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[CRITIQUE] : Follow_Dead


Réalisateur : John McPhail
Avec : Augustus Prew, Andrea Bang, Justin Long, René Escobar Jr.,…
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Thriller, Fantastique.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h34min

Synopsis :
Après qu’Adam a répondu de façon agressive à des trolls d’Internet, un mystérieux profil intitulé Dear_David « follow » ses réseaux sociaux. Dès lors, il commence à ressentir une présence maléfique dans son propre appartement. Après une série d’évènements de plus en plus terrifiants, Adam est persuadé qu’il est hanté par le fantôme d’un jeune garçon prénommé David. Que veut David ? Et jusqu’où ira-t-il ?



Critique :


Justin Long, c'est un petit peu ton bon pote de la série B US (si tenté est que l'on puisse en avoir... arf, laissez-nous dans notre délire), le genre de mec discret mais qui peut te réveiller un film par sa propre présence, certes discrète mais pourtant essentiel.
Exactement le genre de talent estampillé indé qui mériterait franchement son heure de gloire, lui qui n'a jamais forcément eu peur de s'aventurer dans des expériences obscures (Tusk, Tusk...), ni d'oser se perdre dans les méandres gras de la comédie populaire ricaine.

Un gars que tu pourrais suivre presque partout, même dans le pire des traquenards, comme saloper son C.V. sur de l'horreur bas du front et indéfendable telle que 
Follow_Dead de John McPhail, gros étron à peine lissée qui trouve son origine furieusement opportuniste dans une histoire - sortez les guillemets de dix mètres de haut - vraie.

Copyright Metropolitan FilmExport

Soit celle de l’illustrateur Adam Ellis, qui avait publié plusieurs posts devenus viraux sur Twitter/X de 2017 à 2018 (on savait que le réseau du X majeur était pourri, mais pas hanté, ce qui expliquerait certains comportements turbo-débilos : la possession démoniaco-conne), ou il y racontait comment le fantôme d’un petit garçon venait régulièrement le hanter.
Créer de l'hypothétique fantastique à partir de l'hypothétique fantaisiste, une équation suffisamment récurrente au sein de la jungle Hollywoodienne pour ne pas être trop offusqué, quand bien même faire du vent à partir du vent, ne peut que donner... du vent (la puissance de la rationalité).

Ne s'efforçant jamais vraiment à transcender ses racines numériques (qui ont dix ans de retard dans sa représentation à l'écran) pour incarner un vrai morceau d'horreur prenant où même un tant soit peu divertissant (traduire des peurs " réelles " d'une série de tweets en long-métrage, est de ses idées impossibles et stupides dont on se demande comment elle a pu être validé, même du côté d'une New Line qu'on a toujours vu rogner jusqu'à la moelle, le moindre concept un tant soit peu populaire), vissé sur un égocentrique assumé dont la vie est littéralement bousculée/pourri par un môme qui n'est même pas le sien (et qui est un hacker en puissance, pour ne rien gâcher); 
Follow_Dead se perd dans une narration jamais cohérente et encore moins prenante, quand bien même elle offre un folklore inhabituel, sorte de légende urbano-numérique sous fond de terreur nocturne/paralysie du sommeil.

Copyright Metropolitan FilmExport

Expérience malavisée et trop bricolée pour son bien, qui trébuche autant sur la fragilité de son histoire (réelle comme cinématographique) que sur sa propre empreinte numérique, Follow_Dead se perd dans sa traduction d'une simili-légende urbaine qui, elle-même, fonde son horreur sur un phénomène viral que ses auteurs eux-mêmes comprennent à peine.

Dommage, il y avait un vrai commentaire à tirer de cette histoire, que ce soit notre rapport aux réseaux sociaux - notamment son exploitation putaclic très actuelle -, où même avec internet (un monde abstrait qui peut avoir une réelle incidence sur notre réalité), dont l'insécurité qu'il suscite est loin d'être feinte.
Mais il s'est sans doute perdu, comme la série de posts originaux, dans les abysses d'un Twitter qui n'a pas mis une heure et demie pour passer à autre chose...


Jonathan Chevrier