[CRITIQUE] : Pour ton mariage
Réalisateur : Oury Milshtein
Avec : Oury Milshtein, Enrico Macias, Émilie Caen,...
Distributeur : Rezo Films
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français.
Durée : 1h19min
Synopsis :
En épousant la fille d’Enrico Macias, je ne me doutais pas que trente ans plus tard je lui en voudrais encore d’avoir transformé nos noces en show démesuré. En revoyant le film du mariage, je réalise que c’est vraiment là que j’ai commencé à « fonder une famille » : deux fils, une séparation, trois filles, une autre séparation, un deuil. Sur la tombe de mon psy, je tente une sorte d’inventaire. Que nous ont légué nos pères et nos mères ? Et moi, que vais-je laisser à mes enfants ?
Critique :
Sans forcément jouer la carte du chauvinisme/patriotisme absolu (quoiqu'elle n'est pas forcément usée avec ferveur dans la critique hexagonale, ce qui ne facilite pas l'idée populaire rétrograde et stupide, que notre cinéma n'a rien d'autre à offrir que des comédies bas du front), force est d'avouer, tout de même, que l'on a rarement eu une vague de premiers films aussi importantes que qualitatives, qu'en cette riche année cinématographique 2023.
Preuve si besoin il en était, pour les trois derrière qui ne suivent pas, que le septième art français a une jolie capacité à se renouveler autant qu'à aider ses nouveaux talents à mettre le pied à l'étrier - même si tout n'est pas aussi rose et facile que cela en à l'air.
Puisqu'il n'est jamais trop tard pour sauter le pas, Oury Milshtein, producteur émérite (plusieurs films de Varda, Desplechin,...), s'essaye donc à la réalisation, à pas moins de soixante-six ans au compteur, avec Pour ton mariage (qui partage son titre avec une chanson de Enrico Macias, ce qui n'est, évidemment, absolument pas un hasard), condensé de plusieurs décennies d'images personnelles pour mieux retranscrire sa propre histoire familiale tumultueuse et semée d'embûches, dans une sorte de psychanalyse sur pellicule, sensible et intime à l'extrême - constamment à la lisière du voyeurisme -, où les traces du passée (conflits comme maux de la vie, bonheurs et joies fanées) viennent libérer la parole au présent, toujours emprunte d'un humour salvateur qui vient rompre la tristesse et la mélancolie.
En résulte une oeuvre autobiographique à la fois hybride et touchante, modeste et vraie, joyeuse et poignante, sous fond de discussion intergénérationnelle et d'héritage, de judéité et de mort.
Une introspection intellectuelle et décapante mais aussi et surtout une (très) belle découverte, au sein d'une année ciné qui ne cessera de nous surprendre, même dans ses ultimes heures...
Jonathan Chevrier
Avec : Oury Milshtein, Enrico Macias, Émilie Caen,...
Distributeur : Rezo Films
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français.
Durée : 1h19min
Synopsis :
En épousant la fille d’Enrico Macias, je ne me doutais pas que trente ans plus tard je lui en voudrais encore d’avoir transformé nos noces en show démesuré. En revoyant le film du mariage, je réalise que c’est vraiment là que j’ai commencé à « fonder une famille » : deux fils, une séparation, trois filles, une autre séparation, un deuil. Sur la tombe de mon psy, je tente une sorte d’inventaire. Que nous ont légué nos pères et nos mères ? Et moi, que vais-je laisser à mes enfants ?
Critique :
#PourTonMariage ou une oeuvre autobiographique à la fois hybride et touchante, modeste et vraie, joyeuse et poignante sous fond de discussion intergénérationnelle et d'héritage, de judéité et de mort.
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 23, 2023
Une introspection intellectuelle et décapante mais surtout une belle découverte pic.twitter.com/3fDhGtWUB6
Sans forcément jouer la carte du chauvinisme/patriotisme absolu (quoiqu'elle n'est pas forcément usée avec ferveur dans la critique hexagonale, ce qui ne facilite pas l'idée populaire rétrograde et stupide, que notre cinéma n'a rien d'autre à offrir que des comédies bas du front), force est d'avouer, tout de même, que l'on a rarement eu une vague de premiers films aussi importantes que qualitatives, qu'en cette riche année cinématographique 2023.
Copyright Iliade et Films / Eagles Team Entertainment |
Preuve si besoin il en était, pour les trois derrière qui ne suivent pas, que le septième art français a une jolie capacité à se renouveler autant qu'à aider ses nouveaux talents à mettre le pied à l'étrier - même si tout n'est pas aussi rose et facile que cela en à l'air.
Puisqu'il n'est jamais trop tard pour sauter le pas, Oury Milshtein, producteur émérite (plusieurs films de Varda, Desplechin,...), s'essaye donc à la réalisation, à pas moins de soixante-six ans au compteur, avec Pour ton mariage (qui partage son titre avec une chanson de Enrico Macias, ce qui n'est, évidemment, absolument pas un hasard), condensé de plusieurs décennies d'images personnelles pour mieux retranscrire sa propre histoire familiale tumultueuse et semée d'embûches, dans une sorte de psychanalyse sur pellicule, sensible et intime à l'extrême - constamment à la lisière du voyeurisme -, où les traces du passée (conflits comme maux de la vie, bonheurs et joies fanées) viennent libérer la parole au présent, toujours emprunte d'un humour salvateur qui vient rompre la tristesse et la mélancolie.
Copyright Iliade et Films / Eagles Team Entertainment |
En résulte une oeuvre autobiographique à la fois hybride et touchante, modeste et vraie, joyeuse et poignante, sous fond de discussion intergénérationnelle et d'héritage, de judéité et de mort.
Une introspection intellectuelle et décapante mais aussi et surtout une (très) belle découverte, au sein d'une année ciné qui ne cessera de nous surprendre, même dans ses ultimes heures...
Jonathan Chevrier