[CRITIQUE] : Mon Ami Robot

Réalisateur : Pablo Berger
Avec : -
Distributeur : Wild Bunch Distribution
Budget : -
Genre : Animation, Comédie.
Nationalité : Espagnol, Français.
Durée : 1h42min

Synopsis :
DOG, vit à Manhattan et la solitude lui pèse. Un jour, il décide de construire un robot et ils deviennent alors les meilleurs amis du monde ! Par une nuit d’été, DOG avec grande tristesse, est obligé d’abandonner ROBOT sur la plage. Se reverront-ils un jour ?

Critique :

D’une ampleur émotionnelle aussi juste que déchirante, #MonAmiRobot narre avec une fausse douceur un besoin de connexion ainsi qu’une croissance sentimentale qui bouleverse par sa proximité intime. Un trésor d’animation, une pépite colorée. (@LiamDebruel) pic.twitter.com/ULPmhdxa58
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 22, 2023

Si notre rapport à l’autre varie toujours, il existe néanmoins un besoin de connexion qui nous relie tout un chacun à un moment ou un autre. C’est un point qui a su animer un bon nombre de fictions mais la façon dont Mon Ami Robot embrasse cette thématique permet de mieux en souligner son importance, avec une douceur apparente qui dissimule à peine la maturité émotionnelle du long-métrage de Pablo Berger. Il est en effet très facile d’admettre que ce long-métrage d’animation sait charrier ses thématiques avec beaucoup d’aisance et de talent, comme cette légèreté de l’être qui renferme toute une palette sentimentale désarmante.

Il faut dire que l’animation semble en apparence simple. Les traits des personnages vont vers quelque chose de connu, quasi archétypal, tout en approchant ses personnages d’animaux avec un anthropomorphisme amusant. Pourtant, il ne faut que peu de temps pour constater le soin apporté à ses personnages, encore plus dans les contacts entre eux. C’est là, par des gestes à priori anodins, que l’on constate l’approche sentimentale du long-métrage, et sa façon de mieux capter la mécanique du couple et son avancée qui ne peut jamais aller dans le prévisible. Les aléas de la vie font que rien ne peut se dérouler dans l’attendu et l’attente prend d’ailleurs une place importante dans le récit.

La narration profite ainsi de la force émotionnelle de son duo principal, une nouvelle fois brossé avec tant de simplicité que l’on peut vite s’immerger dans leur relation. La distance qui va se créer physiquement permet alors d’orienter ses protagonistes dans deux formes différentes d’évolution, tout en jouant de la mise en scène pour mieux mettre en valeur ses mouvements. En ce sens, le titre original du film, Mon Ami Robot, soulève bien les rêveries qui émergent à divers moments de l’histoire pour mieux illustrer les espérances de ses personnages. Les personnes ayant vécu un amour qui leur a échappé se retrouveront d’autant plus dans ces fulgurances visuelles qui font mal au cœur par le réalisme sentimental de leur fond. C’est peut-être ça alors la plus grande force du film : savoir y intégrer les sensations de détresse émotionnelle qui nous ont tous et toutes touché à un moment ou un autre de notre existence.

D’une ampleur émotionnelle aussi juste que déchirante, Mon Ami Robot narre avec une fausse douceur un besoin de connexion ainsi qu’une croissance sentimentale qui bouleverse par sa proximité intime. C’est un trésor d’animation, une pépite colorée qui, au-delà de faire rire, parvient à raconter le couple et tout ce qui en fait son cœur et son déchirement avec une sincérité qui surprend par sa beauté quotidienne. Préparez-vous à bouleverser vos tops de fin d’année car le film de Pablo Berger risque de s’incruster aussi haut dans vos classements que dans votre esprit.

Liam Debruel