[CRITIQUE] : Le Grand magasin [Au Bonheur des animaux]

Réalisateur : Yoshimi Itazu
Acteurs : Eiji Yoshitomi, Kawaida Natsumi, Takeo Otsuka,...
Distributeur : Art House
Budget : -
Genre : Animation, Famille, Aventure.
Nationalité : Japonais, Français.
Durée : 1h10min.

Synopsis :
Akino est l'apprentie concierge d'un grand magasin vraiment spécial : les clients y sont tous des animaux. Qu’ils soient petits ou grands, à poils ou à plumes, Akino travaille dur pour satisfaire toutes leurs demandes… même les plus surprenantes !

Critique :

Léger mais pas simpliste pour autant, #LeGrandMagasin incarne une jolie évasion aussi ludique et colorée que pertinente dans sa charge (mesurée) contre le consumérisme et la destruction de l'environnement, ainsi que dans sa réflexion sur les rapports entre humains et animaux. pic.twitter.com/JAqXIeIv3A
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 6, 2023

Il y a un charme délibérément vintage et cotonneux - définitivement parfait pour la saison donc -, qui se dégage du bien nommé Le Grand Magasin, estampillé premier long-métrage de Yoshimi Itazu, adaptation du roman graphique en deux volumes La Concierge du grand magasin de Tsuchika Nishimura, passé par la prestigieuse case Annecy en juin dernier.

Gentiment singulière, l'histoire suit celle d'une jeune femme, Akino, apprentie concierge au sein d'un grand magasin - tout est dans le titre - haut de gamme, et dont l'exigence inhérente à son futur métier se heurte à une clientèle toute particulière : des animaux qui parlent, et à qui elle doit répondre à toutes les exigences, même les plus improbables, pour acquérir toutes les compétences nécessaires à sa profession (elle est sous la tutelle d'un responsable d'étage particulièrement pointilleux), tout en aidant son établissement à se préparer pour les festivités de fin d'année.

Mais alors qu'elle s'acquitte de tâches de plus en plus complexes (qui démontrent que même les employés les plus accommodants possibles, peuvent avoir leurs limites), avec une bonne pointe de maladresse, elle commence gentiment mais sûrement à gagner la confiance de ses collègues et des clients...

Tout un programme donc, pour un petit bout d'animation particulièrement court (70 minutes au compteur, et pas de gras supplémentaire), visant autant à être une aventure ludique (avec une animation audacieuse aussi fluide que colorée) qu'une petite charge contre le consumérisme - et le matérialisme qui va avec -, la destruction de l'environnement et le rapport humains/animaux dans une inversion des rôles complices (c'est au tour des humains d'être " aux ordres " et aux services des animaux, comme pour se racheter - vainement - des extinctions massives opérées à travers les âges).

Léger mais pas simpliste pour autant, Le Grand Magasin se fait une douce évasion qui vaut décemment son pesant de pop-corn, même dans des salles aussi chargées en séances hautement recommandables.

Jonathan Chevrier