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[CRITIQUE] : Munch

Réalisateur : Henrik Martin Dahlsbakken
Avec : Alfred Ekker Strande, Mattis Herman Nyquist, Ola G. Furuseth, Anne Krigsvoll,...
Distributeur : Kinovista
Budget : -
Genre : Biopic, Drame.
Nationalité : Norvégien.
Durée : 1h45min

Synopsis :
Après son premier amour, le jeune Edvard Munch se rend à Berlin où la révélation de son génie se heurte aux réticences de l’arrière-garde. On le retrouve plus tard à Copenhague, en proie aux doutes et en lutte contre ses propres démons. Au crépuscule de sa vie, il consacre ses dernières heures à préserver son œuvre de la mainmise des nazis qui occupent la Norvège. Ces motifs dressent le portrait foisonnant et changeant de l’homme derrière Le Cri.




Critique :



Dans sa stratégie visant à produire de grandes fresques cinématographico-historiques dédiées à des personnalités phares des pays nordiques, la firme Viaplay monte d'un cran avec un pari éminemment ambitieux : retranscrire sur pellicule l'existence du plus éminent des peintres norvégiens, Edvard Munch - l'auteur du fameux " Le Cri " -, sobrement intitulé Munch (pourquoi s'emmerder ?) et chapeauté par Henrik Martin Dahlsbakken (l'horrible Cave, sorti directement en VOD par chez nous).

Copyright Splendid Film

Déjà célébré par le septième art à travers un foisonnant documentaire signé par le génial cinéaste britannique Peter Watkins, Edvard Munch, la danse de la vie, trois heures trente entre la biographie (celle du peintre) et l'autobiographie (celle du papa de Punishment Park, film qu'il a toujours considéré comme son plus personnel), démontant savamment tous les tropes et codes du biopic traditionnel, Munch suit un chemin évidemment plus traditionnel dans sa célébration du peintre (mais aussi écrivain, sculpteur et inventeur), quoique suffisamment non conventionnel pour approcher au plus près de l'hétérogénéité imposante, de la créativité folle de son sujet - tout comme la complexité de sa personnalité.

En résulte une expérience singulière et férocement créative à la chronologie volontairement désordonnée (comme la vie de Munch), sensiblement dans la veine du I'm not there de Todd Haynes (l'inclusion d'une représentation féminine du personnage), vissée sur quatre approches différentes de la personnalité, interprétées par quatre comédiens différents et à différentes époques (marquées, elles-mêmes, par des factures cinématographiques dissemblables), quitte à même totalement s'ancrer dans un Berlin contemporain, pour mieux souligner l'intemporalité de son oeuvre.

Copyright Splendid Film

Inégal mais savoureusement déroutant, pas toujours adroit dans sa mise en scène mais d'une ambition narrative et créatrice sincères (quand bien même il enchaîne les ellipses jusqu'à user son auditoire), Munch se fait un portrait kaléidoscopique pas toujours heureux mais captivant dans sa manière d'encapsuler l'expérience déchirante et mélancolique d'une vie constamment au bord de la folie, sur la vérité de la pellicule.


Jonathan Chevrier


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