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[CRITIQUE] : Une Vie


Réalisateur : James Hawes
Avec : Anthony HopkinsJohnny FlynnHelena Bonham Carter, Lena Olin,...
Distributeur : SND
Budget : -
Genre : Biopic, Drame.
Nationalité : Britannique.
Durée : 1h39min

Synopsis :
Prague, 1938. Alors que la ville est sur le point de tomber aux mains des nazis, un banquier londonien va tout mettre en œuvre pour sauver des centaines d’enfants promis à une mort certaine dans les camps de concentration. Au péril de sa vie, Nicholas Winton va organiser des convois vers l’Angleterre, où 669 enfants juifs trouveront refuge.

Cette histoire vraie, restée méconnue pendant des décennies, est dévoilée au monde entier lorsqu’en 1988, une émission britannique invite Nicholas à témoigner. Celui-ci ne se doute pas que dans le public se trouvent les enfants – désormais adultes – qui ont survécu grâce à lui...



Critique :


La cruauté de la réalité dépasse souvent celle de la fiction, et il n'y a rien de plus douloureux que d'écrire sur une œuvre s'attachant aux horreurs de l'holocauste (pas la dernière, et encore moins en ce début d'année 2024), alors qu'une tragédie similaire se déroule actuellement sous nos propres yeux - où, tout du moins, ceux qui acceptent de les garder ouvert.

L'art imite la vie après tout, même involontairement.

Copyright SND

C'est tout le paradoxe suscité donc, par la vision du film Une Vie, estampillé premier long-métrage de James Hawes, mise en images scolaire mais nécessaire de l'histoire vraie et méconnue de Nicholas Winton, un banquer britannique courageux et déterminé qui, entre 1938 et 1939, horrifié par la situation à Prague, a réussit à sauver au péril de sa vie et avec l'aide de sa mère immigrée allemande, un peu moins de sept cents enfants - 669, pour la plupart juifs -, en organisant des convois vers l'Angleterre.
Un plan de sauvetage jugé naïf par beaucoup, connu sous le nom d'Opération Kindertransport, et qui n'a été publiquement dévoilée qu'à la fin des années 80.

Pas une petite histoire donc (à laquelle les parallèles avec celle d'Oskar Schindler, sont évidents), qui pourrait amplement justifier une retranscription cinématographique avec un minimum d'ambition, ce que manque cruellement le film, quand bien même celui-ci est animée des meilleures intentions et d'une sincérité difficilement discutable.
Profondément didactique et dépourvu, excepté dans son dernier tiers, d'une vraie profondeur émotionnelle (pas aidé par la platitude de sa mise en scène qui ne fait que trahir, ses contours de grosse et prestigieuse production sauce BBC), Une Vie n'a que pour seul vocation de simplement - dans tous les sens du terme - célébrer un héros méconnu de l'histoire, expurgeant sa narration, scindée en deux parties (la fin des années 30/la fin des années 80), de toute dialectique politique (zéro regard sur le contexte socio-politique international de l'époque) ou même humaniste (l'importance de la mémoire collective et son poids au quotidien).

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Tout en retenu, à l'image de la prestation d'un Anthony Hopkins proprement extraordinaire dans la peau d'un homme humble qui minimise son effort (comme hanté par le fait de ne pas avoir pu faire plus), mais tellement dans les clous que cela en paraît presque assez frustrant (rien d’original, aucune fioritures stylistiques captivantes et encore moins de travail sur la forme); Une vie est une simple histoire d'hommage contée simplement, à la fois touchante (avant tout et surtout grâce à Hopkins) et affreusement conventionnelle.

Nécessaire à plusieurs niveaux donc (notamment dans ses parallèles avec la crise humanitaire actuelle, sur de nombreux fronts), même si un peu plus de corps et de cœur à l'ouvrage, n'aurait vraiment pas été superflu.


Jonathan Chevrier


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