[CRITIQUE] : Inspecteur Sun et la malédiction de la veuve noire

Réalisateur : Julio Soto Gurpide
Avec : -
Distributeur : Alba Films
Budget : -
Genre : Animation, Famille.
Nationalité : Espagnol.
Durée : 1h28min

Synopsis :
Inspecteur Sun, célébrissime araignée détective, embarque dans un hydravion pour San Francisco après avoir enfin capturé son ennemi juré, le Criquet Rouge. Pendant le vol, le meurtre du Docteur Bugsy Epinestone l'entraîne dans une nouvelle enquête au cœur d’un complot qui menace à la fois le monde des humains et celui des insectes.

Critique :

La pellicule coincée entre les sièges de la relecture conventionnelle et du pastiche burlesque du film noir,#InspecteurSunEtLaMalédictionDeLaVeuveNoire, malgré ses défauts évidents, n'en reste pas moins un sympathique petit bout d'animation old school au capital sympathie évident pic.twitter.com/f9fowS1FJI
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 21, 2023

Il est amusant (enfin, on se comprend) de voir comment la figure du détective, qui ne nous à jamais réellement quitté du côté du petit écran, reprend tranquillement mais sûrement ses lettres de noblesses sur grand écran, que ce soit via l'appui de gros blockbusters pétaradants (The Batman de Matt Reeves, où le Dark Knight assume plus que jamais ce rôle), où la résurgence de sa déclinaison la plus populaire, le whodunit (que ce soit le Hercule Poirot-verse de Kenneth Branagh, où le naissant Benoît Blanc-verse de Rian Johnson).

Sorte de fusion entre Poirot meets Scooby-Doo avec un gros doigt de la noirceur assumée du merveilleux Basil, Détective Privé de Ron Clements et Burny Mattinson (peut-être sa référence la plus marquée, qui lui était une révérence assumée à... Sherlock Holmes, tout est lié), qui a l'intelligence de joliment jouer sur le décalage d'échelles entre humains et insectes, Inspecteur Sun et la malédiction de la veuve noire, flanqué entre les Shanghai et San Francisco d'entre-deux guerres, et vissé sur une araignée détective individualiste aussi maladroites que sa chance est légendaire.

Pas forcément le genre de personnage plaisant à suivre sur le papier donc (ce qui n'est pas totalement, une balle que se tire dans le pied l'écriture), et qui se lance donc, pour ce qui était prévu comme des vacances à la base, dans une (en)quête pour résoudre l’énigme autour du meurtre du Docteur Bugsy Epinestone, qui pourrait être intimement lié à son ennemi juré, Le Criquet Rouge...

La pellicule un poil coincée entre les sièges de la relecture conventionnelle et du pastiche burlesque du film noir/murder mystery cher à Agatha Christie, à l'introduction furieusement expéditive (notamment un premier tiers qui peine à établir ses personnages et son univers), Inspecteur Sun..., malgré ses défauts évidents, n'en reste pas moins un sympathique petit bout d'animation old school, à l'animation plus ou moins heureuse (certaines créatures sont parfois figées, les couleurs sont saturées), tout comme sa narration (ambitieuse même si très/trop fourre-tout), mais porté par un capital sympathie évident et une énergie singulière assez rafraîchissante.

Une petite surprise donc.

Jonathan Chevrier