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[INSTANT LITTERATURE] : #19. Christine (Stephen King)



" Quoi, un site centré sur le cinéma qui papote littérature, mais quelle hérésie ! ".Voilà une manière polie de dire " qu'est-ce qu'on est en train de foutre ", mais à une heure ou la littérature n'a jamais autant été liée au septième art (ah, Hollywood et son manque d'originalité...), nous avons trouvé de bon ton, en temps que media, de voir un petit peu plus loin que le bout de notre plume, et d'élargir notre prisme de partage culturel en papotant littérature donc, sans pour autant que cela soit lié au cinéma - même si cela arrivera certainement souvent.

Armez-vous de vos lunettes, d'un marque-page et d'un potentiel chèque-cadeau FNAC pour faire vos emplettes, et lisez un brin nos recommandations littéraires pleines d'amour, au coeur de notre nouvelle section : Instant Littérature !



#19. Christine de Stephen King


Sur sa très longue bibliographie, Christine se trouve être le treizième roman écrit par Stephen King. On y suit Arnie, un adolescent intello qui achète sa première voiture, une Plymouth Fury 1958 prénommée Christine, et qui en tombe amoureux. Seulement voilà, Christine est tout sauf une voiture ordinaire…
Quand j'ai vu cette voiture, j'ai ressenti une incroyable attirance vers elle...Je ne me l'explique même pas bien moi-même. Mais […] j'ai compris que je pouvais l'améliorer.

Stephen King est le maître de la littérature horrifique et pourtant, Christine est loin d'être une simple histoire d'horreur à propos d'une voiture possédée. En effet, ce roman est une histoire sur le passage à l'âge adulte, sur l'amitié, mais aussi sur le mal-être adolescent et le premier amour. C'est là toute la magie des histoires de Stephen King. Derrière les éléments d'horreur, il explore en fait des questions humaines universelles, offrant un commentaire social comme aucun autre auteur ne le fait. L'utilisation du genre horrifique n'est qu'un moyen parmi d'autres pour raconter ces histoires authentiques et universelles.

MARC ANDREW DELEY/GETTY IMAGES

Tout au long du livre, le lecteur, ainsi que Dennis (le meilleur ami d'Arnie), est témoin des changements que subit Arnie depuis qu'il a acheté Christine. Arnie change de comportement, mais aussi d'apparence physique, ce qui peut être considéré comme une métaphore de la puberté, mais aussi de la façon dont les jeunes peuvent facilement être influencés par les autres. À travers la relation entre Arnie et Christine, l'histoire montre à quel point la frontière entre l'amour et l'obsession peut être floue. Arnie est littéralement consumé par Christine, et à la fin, il n'est plus que l'ombre de lui-même, ce qui est souvent le cas quand on est sous l'influence de quelqu'un ou de quelque chose. Le roman montre ainsi l'impuissance de voir un être cher sombrer dans la dépendance au point de ne plus le reconnaître. En même temps, Christine symbolise également le premier amour qui peut se mettre en travers d’une amitié. C’est ce qu’il arrive à Arnie et Dennis. Ils s'éloignent l'un de l'autre, car Arnie utilise son temps libre pour retaper Christine.

Parce que le roman est principalement raconté du point de vue de Dennis, il explore également le passage à l'âge adulte. À travers ce personnage, King aborde les questions que peuvent se poser les adolescents à ce moment décisif où ils s'apprêtent à quitter le lycée pour aller à l'université. Le roman s'interroge aussi sur la dynamique de l'amitié, des relations entre les parents et les enfants, et sur la façon dont nous pouvons nous éloigner les uns des autres en grandissant.
T'es-tu jamais dit que les parents ne sont que des enfants qui ont grandi trop vite, jusqu'au jour où leurs propres enfants les forcent à se rendre compte qu'ils sont des adultes ?

Même si Christine n'est pas le livre le plus effrayant de King, le roman dépeint d'une manière unique les aspects terrifiants de la vie. C'est un livre aux multiples facettes que je vous conseille vivement de lire.


Jules