[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #182. Iron Eagle
Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !
#182. Aigle de Fer de Sidney J. Furie (1986)
Il était une icone qui avait la rudesse d'un gentleman, une gueule furieusement cinématographique et surtout le charisme incroyable de ceux à qui on ne cherche pas des noises, mais qui ne peuvent que susciter notre respect au moins autant que notre fascination.
C'est désormais une vérité immuable, Louis Gossett Jr. n'est plus, et c'est tout un pan du cinéma des 80s/90s que l'on chérit avec nostalgie, qui s'en va un peu à ses côtés, lui dont la tendresse intérieur à apporter énormément de coeur à une ribambelle de personnages de dur à cuire au fil des décennies, lui dont les choix de carrière furent aussi imprévisibles que motivés par l'envie d'incarner le plus de rôles divers.
À nous désormais de - modestement - le célébrer en se remémorant ses rôles les plus emblématiques, de ceux que l'on admirait encore et encore jusqu'à ce que nos VHS rendent l'âme, sous le joug de multiples - et sûrement un poil abusive - enchaînements de séances.
Sorti une bonne foulée avant le Top Gun de Tony Scott (quand bien même on pourrait penser l'inverse), et sortant gentiment des sentiers battus de l'actionner/film de guerre en jouant la carte d'une action pure et franchement impressionnantes (rien à voir avec le Scott, les combats aériens envoient vraiment du pâté), Iron Eagle aka Aigle de Fer de Sidney J. Furie, est clairement de ses séances réconfortantes ayant fait chauffer nos magnétoscopes - un peu comme ses suites, même aussi inférieures soient-elles.
Tout en désinvolture plus ou moins volontaire (dans les 80s, l'Amérique tue l'ennemi comme elle commande des frites : sans sourciller et en masse), le film établit avec force une formule qui sera autant repris par tous ses successeurs, que par une flopée de franchises turbo-régressives de l'époque (coucou Delta Force) : un membre de l'armée US, ici le colonel Charles « Chappy » Sinclair, mène une mission interdite/illicite pour gérer officieusement une situation de crise, corriger une situation que le gouvernement américain ne peut officiellement régler.
Ou quand un patriotisme furieusement exacerbé, se fait le bras - droitardé - extrême de la vengeance, d'une administration dont le penchant républicain est déjà plus qu'affirmé.
Cette fois, c'est une mission de sauvetage prétexte à nourrir la quête initiatique d'un gamin qui se fera adulte autant sous la houlette d'un mentor vétéran du Viêtnam, que dans une attaque savamment menée pour sauver un père, capturé par un régime ennemi (ici un pays fictif du Moyen-Orient).
Du cousu main à la sauce Burger Reaganienne, qui réécrit par la fiction les contours d'une Amérique puissante et triomphante usant de sa jeunesse sans la moindre ambiguïté (un cynisme qui se retrouve même dans la collaboration, réelle, avec Tsahal, qui dans le même temps lâchait quotidiennement des bombes dans le conflit au Sud-Liban), dans un bon gros divertissement de masse à la crédibilité douteuse et à la B.O. - évidemment - tonitruante (les 80s qu'on vous dit), mais emballé avec puissance et maîtrise, porté qu'il est par un souci de réalisme brut quand il tutoie les nuages, notamment dans un final franchement jouissif.
Un vrai film d'époque, qui doit uniquement être considéré comme tel (oui Sherlock, il ne passe par l'épreuve du temps... et alors ?), certes perfectible mais suffisamment fun pour ne pas être oubliable.
Et vu que Louis Gossett Jr. n'est plus, il a encore moins de chance de le devenir à nos yeux...
Jonathan Chevrier
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !
#182. Aigle de Fer de Sidney J. Furie (1986)
Il était une icone qui avait la rudesse d'un gentleman, une gueule furieusement cinématographique et surtout le charisme incroyable de ceux à qui on ne cherche pas des noises, mais qui ne peuvent que susciter notre respect au moins autant que notre fascination.
C'est désormais une vérité immuable, Louis Gossett Jr. n'est plus, et c'est tout un pan du cinéma des 80s/90s que l'on chérit avec nostalgie, qui s'en va un peu à ses côtés, lui dont la tendresse intérieur à apporter énormément de coeur à une ribambelle de personnages de dur à cuire au fil des décennies, lui dont les choix de carrière furent aussi imprévisibles que motivés par l'envie d'incarner le plus de rôles divers.
À nous désormais de - modestement - le célébrer en se remémorant ses rôles les plus emblématiques, de ceux que l'on admirait encore et encore jusqu'à ce que nos VHS rendent l'âme, sous le joug de multiples - et sûrement un poil abusive - enchaînements de séances.
© 1986 - Tri-Star Pictures. All rights reserved |
Sorti une bonne foulée avant le Top Gun de Tony Scott (quand bien même on pourrait penser l'inverse), et sortant gentiment des sentiers battus de l'actionner/film de guerre en jouant la carte d'une action pure et franchement impressionnantes (rien à voir avec le Scott, les combats aériens envoient vraiment du pâté), Iron Eagle aka Aigle de Fer de Sidney J. Furie, est clairement de ses séances réconfortantes ayant fait chauffer nos magnétoscopes - un peu comme ses suites, même aussi inférieures soient-elles.
Tout en désinvolture plus ou moins volontaire (dans les 80s, l'Amérique tue l'ennemi comme elle commande des frites : sans sourciller et en masse), le film établit avec force une formule qui sera autant repris par tous ses successeurs, que par une flopée de franchises turbo-régressives de l'époque (coucou Delta Force) : un membre de l'armée US, ici le colonel Charles « Chappy » Sinclair, mène une mission interdite/illicite pour gérer officieusement une situation de crise, corriger une situation que le gouvernement américain ne peut officiellement régler.
Ou quand un patriotisme furieusement exacerbé, se fait le bras - droitardé - extrême de la vengeance, d'une administration dont le penchant républicain est déjà plus qu'affirmé.
Cette fois, c'est une mission de sauvetage prétexte à nourrir la quête initiatique d'un gamin qui se fera adulte autant sous la houlette d'un mentor vétéran du Viêtnam, que dans une attaque savamment menée pour sauver un père, capturé par un régime ennemi (ici un pays fictif du Moyen-Orient).
© 1986 - Tri-Star Pictures. All rights reserved |
Du cousu main à la sauce Burger Reaganienne, qui réécrit par la fiction les contours d'une Amérique puissante et triomphante usant de sa jeunesse sans la moindre ambiguïté (un cynisme qui se retrouve même dans la collaboration, réelle, avec Tsahal, qui dans le même temps lâchait quotidiennement des bombes dans le conflit au Sud-Liban), dans un bon gros divertissement de masse à la crédibilité douteuse et à la B.O. - évidemment - tonitruante (les 80s qu'on vous dit), mais emballé avec puissance et maîtrise, porté qu'il est par un souci de réalisme brut quand il tutoie les nuages, notamment dans un final franchement jouissif.
Un vrai film d'époque, qui doit uniquement être considéré comme tel (oui Sherlock, il ne passe par l'épreuve du temps... et alors ?), certes perfectible mais suffisamment fun pour ne pas être oubliable.
Et vu que Louis Gossett Jr. n'est plus, il a encore moins de chance de le devenir à nos yeux...
Jonathan Chevrier