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[CRITIQUE] : 5 Hectares


Réalisatrice : Émilie Deleuze
Acteurs : Lambert Wilson, Marina Hands, Laurent Poitrenaux, Lionel Dray,...
Distributeur : Paname Distribution
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h34min

Synopsis :
Qu’est-ce qui conduit un homme établi à mettre en péril son confort, sa carrière et son couple ? La passion, d’autant plus brûlante qu’elle est tardive, pour cinq hectares de terre limousine. Mais la terre se mérite, surtout quand on vient de la ville. Voilà Franck précipité dans la quête du Graal. Il lui faut un tracteur.



Critique :


Soit la production française cherche à nous envoyer, dans sa redondance parfois irritante, un message assez pessimiste quant à la carrière de l'un de ses comédiens populaires (on ne sait plus quoi lui proposer), soit elle s'amuse à recycler ad vitam eternam, un phénomène sociétal certes réel (l'exode urbain, qui s'est sensiblement accentuer depuis la pandémie du Covid-19), mais usé avec tellement de frénésie sur grand écran, qu'on n'arrive même plus à compter les films l'abordant (Chasse gardée d'Antonin Fourlon et Frédéric Forestier, en faisait son thème charnière la semaine passée).

Copyright Paname Distribution

Il faut dire, 5 Hectares, estampillé nouveau long-métrage de la cinéaste Émilie Deleuze (absent des salles depuis Jamais Contente en 2016), joue plus ou moins de gros sabots la même carte de l'opposition facile entre une urbanité stressante et allant à 200 à l'heure, et une ruralité faites de grands espaces, de quiétude et de communion avec la nature, que le tout récent Les Choses simples d'Éric Besnard, ou figurait déjà en son casting Lambert Wilson.
Certes, s'il n'est pas tant question d'amitié entre deux sensibilités contraires, l'idée principale reste sensiblement la même, celle d'un apprivoisement caricatural entre un rat des villes obstiné, dont la motivation première est d'acquérir un tracteur d'occasion, pour mériter l'estime de plusieurs rats des champs, en terres Limousines.

Ou quand un tracteur qu'on balade dans un cadre verdoyant, comme on traînerait sa Ferrari sur les Champs, se fait un véritable marqueur social.
Pourquoi pas, si la narration tentait un brin de donner du grain à moudre à son odyssée au demeurant empathique, d'un homme vivant son rêve de quitter l'enfer urbain pour la quiétude de la campagne, si elle donnait du liant et du cœur à son opposition entre wannabe néoruraux et un monde paysan de plus en plus en souffrance.

Copyright Paname Distribution

Mais il n'en est rien, le tracteur narratif tourne pépèrement en rond et n'avance jamais vraiment, et ce n'est pas les partitions réglées comme sur du papier à musique de Lambert Wilson et Marina Hands, qui viendront tromper les gros traits caricaturaux d'une écriture maladroite, n'ayant jamais pour but d'être autre chose que le véhicule d'un divertissement inoffensif (et non un regard à la fois actuel et pertinent), pas dénué de charme certes, mais qui se perd lui-même dans ses " 5 hectares "...


Jonathan Chevrier


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