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[CRITIQUE] : Une Affaire d'honneur


Réalisateur : Vincent Perez
Acteurs : Roschdy Zem, Doria Tillier, Guillaume Gallienne, Damien Bonnard, Vincent Perez,...
Distributeur : Gaumont Distribution
Budget : -
Genre : Drame, Historique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h40min

Synopsis :
Paris 1887. À cette époque, seul le duel fait foi pour défendre son honneur. Clément Lacaze, charismatique maître d’armes se retrouve happé dans une spirale de violence destructrice. Il rencontre Marie-Rose Astié, féministe en avance sur son époque, et décide de lui enseigner l’art complexe du duel. Ils vont faire face aux provocations et s'allier pour défendre leur honneur respectif.



Critique :


À une heure où la nouvelle adaptation feuilletonesque du pavé littéraire Les Trois Mousquetaires par Martin Bourboulon, souffle définitivement plus le froid que le chaud dans sa relecture dans l'air du temps plus pontifiante qu'entrainante - malgré une seconde partie résolument tourné vers l'action -, Vincent Perez, habitué du film de cape et d'épée (après tout, c'est notre dernier Fanfan la tulipe en date), s'inscrit dans la même mouvante moderne dans le texte, et s'échine par lui-même (au scénario, à la réalisation et au casting) à remettre l'église au milieu du village.

Copyright Guy Ferrandis - 2022 - Gaumont - France 2 Cinéma

Soit la (belle) promesse vendue par son quatrième effort derrière la caméra, Une Affaire d'honneur, mise en images ambitieuse de l'histoire du duel " à la française ", terrain propice à dégainer le fer comme aux plus belles heures de Gérard Philippe ou Jean Marais, le tout avec un hommage à peine masqué au Duellistes de Ridley Scott, et un joli casting vedette : lui-même donc, mais surtout Roschdy Zem, Doria Tillier, Guillaume Gallienne et Damien Bonnard.
Et sur le papier, l'idée a définitivement tout pour séduire, de sa plongée - très - documentée dans le Paris de la fin du XIXe ou l'honneur se joue à portée de lame, à sa rivalité bouillante entre deux visions du monde appelée à se percuter dans une violence institutionnalisée; le tout avec un point de vue féminin qui n'a rien d'un simple gadget - le personnage (qui a réellement existé) de la journaliste et militante féministe Marie-Rose Astié de Valsayre -, phare salutaire au milieu de l'absurdité des hommes, entre penchant obsessionnel pour la brutalité et désir d'une paix impossible.

À l'écran en revanche, la limonade peine sensiblement à prendre, la faute à une écriture abordant certes méticuleusement son époque, mais qui laisse sensiblement de côté la psychologie de ses personnages, ne se départissant jamais totalement des archétypes qui les caractérise - pas aidé non plus par des dialogues assez lisses.

Copyright Guy Ferrandis - 2022 - Gaumont - France 2 Cinéma

Dommage tant la mise en scène, énergique et enlevée dans les empoignades musclées, relève habilement les partitions solides - et physiquement impliquées - de sa distribution, autant qu'elle souligne sa reconstitution soignée.
En résulte un sympathique divertissement d'époque, pas mémorable mais qui a le bon ton de raviver la flamme d'un genre lentement mais sûrement tombé dans la désuétude.


Jonathan Chevrier