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[CRITIQUE] : Piece by Piece


Réalisateur : Morgan Neville
Avec : Pharrell Williams, Shae Haley, Chad Hugo,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Animation, Biopic, Musical.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h34min

Synopsis :
Piece by Piece est une expérience cinématographique unique qui invite le public à un voyage passionnant à travers la vie de celui qui est devenu l’emblème de la pop culture : Pharrell Williams. Au gré du prisme d’une animation LEGO®, laissez libre cours à votre imagination et assistez à l'évolution de l'un des esprits les plus innovants de la musique actuelle.



Critique :



On ne le répétera jamais assez, dans un paysage cinématographique - pas uniquement Hollywoodien - dominé/gangrenné par des projets simplistes usant inlassablement la même formule établie et éprouvée, le biopic musical moderne se sent parfois comme la proposition la plus cheap et facilement déclinable du marché.

La quasi-intégralité de ses films ne sont souvent guère plus que des exercices glorifiés de gestion de marques/icônes, articulés entre des numéros musicaux fédérateurs - et à la lisière du fan service (trop) respectueux -, des performances d'acteurs plus ou moins grimés à la perfection et une intrigue distribuant avec plus ou moins de finesse, des informations biographiques approuvées par la succession et/ou les proches des défunts.

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Quel vent de fraîcheur alors de pouvoir découvrir un projet aussi improbable que Piece by Piece de Morgan Neville, débarquer dans nos salles obscures, même avec une promotion qui frise lourdement avec l'encéphalogramme de la grenouille - pas bravo, Universal Pictures.
Il faut dire, un biopic musical façon film d'animation tout en LEGO sur la vie de Pharrell Williams (et à la demande même du bonhomme), l'un des artistes les plus influents de l'industrie musicale de ces trente dernières années, c'est une proposition définitivement plus originale que la moyenne; un biopic non-conventionnel sur une figure populaire anticonformiste, ça fait sens, même s'il épouse tous les tropes du genre avec gourmandise.

Nous passons donc tout du long en revue, d'une manière évidemment policée et positive, le parcours fructueux de Pharrell, de son enfance à Virginia Beach à son premier emploi dans une maison de disques, en passant par la création des Neptunes avec Chad Hugo (cité mais méchamment laissé de côté), sa collaboration avec des artistes populaires et la production de hits majeurs; une narration savamment calibrée à sa gloire, qui peut paraître à la fois didactique et moraliste (la nécessité de croire en soi etc) mais aussi un poil égoïste (son plus grand défaut serait d'être... trop passionné) et totalement dénué de l'ironie qui faisait le sel de tous les films LEGO.

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Du Rise and Rise qui reste en surface, évite soigneusement toute complexité ou sujet difficile et dont l'approche (avec laquelle il ne s'amuse jamais assez) est la seule originalité, assez logique vu l'influence du bonhomme sur le projet.
Une expérience plutôt étrange donc, mais dont émerge quelques idées joliment poétiques (comme celle d'un Pharrell enfant qui ressent la musique comme une couleur) mais aussi une célébration particulièrement enthousiasmante de son œuvre musicale (comment ne pas ressentir des frissons à l'écoute de « Frontin », « Get Lucky » où « Drop It Like It's Hot »).

Après tout, si Pharrell et les plus jeunes sont « Happy », c'est déjà ça.


Jonathan Chevrier