[CRITIQUE] : Chasse Gardée

Réalisateurs : Antonin Fourlon et Frédéric Forestier
Acteurs : Hakim Jemili, Camille Lou, Didier Bourdon, Thierry Lhermitte, Chantal Ladesou, Jean-François Cayrey, Julien Pestel,...
Distributeur : UGC Distribution
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h41min.

Synopsis :
Dans un village sans histoire, une maison de rêve en pleine nature est à vendre. Pour Simon et Adelaïde, à l’étroit dans leur appartement parisien avec leurs deux enfants, c’est l’occasion idéale de faire le grand saut et de quitter l’enfer de la ville. Mais le rêve se transforme rapidement en cauchemar quand ils réalisent que leurs si sympathiques voisins utilisent leur jardin… comme terrain de chasse ! Entre voisins, la guerre est déclarée et tous les coups (bas) sont permis !

Critique :

Pétant dans la soie du stéréotype comme une flore intestinale fragile qui se lâche après une assiette de choucroute,#ChasseGardée tire plus souvent à blanc qu'autre chose et pourtant, entre 2, 3 séquences amusantes et un cast en roue libre, la balade champêtre n'est pas si dégueu pic.twitter.com/FrlwhS1V56
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 23, 2023

Tout l'intérêt, certes très relatif, de la comédie Chasse gardée d'Antonin Fourlon et Frédéric Forestier (Stars 80, Mon Poussin, Les Bodin's en Thaïlande, ça met tout de suite dans le contexte), résidait à nos yeux dans une simili-vanne nostalgico-géniale, un concept pondu trente ans trop tard mais qui, sous le poids de notre amour incommensurable pour Les Inconnus : Didier Bourdon en chasseur, c'est quoi la différence entre un bon et un mauvais chasseur, ça tire blablabla... tu l'as.

C'est maigre, rachitique même, mais ça peut faire déplacer son popotin en salles un après-midi pluvieux (comprendre : combler un trou entre deux séances sensiblement plus défendable), quand bien même il était presque entendu que la pratique hautement discutée - pour être poli - de la chasse, ne serait pas où peu remise en question ici, même par l'humour le plus facile qui soit.
Exit toute écriture incisive donc (on est loin des Inconnus, mais est-ce étonnant ?), quand bien même la péloche n'est pas tant le naufrage moribond que laissait transparaître une bande annonce peu flatteuse... tant mieux.

Avec plus de champignons comestibles que prévu dans sa besace, l'histoire à l'écriture évidemment prétexte (un couple quitte l'enfer de la ville pour une campagne et une belle demeure parfaite en apparence, mais qui se retrouve être le terrain de chasse de leurs voisins), arpente le chemin balisé de la sempiternelle opposition entre le monde urbain et le monde rural, entre la naïveté parisienne qui s'en va goûter aux joies de la campagne, et une bande de campagnards régulant la fleur au fusil et la bibine en pogne (avec une bonne portion de siflard entre deux verres de picrates, évidemmentm, une faune sauvage définitivement moins sauvage qu'eux.

Fin comme du maroilles, rythmé au pâté de sanglier et pétant gentiment dans la soie du stéréotype comme une flore intestinale fragile après une bonne assiette de choucroute, Chasse Gardée tire plus souvent à blanc qu'autre chose et pourtant, entre deux, trois séquences plutôt amusantes, un casting de seconds couteaux en roue libre (Thierry Lhermitte et Chantal Ladesou n'en ont plus rien à branler, Julien Pestel fait toujours le taf) et un message à la neutralité pas trop démago (prôner une activité modéré de la chasse, pour rester bons copains comme cochons), le film paraît presque une balade champêtre recommandable.

On a dit presque, on n'est pas dans le Bouchonnois non plus...

Jonathan Chevrier