence invisible dérangeante. Vingt ans plus tôt, Marie avait été troublée par le même phénomène…
Critique :
Si la volonté originelle est louable (traiter de l'oppression patriarcale sans tomber dans la servitude du raisonnement discursif), c'est dans les fondements même de ses bonnes intentions que #TheWailing se ramasse la binette, la faute à une écriture bouffée par ses incohérences. pic.twitter.com/drLg0xzJDn
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 6, 2024
Force est d'admettre que pour tout cinéphile un minimum curieux, il n'y a pas besoin de labourer plus que de raison les terres cinématographiques espagnoles, pour y trouver quelques-uns des cinéastes les plus intéressants du fantastique contemporain, au point même que si l'Australie ne viendrait pas fréquemment taper du pied - et de la pellicule -, nous serions presque tenté d'affirmer que la vraie terreur depuis le milieu des années 90, à un passeport ibérique.
Sensiblement aux confins d'influences plus où moins bien digérées (on pense instinctivement à David Lynch, Andrzej Zulawski et à It Follows, voire même à Gaspar Noé dans une introduction impactante et " Climax-esque "), The Wailing, estampillé premier long-métrage du clipeur et wannabe Pedro Martin-Colero, avait sensiblement plusieurs cordes à son arc pour titiller férocement l'intérêt : la talentueuse Isabel Peña au scénario, la magnifique Ester Expósito, révélation du solide Venus de Jaume Balagueró mais aussi et surtout, un concept résolument accrocheur.
© DR |
Voyez plutôt : un pur morceau de terreur vissée sur trois protagonistes féminines comme autant de temporalités et de localités (Argentine, France et Espagne) différentes mais nouées entre-elles, toutes tiraillées par une entité menaçante que l'on ne peut voir - mais qui, heureusement, peut être filmée.
Une matière qui, sur le papier, s'avère tout aussi dramatique qu'horrifique, soit un terreau résolument fertile pour articuler un thriller psychologique à la lisière du teen movie, sous fond d'oppression patriarcale et de violence insidieuse, incarnée par une menace dont le traitement n'atteint jamais l'épaisseur ou la densité qu'exige une telle exploration des conventions du genre.
Si la volonté originelle est louable (parler de la violence subit par les femmes sans tomber bêtement dans la servitude du raisonnement discursif), comme sa mise en scène joliment artisanale, c'est dans les fondements même de ses - bonnes - intentions que The Wailing se ramasse la binette, Martin-Colero pensant, théoriquement, donner du corps à son propos comme à ses héroïnes là où son écriture leur hôte pourtant toute autonomie, simples pions d'une intrigue bouffée par ses incohérences.
Un angle féministe fort et quelques jolies intentions ne font (vraiment) pas tout.
Jonathan Chevrier