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[CRITIQUE] : Rue des Dames


Réalisateur : Hamé Bourokba et Ekoué Labitey
Avec : Garance MarillierBakary Keita, Sandor Funtek, Virginie Acariès,...
Distributeur : The Jokers / Les Bookmakers
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h37min

Synopsis :
Mia, 25 ans, employée dans un petit salon de manucure dans le 18e à Paris, apprend qu’elle est enceinte. Il lui faut trouver d’urgence un nouvel appartement alors que son copain Nabil, en liberté conditionnelle, peine à joindre les deux bouts. Lancée dans une frénétique course contre la montre, Mia monte une combine impliquant des clientes du salon, des soirées privées, et un footballeur-star. Cette fois, elle n’a plus le choix : elle doit reprendre son destin en main.



Critique :


C'est l'histoire d'une jeune comédienne aussi prometteuse que talentueuse qui se fait discrète, trop peut-être quand bien même elle mène, jusqu'ici, une carrière faite de curiosité plus que de facilité, d'horizons éclectiques plus que de détours familiers et redondants.

Garance Marillier, c'est une vraie gueule de cinéma, de celle qui marque la rétine pour ne plus la quitter, de celle qui prend discrètement de la place par sa présence, peut-être pas forcément bestiale mais vivante, vibrante, au point de se rendre presque indispensable.
D'où la frustration justement, évidente, de ne pas la voir plus souvent et c'est ce qui est, paradoxalement, l'une de ses plus grandes forces, l'apanage de grandes actrices que l'on oublie pas.

Copyright FGRIVELET

Car elle a tout pour devenir une grande actrice, la révélation incroyable du Grave de Julia Ducournau, et elle semble désormais totalement consciente de cette aura qui, au fil du temps, s'épaissit, se bonifie.
Pour preuve sa dernière partition en date, exceptionnelle, dans le drame Rue des Dames du tandem Hamé Bourokba/Ekoué Labitey - également derrière le scénario -, que l'on avait laissé en salles en 2017 avec un plutôt sympathique premier effort, Les Derniers Parisiens, flanqué au cœur de Pigalles.

Drame socialo-intime porté par un vrai souci de réalisme difficilement discutable, vissée sur des âmes marginales définitivement plus fragiles qu'elles ne le laissent supposer, et qui ne s'aventure finalement pas si loin que leur réalisation précédente (le cadre tout aussi hostile, des XVIIe et XVIIIe arrondissements); le film.se fait surtout le Marillier show donc, tant la comédienne impressionne en jeune femme acculée et à qui la vie n'a donné que des coups bas, engluée qu'elle est dans une destinée faite de violence, de précarité et de mauvaise fortune.
Une survie constante, qui flirte avec les limites de la débrouille et de la légalité, qui se fait désormais double, alors qu'elle apprend être enceinte, au moment même où elle doit se battre pour ne pas être à la rue.

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Un beau portrait de femme, dénué de tout manichéisme et encore moins de tout pathos putassier, qui cherche juste à s'en sortir et ne plus vivre dans une galère de plus en plus écrasante.
Dommage alors, que la narration, sensiblement trouble et qui ne s'évite pas, pour ne ne gâcher, quelques (beaucoup) clichés faciles, vienne autant annihiler ses bonnes intentions que son rythme en dents de scie (allié à un montage tout aussi maladroit) lui, s'en va titiller l'efficacité d'une tension plutôt séduisante.

Mais la conviction de sa comédienne vedette, quasiment de tous les plans, suffit à rendre Rue des Dames si ce n'est mémorable, au moins hautement recommandable.


Jonathan Chevrier


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