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[CRITIQUE] : Kali


Réalisateur : Julien Seri
Acteurs : Sabrina Ouazani, Olivia Côte, Philippe Bas,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Genre : Action.
Nationalité : Français.
Durée : 1h36min

Synopsis :
Lisa, alias Kali, n’a plus rien à perdre quand elle comprend que son mari a été exécuté à Rio pour étouffer une affaire de corruption. C’est au Brésil, des favelas aux confins de la jungle luxuriante, que l’ancienne recrue des forces spéciales remonte la piste d’un sombre traffic international. À coup de poing, de sang, et d’explosifs, cette quête de vérité assouvit sa soif de vengeance, mais donnera aussi un nouveau sens à sa vie, une vie de guerrière. Ce sera sa renaissance.



Critique :



Ancien clippeur devenu cinéaste plus ou moins prometteur, ayant fait ses gammes comme beaucoup chez tonton Besson (il a écrit Yamakasi avant d'être éjecté de sa mise en scène par Besson - gage de qualité - mais a réalisé sa suite indirecte, le sympathique Les Fils du Vent) et auteur notamment, du musclé mais un brin inconsistant Scorpion (avec un Clovis Cornillac totalement transformé et impliqué), Julien Seri peut comparer sa carrière à un sacré parcours du combattant, jonché de projets avortés et de productions accouchées au forceps (le pas si mal Night Fare et sous influences, né via une campagne à succès sur un site de financement participatif).

À tel point qu'un projet aussi formaté que Kali, l'ange de la vengeance, son nouvel effort, aurait presque des allures de petits miracles si l'on ne s'en tient qu'à sa propre existence, au sein d'une production hexagonale encore timide à redonner un peu de sang frais à un genre tombé en désuétude (et que seuls les plateformes Netflix en tête, semble ironiquement vouloir faire renaître), au moment même où Europa Corp en a fait son gagne-pain.
Mais comme les bonnes intentions ne font pas fondamentalement un bon film, le soufflet retombe assez vite (en admettant même qu'il ait réellement monté) à la vision de ce qui se fait un pâle et tout en surjeu revenge movie, qui semble loucher un poil trop généreusement sur la filmographie pas forcément recommandable de Pierre Morel.

Copyright Desirée do Valle / Prime Vidéo

Il faut dire, toute la péloche semble incarner un repompage mignon et sans nuances des déjà peu nuancés Taken sauce Peppermint, avec son personnage féminin ex-membre des forces spéciales endeuillée et sans pitié (mais surtout sans profondeur et croqué à la truelle) qui s'en va foutre aveuglément le bordel à Rio de Janeiro, comme le faisait John Rambo au Mexique dans Rambo : Last Blood, l'arthrite en moins.
On vogue alors tranquillement mais sûrement en terres (trop) connues du DTV foireux, à coups de rebondissements prévisibles, de thématiques usées et mal abordées (l'ambiguïté malsaine et jouissive de l'application de la loi du talion) ou encore d'incohérences multiples, jusqu'à ce que Seri embrassant pleinement les penchants bis de son entreprise, laissant son héroïne jouer les anges de la destruction en assénant sa vision de la justice et sa morale choc avec la finesse d'une massue lancée du toit d'un gratte-ciel.

Et c'est là où le bas blesse, l'idée de ne jamais vraiment capitaliser sur une action omniprésente et déglinguée (qui apparaît beaucoup trop tardivement, et n'a même pas le luxe d'être chapeauté avec envie), avec une Sabrina Ouazani pourtant crédible en arme absolue voyant rouge sang, et ne pensant qu'à anéantir toute personne impliqué d'un cil ou plus, dans la mort de son mari, telle un tank sans frein, aussi implacable que brutal.
Pas original pour un sou et incapable de capitaliser sur ses points forts, Kali n'a pas grand chose à proposer à son auditoire de plus qu'un téléfilm mal dégrossi et rythmé au chausse-pied.
C'est maigre, rachitique même...


Jonathan Chevrier


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