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[CRITIQUE] : Édouard Louis, ou la transformation


Réalisateur :  François Caillat
Avec : Édouard Louis
Distributeur : Outplay Films
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français.
Durée : 1h12min

Synopsis :
Edouard Louis, ou la transformation raconte la métamorphose d’un garçon, issu d’un milieu sous-prolétaire picard, en star de la vie culturelle française. Edouard Louis, devenu en quelques années l’écrivain porte-parole d’une génération, engage chacun de nous à faire de la transformation permanente un nouveau mode d’existence.



Critique :


La question n'a rien de démagogique : à quoi bon raconter un grand écran, une histoire déjà contée sous toutes les formes ou presque, auparavant ?
Toucher un public plus large que ne peut le faire la littérature (ça se discute, clairement) où même le théâtre, pour que son parcours de vie serve d'exemple, où bien cocher par le biais du septième art, savamment toutes les cases d'un bingo personnel et, gentiment, narcissico-égocentrique ?

La réponse se trouve, sans doute, entre les deux (même si, soyons honnête, plus dans la seconde partie que dans la première), tant le documentaire minimaliste à l'extrême et (très) très télévisuel qu'est Édouard Louis, ou la transformation de François Caillat, n'arrive jamais à se départir de cette impression plus ou moins tenace d'entre-deux maladroit, ni n'arrive même réellement à justifier sa pertinence face à son pendant littéraire déjà complet.

Copyright Outplay Films

Après tout, pourquoi pas, véritable bête médiatique, l'écrivain et sociologue Édouard Louis ne fait ici, au fond, que de se raconter - sa vie, son oeuvre -, de la même manière qu'il l'a déjà fait auparavant, continuant sciemment ce qu'il a toujours fait : faire un commerce de sa propre personne, face à une caméra totalement vouée à sa cause et à son discours.
Mais la caméra de François Caillat ne rend jamais son histoire vivante, prenante, vibrante.

Louis revient donc une nouvelle fois sur son parcours (la honte de ses origines au cœur d'un milieu qui la méchamment marginalisé, son changement d'apparence, d'orientation sexuelle, ses questionnements intimes etc), l'analyse tout en lisant des propres extraits de ses livres - mais pas que -, dans ce qui peut se voir, pour ceux un tant soit peu au fait de celui-ci, uniquement comme une adaptation façon livre audio sur pellicule d'à peine soixante-dix minutes, qui ne cherche jamais réellement à être plus.
Dommage, tant la capacité qu'à Édouard Louis de théoriser son parcours de transfuge de classe par l'écriture, s'avère bien plus captivant.


Jonathan Chevrier


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