[CRITIQUE] : Adam change lentement
Réalisateur : Joël Vaudreuil
Avec : -
Distributeur : Eurozoom
Budget : -
Genre : Animation.
Nationalité : Français.
Durée : 1h36min.
Synopsis :
Adam, 15 ans, a une particularité extraordinaire : son corps se modifie en fonction des moqueries et des commentaires de son entourage. Pas idéal pour un ado complexé. Alors que les grandes vacances commencent, Adam doit en plus se coltiner deux jobs d’été : garder une maison avec un chat-tronc et s’occuper du gazon de son voisin amoureux de sa tondeuse. Décidément, la vie ne fait pas de cadeau à Adam...
Critique :
Ils sont une poignée, pas plus que les doigts d'une main gentiment amputée, les auteurs ayant subtilement saisit et retranscrit ce que cela signifie réellement de grandir.
D'autant que la magie des coming-of-age movie tient souvent à peu de choses, un où une héroïne furieusement empathique (et les chouettes seconds couteaux qui gravitent autour, dans le meilleur des cas), un cadre qui titille savamment notre nostalgie où même une ambiance gentiment réconfortante (avec une bande originale savamment complice).
En ce sens, le très singulier mais enchanteur Adam change lentement, estampillé premier long-métrage du wannabe cinéaste Joël Vaudreuil, fait partie de ces projets que l'on peut instinctivement aimer, quand bien même celui-ci ne nous facilite pas toujours la tâche.
Il y a un esprit Daria-esque - toute propension gardée, évidemment - qui se dégage de tous les pores de ce petit bout d'animation québécois abordant toutes les zones dures et cruels, du spleen adolescent et de la transformation physique, des déconvenues plurielles comme des humiliations douloureuses, au travers d'une narration frappée par un solide humour noir et un cynisme à toute épreuve, compagnons essentiels des atermoiements fictionnels et métaphoriques du complexe et solitaire Adam, malmené par la moindre strate de son existence, au coeur d'un été charnière et loin de tout repos - celui de la mort de sa grand-mère -, où son corps se modifie en fonction des moqueries et des commentaires de son entourage.
Odyssée estivale volontairement déglinguée et cocasse qui assume tout du long ses contours de comédie absurde et non-sensique, le film décontenance autant qu'il séduit, que ce soit par le minimalisme de ses traits ou l'exagération totale de ses séquences, glissant plus ou moins franchement - plus encore que son rythme lancinant - son auditoire dans une atmosphère à la fois étrange et pétri de malaise, qui n'a jamais peur de la gravité des thèmes qu'il aborde (notamment un regard particulièrement vrai sur la violence des interactions adolescentes aujourd'hui, et la banalisation incompétence du harcèlement ordinaire, scolaire comme familial).
Récit à la fois touchant et doux-amer sur le mal-être adolescent, façon portrait deglingué d'un laissé-pour-compte gentiment gauche qui aimerait juste ne plus être un paria, entouré qu'il est d'une galerie de personnages haut en couleurs finalement encore plus décalés que lui, Adam change lentement est de ces expériences à l'image même de son jeune ado héros : empathique et à la marge, qui mérite totalement qu'on y consacre un minimum de notre attention.
Jonathan Chevrier
Avec : -
Distributeur : Eurozoom
Budget : -
Genre : Animation.
Nationalité : Français.
Durée : 1h36min.
Synopsis :
Adam, 15 ans, a une particularité extraordinaire : son corps se modifie en fonction des moqueries et des commentaires de son entourage. Pas idéal pour un ado complexé. Alors que les grandes vacances commencent, Adam doit en plus se coltiner deux jobs d’été : garder une maison avec un chat-tronc et s’occuper du gazon de son voisin amoureux de sa tondeuse. Décidément, la vie ne fait pas de cadeau à Adam...
Critique :
Récit à la fois touchant et doux-amer sur le mal-être adolescent, façon portrait deglingué d'un laissé-pour-compte gentiment gauche et solitaire, #AdamChangeLentement, frappé d'un humour noir affirmé, est une expérience à l'image même de son jeune héros : empathique et à la marge pic.twitter.com/7JO4xTAV3s
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) May 31, 2024
Ils sont une poignée, pas plus que les doigts d'une main gentiment amputée, les auteurs ayant subtilement saisit et retranscrit ce que cela signifie réellement de grandir.
D'autant que la magie des coming-of-age movie tient souvent à peu de choses, un où une héroïne furieusement empathique (et les chouettes seconds couteaux qui gravitent autour, dans le meilleur des cas), un cadre qui titille savamment notre nostalgie où même une ambiance gentiment réconfortante (avec une bande originale savamment complice).
En ce sens, le très singulier mais enchanteur Adam change lentement, estampillé premier long-métrage du wannabe cinéaste Joël Vaudreuil, fait partie de ces projets que l'on peut instinctivement aimer, quand bien même celui-ci ne nous facilite pas toujours la tâche.
Copyright Eurozoom |
Il y a un esprit Daria-esque - toute propension gardée, évidemment - qui se dégage de tous les pores de ce petit bout d'animation québécois abordant toutes les zones dures et cruels, du spleen adolescent et de la transformation physique, des déconvenues plurielles comme des humiliations douloureuses, au travers d'une narration frappée par un solide humour noir et un cynisme à toute épreuve, compagnons essentiels des atermoiements fictionnels et métaphoriques du complexe et solitaire Adam, malmené par la moindre strate de son existence, au coeur d'un été charnière et loin de tout repos - celui de la mort de sa grand-mère -, où son corps se modifie en fonction des moqueries et des commentaires de son entourage.
Odyssée estivale volontairement déglinguée et cocasse qui assume tout du long ses contours de comédie absurde et non-sensique, le film décontenance autant qu'il séduit, que ce soit par le minimalisme de ses traits ou l'exagération totale de ses séquences, glissant plus ou moins franchement - plus encore que son rythme lancinant - son auditoire dans une atmosphère à la fois étrange et pétri de malaise, qui n'a jamais peur de la gravité des thèmes qu'il aborde (notamment un regard particulièrement vrai sur la violence des interactions adolescentes aujourd'hui, et la banalisation incompétence du harcèlement ordinaire, scolaire comme familial).
Copyright Eurozoom |
Récit à la fois touchant et doux-amer sur le mal-être adolescent, façon portrait deglingué d'un laissé-pour-compte gentiment gauche qui aimerait juste ne plus être un paria, entouré qu'il est d'une galerie de personnages haut en couleurs finalement encore plus décalés que lui, Adam change lentement est de ces expériences à l'image même de son jeune ado héros : empathique et à la marge, qui mérite totalement qu'on y consacre un minimum de notre attention.
Jonathan Chevrier