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[CRITIQUE] : Migration


Réalisateurs : Benjamin Renner et Guylo Homsy
Avec les voix françaises de : Pio Marmaï, Laure Calamy, Waly Dia, Olivia Dalric, Dominique Frot,…
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Animation, Aventure, Comédie, Famille.
Nationalité : Américain
Durée : 1h31min

Synopsis :
La famille Colvert est en proie à un dilemme d’ordre domestique. Alors que Mack est totalement satisfait de patauger paisiblement et définitivement avec sa famille, dans leur petite mare de la Nouvelle Angleterre, sa femme Pam serait plutôt du genre à bousculer un peu cette routine pour montrer à ses enfants - Dax qui n’est déjà plus un caneton et sa petite sœur Gwen - le reste du monde. Lorsqu’ils accueillent, le temps de leur halte, une famille de canards migrateurs, c’est l’occasion rêvée pour Pam de persuader Mack de les imiter et de se lancer dans un périple en famille : destination la Jamaïque, en passant par New York. Alors qu’ils s’envolent vers le soleil pour l’hiver, le plan si bien tracé des Colvert va vite battre de l’aile. Mais la tournure aussi chaotique et inattendue que vont prendre les choses va les changer à jamais et leur apprendre beaucoup plus que prévu.


Critique :


Après le succès de Super Mario Bros, le film, le studio Illumination nous revient en cette fin d’année avec Migration, un film hors franchise et hors préquel, apportant un vent de fraîcheur à la firme.

Vous partirez bien en Jamaïque en hiver, mais il vous manque du temps, de l’argent ou l’opportunité de le faire ? Voir Migration est tout indiqué. Dans un récit d’initiation familial, le film trouble nos attentes. La formule “Illumination”, qui a fait ses preuves, est revisitée, pour notre plus grand bonheur. On peut dire merci à Benjamin Renner, réalisateur de deux pépites de l’animation française de ces dix dernières années – Ernest & Célestine et Le Grand Méchant Renard et autres contes – aux commandes du film ici, qui semble donner un nouveau souffle au studio d’animation, avec un divertissement familial de qualité tout en respectant la direction artistique d’Illumination (de la couleur, de la blague et de la musique).

Copyright 2023 Illumination Entertainment and Universal Studios. All Rights Reserved.

Une famille de canards colverts mènent une vie tranquille dans un paisible lac de Nouvelle-Angleterre. Trop paisible pour Pam, la mère et ses deux enfants, Dax et Gwen, mais une vie parfaite pour Mack, le patriarche, pour qui le monde n’est qu’un vaste danger. C’est ce qu’il transmet à ses enfants, par des histoires morbides et gores, avant de dormir, afin de les détourner de l’appel à l’aventure. C’est parce qu’il sent qu’il perd de son aura dans les yeux de son épouse, de son fils et de sa fille, après un passage express d’une autre variété de canards en pleine migration, qu’il décide de mener sa petite famille (et l’oncle Dan, le comic relief du film) vers le sud, en Jamaïque plus précisément, malgré sa trouille bleue du monde extérieur.

Les animaux, chez Illumination, sont propices à créer des gags visuels, grâce à l'anthropomorphisme. Dans Migration, il n’est pas étonnant de voir les canards se “serrer la pince”, comme on dit, avec leurs pattes, de les voir se “dandiner comme un canard” sur une musique des Destiny’s Child façon salsa ou de se moquer (gentiment) des pigeons new-yorkais et leur goût prononcé pour les sandwichs humains. Mais le film n’est pas en reste pour nous proposer un spectacle d’animation de toute beauté, avec comme prétexte la majestuosité des envols d’oiseaux. Le départ, qui a autant une valeur symbolique qu’un aspect charnière dans le scénario, en profite pour nous en mettre plein les yeux. L’animation (fluide), les couleurs (chatoyantes), les mouvements (souples) offrent un moment à part, avant d’entrer dans le dur du récit initiatique, avec sa dose de péripéties. La famille Canard devra affronter ses préjugés (l’habit ne fait pas le moine, ou en l'occurrence, le héron), découvrira leur privilège comparé aux oiseaux des villes, se confrontera à la tyrannie des humains (qui les enferment pour leur plaisir personnel ou qui les chouchoutent avant de les envoyer à la mort… un destin funèbre qui se percute parfaitement au réel, à l’approche des fêtes de fin d’année). On note également l’effort de ne pas faire basculer la musique du film en juke-box, le gros défaut des films Illumination. Ici, on reconnaît quelques chansons célèbres, revisitées pour se caler sur la scène et y apporter un humour bienvenu, comme par exemple une scène d’évasion chaotique avec une danse salsa endiablée sur le rythme de Survivor. Le reste est composé par John Powell, qui signe une magnifique partition.

Copyright 2023 Illumination Entertainment and Universal Studios. All Rights Reserved.

Simple dans ce qu’il raconte, le film de Benjamin Renner se sert de cette simplicité pour jouer sur l’humour et sur les trouvailles visuelles. Nous ne sommes jamais surpris par l’enchaînement des séquences et pourtant, par le truchement des gags, par la bonhomie des personnages, attachants, et par la beauté de l’image, nous sommes pris dans l’élan divertissant qui nous est proposé. Faisant la part belle aux émotions de toute la famille (la peur de voir ses enfants grandir, le besoin de prouver à ses parents que l’on peut y arriver), Migration conquiert tous les âges.

***

Un petit mot sur le court-métrage, qui débute la séance (pour les chanceux et chanceuses), où l’on retrouve Victor Perkins, le grand méchant de Moi, Moche et Méchant, toujours coincé sur la lune. Mooned fait la part belle à l’accumulation de gags de situation, façon cartoons, où son égo surdimensionné, couplé à ses idées toutes plus farfelues les unes que les autres, s’opposent à la logique des Minions, toujours là pour voler la vedette.


Laura Enjolvy


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