[CRITIQUE] : Carry-On
Réalisateur : Jaume Collet-Serra
Acteurs : Taron Egerton, Jason Bateman, Danielle Deadwyler, Sofia Carson, Theo Rossi, Dean Norris,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Action, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h59min.
Synopsis :
Un jeune agent de la sécurité aérienne doit affronter le chantage d’un mystérieux passager qui le menace de faire passer un colis dangereux à bord d’un avion la veille de Noël...
Critique :
Si on ôte de l'équation ses quelques blockbusters sans âme, il y a une certaine noblesse (t'excite pas tout de suite, on s'explique) au cœur de la filmographie de Jaume Collet-Serra, honnête faiseur de " Bisseries Premium Plus ", pas tant dans une question de qualité - parfois discutable - que de budget gentiment confortable, le bonhomme s'évertuant de raviver la flamme d'une action 80s/90s efficace et musclée à défaut d'être toujours cohérente.
Un Renny Harlin 2.0, sans la folie explosive et sanglante mais avec une caméra toute aussi sûre et, parfois, réellement virtuose.
Le voir revenir à son genre de prédilection, et qui plus est pour ce qui est un rip-off plus où moins affirmé de Die Hard, au cœur même d'un aéroport (comme 58 minutes pour vivre de... Renny Harlin, tout est lié), avait quelque chose de gentiment excitant, même emprisonné par le cadenas rouillé d'une plateforme au Toudoum Netflix connue pour ses productions génériques.
Et d'une manière réellement rafraîchissante, sans péter dans la soie de l'originalité, Carry-On nous ramène à cette époque pas si lointaine où le cinéma ricain était encore capable de produire de l'actionner à concept simple et pragmatique allant strictement à l'essentiel : un monsieur tout-le-monde au mauvais endroit, au mauvais moment, tentant de sauver la situation (et des dizaines/centaines de personnes au passage) face à un méchant très méchant.
Une modeste horlogerie suisse sur pellicule, totalement consciente de ce qu'elle incarne (tout autant que de ses défauts/incohérences assumées), mais qui ne se contente jamais de son statut facile de divertissement de masse, en tentant constamment de divertir son auditoire de la plus ludique des manières qui soit, en alignant avec une frénésie enthousiasmante les rebondissements tout en veillant à ne jamais laisser faillir l'énergie excitante qui l'habite, tel un feu ardent qu'il faut constamment nourrir sous peine qu'il s'éteigne dans un silence de plomb.
Nerveuse, l'histoire s'attache aux basques d'un agent de la TSA qui se rêve agent au LAPD, Ethan Kopek, un futur papa qui la veille de Noël et, évidemment malgré lui, devient un acteur clé dans un complot terroriste orchestré par une figure mystérieuse (mais impitoyable, comme montré dans le prologue), qui lui intime de faire tout ce qui lui demande à l'autre bout du fil, sinon sa moitié mourra.
Tout ce qu'il a à faire, c'est de laisser un sac passer dans la machine à rayons X sans déclencher de signal d'alarme.
Elle vivra s'il ferme les yeux, même s'il sait que cela signifie que des centaines d'autres personnes mourront...
En partant du fameux dilemme du tramway (un peu comme le Red Eye de feu Wes Craven, dont il est un - pas si - lointain cousin), le tandem T.J. Fixman/Collet-Serra tisse une séance tout en excitation extrême et en invraisemblance à la lisière du glorieusement burlesque, où toutes les pièces du puzzle savamment liées entre-elles remettent certes radicalement en question toute pensée logique, mais dont l'approche est intelligemment discrète, elle qui mise plus sur une tension grimpant crescendo que sur un usage excessif (mais jubilatoire entre de bonnes mains) de la violence.
S'il a un peu de gras en trop côté montage (près de deux heures bien tassées, qui mériterait vingt minutes de moins), et que sa narration s'embourbe de quelques maladresses dispensable (en particulier lorsqu'elle se concentre sur une détective du LAPD, Elena Cole), Collet-Serra n'a décemment pas son pareil pour élever son bébé au-dessus de la mêlée caméra au poing (si le final est un poil frustrant, un affrontement au centre de tri des bagages et une course-poursuite numériquement chaotique mais prenante, valent décemment leur pesant de pop-corn).
Conventionnel tout en étant solide dans ses envolées musclées, Carry-On vaut également pour la partition impliquée de sa distribution, que ce soit un Jason Bateman totalement à contre-emploi en vilain à la fois inquiétant, suffisant et faussement amical, auquel Taron Egerton subtilement effacé et acculé, que l'écriture a le bon ton de ne pas transformer en wannabe John McClane du pauvre (même avec un petit côté lucky loser).
Pas de quoi sabrer le champagne donc, mais aux rayons des réjouissances badass sous le sapin 2024, le Collet-Serra nouveau est un petit cadeau bien sympathique que l'on attendait pas forcément.
Tant mieux pour les bourrinos que nous sommes.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Taron Egerton, Jason Bateman, Danielle Deadwyler, Sofia Carson, Theo Rossi, Dean Norris,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Action, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h59min.
Synopsis :
Un jeune agent de la sécurité aérienne doit affronter le chantage d’un mystérieux passager qui le menace de faire passer un colis dangereux à bord d’un avion la veille de Noël...
Critique :
Partant d'un statut pas fou de proto-rip-off de Die Hard 2, #CarryOn glisse pourtant gentiment mais sûrement vers l'actionner sous tension aussi musclé que pragmatique. Du bon et modeste divertissement à l'ancienne allant strictement à l'essentiel, quitte à jouer des incohérences pic.twitter.com/8Q8BaFmwO1
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 14, 2024
Si on ôte de l'équation ses quelques blockbusters sans âme, il y a une certaine noblesse (t'excite pas tout de suite, on s'explique) au cœur de la filmographie de Jaume Collet-Serra, honnête faiseur de " Bisseries Premium Plus ", pas tant dans une question de qualité - parfois discutable - que de budget gentiment confortable, le bonhomme s'évertuant de raviver la flamme d'une action 80s/90s efficace et musclée à défaut d'être toujours cohérente.
Un Renny Harlin 2.0, sans la folie explosive et sanglante mais avec une caméra toute aussi sûre et, parfois, réellement virtuose.
Copyright Netflix |
Le voir revenir à son genre de prédilection, et qui plus est pour ce qui est un rip-off plus où moins affirmé de Die Hard, au cœur même d'un aéroport (comme 58 minutes pour vivre de... Renny Harlin, tout est lié), avait quelque chose de gentiment excitant, même emprisonné par le cadenas rouillé d'une plateforme au Toudoum Netflix connue pour ses productions génériques.
Et d'une manière réellement rafraîchissante, sans péter dans la soie de l'originalité, Carry-On nous ramène à cette époque pas si lointaine où le cinéma ricain était encore capable de produire de l'actionner à concept simple et pragmatique allant strictement à l'essentiel : un monsieur tout-le-monde au mauvais endroit, au mauvais moment, tentant de sauver la situation (et des dizaines/centaines de personnes au passage) face à un méchant très méchant.
Une modeste horlogerie suisse sur pellicule, totalement consciente de ce qu'elle incarne (tout autant que de ses défauts/incohérences assumées), mais qui ne se contente jamais de son statut facile de divertissement de masse, en tentant constamment de divertir son auditoire de la plus ludique des manières qui soit, en alignant avec une frénésie enthousiasmante les rebondissements tout en veillant à ne jamais laisser faillir l'énergie excitante qui l'habite, tel un feu ardent qu'il faut constamment nourrir sous peine qu'il s'éteigne dans un silence de plomb.
Copyright Netflix |
Nerveuse, l'histoire s'attache aux basques d'un agent de la TSA qui se rêve agent au LAPD, Ethan Kopek, un futur papa qui la veille de Noël et, évidemment malgré lui, devient un acteur clé dans un complot terroriste orchestré par une figure mystérieuse (mais impitoyable, comme montré dans le prologue), qui lui intime de faire tout ce qui lui demande à l'autre bout du fil, sinon sa moitié mourra.
Tout ce qu'il a à faire, c'est de laisser un sac passer dans la machine à rayons X sans déclencher de signal d'alarme.
Elle vivra s'il ferme les yeux, même s'il sait que cela signifie que des centaines d'autres personnes mourront...
En partant du fameux dilemme du tramway (un peu comme le Red Eye de feu Wes Craven, dont il est un - pas si - lointain cousin), le tandem T.J. Fixman/Collet-Serra tisse une séance tout en excitation extrême et en invraisemblance à la lisière du glorieusement burlesque, où toutes les pièces du puzzle savamment liées entre-elles remettent certes radicalement en question toute pensée logique, mais dont l'approche est intelligemment discrète, elle qui mise plus sur une tension grimpant crescendo que sur un usage excessif (mais jubilatoire entre de bonnes mains) de la violence.
S'il a un peu de gras en trop côté montage (près de deux heures bien tassées, qui mériterait vingt minutes de moins), et que sa narration s'embourbe de quelques maladresses dispensable (en particulier lorsqu'elle se concentre sur une détective du LAPD, Elena Cole), Collet-Serra n'a décemment pas son pareil pour élever son bébé au-dessus de la mêlée caméra au poing (si le final est un poil frustrant, un affrontement au centre de tri des bagages et une course-poursuite numériquement chaotique mais prenante, valent décemment leur pesant de pop-corn).
Copyright Netflix |
Conventionnel tout en étant solide dans ses envolées musclées, Carry-On vaut également pour la partition impliquée de sa distribution, que ce soit un Jason Bateman totalement à contre-emploi en vilain à la fois inquiétant, suffisant et faussement amical, auquel Taron Egerton subtilement effacé et acculé, que l'écriture a le bon ton de ne pas transformer en wannabe John McClane du pauvre (même avec un petit côté lucky loser).
Pas de quoi sabrer le champagne donc, mais aux rayons des réjouissances badass sous le sapin 2024, le Collet-Serra nouveau est un petit cadeau bien sympathique que l'on attendait pas forcément.
Tant mieux pour les bourrinos que nous sommes.
Jonathan Chevrier