[CRITIQUE] : Regretting You
Réalisateur : Josh Boone
Acteurs : Allison Williams, Dave Franco, McKenna Grace, Mason Thames, Willa Fitzgerald, Scott Eastwood,...
Distributeur : Paramount Pictures France
Budget : -
Genre : Drame, Romance.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h57min
Synopsis :
Morgan Grant a mis ses rêves entre parenthèses pour élever sa fille Clara. Si elles partagent un amour indéfectible, tout le reste les divise : leurs valeurs, leurs choix, leur manière d’aimer et de vivre. Morgan veut protéger Clara à tout prix, quitte à l’étouffer. Clara, elle, refuse de suivre le chemin tout tracé de sa mère et cherche à s’émanciper. Mais lorsqu’un drame brutal fait ressurgir une trahison inimaginable, le fragile équilibre qu’elles avaient construit vole en éclats. Dans ce chaos, Morgan trouve un soutien inattendu… auprès de la seule personne qu’elle tenait à distance depuis des années. De son côté, Clara se rapproche dangereusement du garçon qu’on lui a formellement interdit d’aimer. Deux chemins parallèles, deux cœurs en reconstruction, une vérité à affronter.
L'œuvre littéraire de Colleen Hoover étant totalement inconnue pour l'auteur de ses mots (la vision du pas folichon et réchauffé Jamais Plus - It Ends With Us de Justin Baldoni, qui adaptait son best-seller le plus populaire, n'avait pas vraiment susciter de l'intérêt pour celle-ci à l'été 2024, gageons qu'il n'y a pas vraiment de chance pourbinverser la tendance cette fois), une adaptation telle que Regretting You signé par un Josh Boone résolument rompu au genre (les amoureux des teen movies romantiques se rappelleront au bon souvenir - où pas - de son Nos Étoiles Contraires, adaptation du roman éponyme de John Green), ne pouvait donc être pleinement jugé que sur son pendant cinématographique méchamment absurde à tous les degrés (de sa narration à son montage, en passant son interprétation générale où chacun semble jouer dans un film différent que les autres), aussi sincères et frappées de bonnes intentions soit-il sur le papier.
![]() |
| Copyright Paramount Pictures |
Mélodrame maladroit et stéréotypé as hell, l'histoire s'appuie sur une tragédie dévastatrice à la vérité cruelle (un couple d'amis, partageant des sentiments l'un pour l'autre à l'adolescence, découvrent à leur mort que leurs conjoints - un ancien meilleur ami pour lui, une sœur pour elle - avaient une liaison adultère depuis des années), pour nourrir les lignes d'une romance perdue douloureusement mièvre, à laquelle se greffe les émois sirupeux et mousseux de la fille rebelle adolescente de l'un d'eux (dont l'élu de son coeur, un étudiant en cinéma en herbe, à une passion peu commune pour les films de la... Paramount, qui produit et distribue Regretting You, comme par hasard), supposée être profondément affectée par l'incident déclencheur mais puisque les hormones sont plus forts que le chagrin... balec.
Une plume avisée aurait sans doute constitué une oeuvre cathartique et poignante (où, au pire du pire, un traitement des relations/conflits romantiques et intergénérationnels digne d'une relecture d'un petit arc de milieu de saison du diptyque One Tree Hill/Newport Beach) sur l'effondrement émotionnel d'une poignée d'âmes face au deuil, a la culpabilité et à la trahison, mais le duo Boone/Susan McMartin n'a jamais plus d'intention que de voguer sur les terres horriblement défrichées du sous-Nicholas Sparks moins mousseux qu'un panaché, avec des personnages superficiellement croqués comme des élans émotifs tellement surjoués qu'ils en paraissent au final risibles.
![]() |
| Copyright Paramount Pictures |
Affreusement mielleux, sonnant continuellement faux sur près de deux heures, la faute à une écriture manquant cruellement de conviction, rendant de facto rigides les performances d'une distribution pourtant loin d'être manchot (McKenna Grace est, assez logiquement, la seule à s'en sortir sans trop de peine), Regretting You est la grosse tartine de miel totalement superflue, dégoulinant sur une saison des téléfilms de Noël lancée beaucoup trop tôt pour que l'on ne frise pas déjà l'overdose.
Vivement le printemps...
Jonathan Chevrier



.jpg)



