[CRITIQUE] : Les Intrus - Chapitre 2
Réalisateur : Renny Harlin
Acteurs : Madelaine Petsch, Rachel Shenton, Gabriel Basso, Froy Gutierrez,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Epouvante-Horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h39min.
Synopsis :
Les Intrus sont de retour - plus brutaux et impitoyables que jamais. Lorsqu’ils découvrent que l’une de leurs victimes, Maya, a survécu, ils reviennent pour terminer ce qu’ils ont commencé. Traquée et isolée, Maya doit affronter un nouveau chapitre terrifiant alors que les tueurs insensés et inarrêtables, la traquent, prêts à éliminer quiconque se mettra en travers de leur route.
L'amour à ses raisons que la raison elle-même ignore (à ce qu'on dit, mais qui à raison, au fond, dans ce monde où la déraison est reine... t'as raison, trop de fois le mot raison, ce n'est pas raisonnable mais il faut bien combler les lignes d'une critique de film où l'on a strictement rien à dire de positif, j'ai pas raison aussi ?) et, en ce sens, nous aimons un petit peu trop le finlandais fou Renny Harlin où, soyons plus précis, nous chérissons avec un peu trop de nostalgie maladive ses efforts passés (Prison, 58 minutes pour vivre, Cliffhanger, L'île aux Pirates et même Peur Bleue bordel, avec la plus belle scène de fabrication de sushis de requin depuis Les Dents de la mer de Spielberg !), pour continuer à nous laisser berner par la potentielle découverte de toute nouvelle péloche du lascar, même terminée à la pisse avec une décontraction qui flirte un peu trop gentiment avec le trollage en règle.
Ouais, on a vraiment des goûts de chiotte en amour...
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Cinématographiquement mort - où pas loin - depuis qu'il a lui-même enterré la Carolco, mais trouvant néanmoins le moyen de s'offrir une tournée d'adieu aux séduisantes courbes de walk of shame ambulant et permanent, le bonhomme, passé quelques petites infidélités du côté de l'industrie hongkongaise, était revenu en grande pompe il y a deux ans avec une sacrée promesse dans sa besace : saloper non pas une fois mais bien trois fois, en mode salade/tomates/oignons et supplément olives (même pas pardon), la petite pépite au sadisme gentiment voyeuriste The Strangers de Bryan Bertino (qui n'a jamais fait mieux depuis, léger shame), au coeur d'une trilogie reboot vouée à piller un temps le matériau d'origine, avant de voguer de ses propres ailes vulnérables et crasses par la suite.
Si The Strangers premier du nom, aka Les Intrus par chez nous (ne cherchez plus...), avait autant de qualités et de vertus qu'un furoncle sur un popotin mal torché (qui lui, si tu cherches bien, peut peut-être en avoir), la seconde partie elle, passée par la case reshoots selon la rumeur, à la suite des critiques négatives du Chapitre 1, pousse les potards de l'immondice encore un peu plus loin, en bonne pure suite catastrophique et creuse servant de film de transition du néant au... néant.
Reprenant directement là où l'opus précédent se terminait laborieusement (une Maya Lucas laissée pour morte et qui se réveille à l'hôpital, après une nuit " d'angoisse " où trois inconnus masqués s'en sont pris à elle et son petit ami), et troquant cette fois le home invasion mou de la fesse gauche pour le survival au suspense uniquement théorique, la narration ne s'apparente tout du long qu'à une immense course-poursuite rythmée au déambulateur et à la crudité élémentaire (le pire du pire du slasher qui enchaîne par aveu de faiblesse les morts, avec des figures diaboliques presques aussi increvables que ce bon vieux Jason Vorhees), qui prolonge de façon absurde sa " tension " tout en s'expurgeant du moindre développement réellement significatif de l'histoire mère (quelques réponses aussi légères et prévisibles que risibles) ni des personnages (et encore moins ceux qui sont introduit ici à la truelle), quand elle ne trahit pas lourdement l'essence même du film de Bertino et de sa - déjà - pâle suite (l'impact des tueries résidait justement, dans l'absence de motivation de ses tueurs brutaux et sadiques).
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Ayant au moins la décence de ne pas dépasser les 90 minutes de bobines, Les Intrus - Chapitre 2 ne vaut in fine que pour la partition investie de la pauvre Madeleine Petsch, qui porte sur son visage aussi bien le supplice de s'enterrer dans une telle production (elle est épuisée, comme nous, de devoir délibérément se mettre en danger pour les besoins pervers du finlandais violent), que la lâcheté de ses exécutants à ne jamais en faire plus qu'un reliquat du film d'exploitation inepte, bête et navrant des 80s - le charme vintage de la VHS abîmée et la bonne binouze en moins.
C'est maigre, rachitique même.
Espérons pour Harlin, que son troisième film réussisse lui la prouesse de justifier sa propre existence - on n'y croit pas une seule seconde.
Jonathan Chevrier



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