[CRITIQUE] : Raging Grace
Réalisateur : Paris Zarcilla
Acteurs : Max Eigenmann, Jaeden Paige Boadilla, Leanne Best, David Hayman,...
Distributeur : Shadowz
Budget : -
Genre : Drame, Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Britannique.
Durée : 1h35min.
Synopsis :
Joy, une émigrée philippine sans papiers, trouve le travail idéal : s'occuper d'un vieil homme riche mais en phase terminale. Ce nouveau poste est bien rémunéré et garantit un toit à elle et à sa fille, Grace. Mais très vite, elles commencent à se rendre compte que tout n'est pas ce qu'il semble être...
Critique :
Que serait un mois cinéma pour tout cinéphile qui se respecte, sans sa petite dose de séance inédite tout droit sortie de chez Shadowz ?
Un mois bien triste, d'autant que la plateforme horrifique s'échine toujours autant à réserver quelques pépites pour un auditoire qu'elle chérit bien, entre deux, trois frayeurs et autres giclées de sang.
Elle semble enfin avoir trouvé le job parfait : s'occuper d'un vieil homme riche et alité en phase terminale, dans son manoir en pleine campagne anglaise.
Et il ne faudra pas vraiment attendre longtemps pour que la situation faussement idyllique se transforme en un univers toxique, où la détermination inébranlable de Joy se fissurera face à des visions mystérieuses...
Observation astucieuse d'un vrai problème socio-politique actuel (l'exploitation de la précarité des immigrants, et les sacrifices qu'ils entreprennent pour s'intégrer dans une société qui soit les dénigre, soit les repousse dans un cycle perpétuel d'injustice), sous fond de rapport pervers entre dominé et dominant (ou comment les inégalités et la dépendance financière peuvent conduire à l'asservissement et aux abus divers) mais aussi de relations familiales dysfonctionnelles, au cœur d'un effort funambule jonglant entre le film d'épouvante gothique, le thriller psychologique et le mélodrame social mordant (le tout avec une représentation assez riche de la culture philippine); Raging Grace marque par la densité folle de sa proposition, embaumée dans un sentiment de malaise constant qui ne se délite in fine que dans un dernier tiers qui se ramasse un brin la binette, malgré son ultime note douce-amère.
Pas de quoi bouder son plaisir pour autant, devant une séance à la fois tranquillement perverse, percutante et diaboliquement intense.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Max Eigenmann, Jaeden Paige Boadilla, Leanne Best, David Hayman,...
Distributeur : Shadowz
Budget : -
Genre : Drame, Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Britannique.
Durée : 1h35min.
Synopsis :
Joy, une émigrée philippine sans papiers, trouve le travail idéal : s'occuper d'un vieil homme riche mais en phase terminale. Ce nouveau poste est bien rémunéré et garantit un toit à elle et à sa fille, Grace. Mais très vite, elles commencent à se rendre compte que tout n'est pas ce qu'il semble être...
Critique :
Observation astucieuse d'un problème socio-politique actuel (l'exploitation des immigrants), sous fond de rapport pervers entre dominé et dominant,#RagingGrace se fait un bel effort funambule jonglant entre le film d'épouvante psychologique et gothique, et le drame social mordant pic.twitter.com/jhqn9iZMAn
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) June 2, 2024
Que serait un mois cinéma pour tout cinéphile qui se respecte, sans sa petite dose de séance inédite tout droit sortie de chez Shadowz ?
Un mois bien triste, d'autant que la plateforme horrifique s'échine toujours autant à réserver quelques pépites pour un auditoire qu'elle chérit bien, entre deux, trois frayeurs et autres giclées de sang.
Dans la veine du bouillant Soft & Quiet de Beth de Araújo - déjà sur la plateforme -, qui grattait le vernis de la civilité pour mieux incarner une expérience vicieuse et viscérale sur les réalités du racisme aux États-Unis, le premier long-métrage du wannabe cinéaste Paris Zarcilla, Raging Grace, creuse une autre facette de l'horreur quotidienne, pas uniquement réservée à son seul cadre britannique, de la vie tout en précarité de migrant sans papier devant vivre et travailler au sein d'un pays étranger qui joue, justement et pleinement, du déséquilibre de son statut.
La caméra y est vissé sur les atermoiements de la pauvre Joy, une aide-soignante philippine qui travaille dur comme femme de ménage pour une petite liste de clients fortunés au sein des quartiers uppés de Londres, enchaînant sans compter les heures afin de gagner suffisamment pour acheter un visa au marché noir qui lui évitera, ainsi qu'à sa fille adolescente, Grace - qu'elle cache à tous ses employeurs -, d'être expulsée.
La caméra y est vissé sur les atermoiements de la pauvre Joy, une aide-soignante philippine qui travaille dur comme femme de ménage pour une petite liste de clients fortunés au sein des quartiers uppés de Londres, enchaînant sans compter les heures afin de gagner suffisamment pour acheter un visa au marché noir qui lui évitera, ainsi qu'à sa fille adolescente, Grace - qu'elle cache à tous ses employeurs -, d'être expulsée.
Elle semble enfin avoir trouvé le job parfait : s'occuper d'un vieil homme riche et alité en phase terminale, dans son manoir en pleine campagne anglaise.
Et il ne faudra pas vraiment attendre longtemps pour que la situation faussement idyllique se transforme en un univers toxique, où la détermination inébranlable de Joy se fissurera face à des visions mystérieuses...
Observation astucieuse d'un vrai problème socio-politique actuel (l'exploitation de la précarité des immigrants, et les sacrifices qu'ils entreprennent pour s'intégrer dans une société qui soit les dénigre, soit les repousse dans un cycle perpétuel d'injustice), sous fond de rapport pervers entre dominé et dominant (ou comment les inégalités et la dépendance financière peuvent conduire à l'asservissement et aux abus divers) mais aussi de relations familiales dysfonctionnelles, au cœur d'un effort funambule jonglant entre le film d'épouvante gothique, le thriller psychologique et le mélodrame social mordant (le tout avec une représentation assez riche de la culture philippine); Raging Grace marque par la densité folle de sa proposition, embaumée dans un sentiment de malaise constant qui ne se délite in fine que dans un dernier tiers qui se ramasse un brin la binette, malgré son ultime note douce-amère.
Pas de quoi bouder son plaisir pour autant, devant une séance à la fois tranquillement perverse, percutante et diaboliquement intense.
Jonathan Chevrier