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[CRITIQUE] : Vampire humaniste cherche suicidaire consentant


Réalisatrice : Ariane Louis-Seize
Avec : Sara MontpetitFélix-Antoine Bénard, Steve Laplante, Sophie Cadieux,…
Distributeur : Wayna Pitch
Budget : -
Genre : Comédie, Épouvante-horreur.
Nationalité : Canadien.
Durée : 1h30min

Synopsis :
Sasha est une jeune vampire avec un grave problème : elle est trop humaniste pour mordre ! Lorsque ses parents, exaspérés, décident de lui couper les vivres, sa survie est menacée. Heureusement pour elle, Sasha fait la rencontre de Paul, un adolescent solitaire aux comportements suicidaires qui consent à lui offrir sa vie. Ce qui devait être un échange de bons procédés se transforme alors en épopée nocturne durant laquelle les deux nouveaux amis chercheront à réaliser les dernières volontés de Paul avant le lever du soleil.



Critique :


Plus encore que n'importe quelle autre figure monstrueuse, le vampire, et par extension son mythe - pas uniquement - cinématographique, est profondément impérissable dans le sens où il est, définitivement, le seul à pouvoir se renouveler, se réinventer, proposer quelque chose de différent que le tout commun, pour le meilleur comme (surtout) pour le pire.

Copyright Wayna Pitch

Estampillé premier long-métrage co-écrit et réalisé par la wannabe réalisatrice franco-canadienne Ariane Louis-Seize, Vampire humaniste cherche suicidaire consentant s'inscrit totalement dans cette idée de réinvention, partielle mais sincère, en arpentant le terrain semé d'embûches du coming of age movie d'une manière résolument mieux romancée que le totem Twilight (qui a ses qualités, maigres certes, mais tout de même), mais sensiblement plus piquante et décalée, vissée sur la rencontre fragile, non sans humour, de deux figures - presque - adolescentes (magnifique duo Sara Montpetit et Félix-Antoine Bénard) bouffées par la solitude, au cœur de Montréal.

Soit Paul, nerd déprimé et tourmenté par une sorte de groupe de punks, au point qu'il ne fait que penser à mettre fin à ses jours, et Sasha, adolescente en apparence, mais qui a en réalité 68 ans au compteur, une " jeune " fille vampire au sein d'une famille de suceurs de sang impitoyables dont elle en est l'opposer (ce qui en fait une source de conflits constant), elle qui préférerait mourir - même si elle est déjà morte - plutôt que de faire du mal.
Il faut dire, elle ressent de l'empathie et une compassion profonde pour ses potentielles victimes humaines, et elle est en passe d'entrer dans l'âge adulte sans s'être abreuver d'une seule goutte, à la source, du nectar rouge qui devrait l'obséder, jusqu'à ce que Paul rentre dans sa vie...

Copyright Wayna Pitch

Savoureusement pince-sans-rire et extravagant, véritable tragi-comédie sinistre qui peut se voir autant comme un versant moins sanglant et plus optimiste du Morse de Tomas Alfredson (ou le harcèlement enfantin se déplace à l'adolescence, avec encore plus de violence), qu'une fable moderne échappée d'un recueil des frères Grimm, Vampire humaniste cherche suicidaire consentant, même s'il ne réinvente pas la poudre (l'usage du vampirisme comme métaphore de l'éveil sexuel est rebattu), se fait un bonheur de séance drôle, décalée et absurde aux élans romantiques gentiment macabres, un cousin canadien au diptyque La Famille Addams, embaumé dans la somptueuse et ténébreuse photographie de Shawn Pavlin

Une sacrée belle découverte.


Jonathan Chevrier


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