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[CRITIQUE/RESSORTIE] : 2 Soeurs


Réalisateur : Kim Jee-woon
Avec : Moon Geun-young, Lim Su-jeong, Woo Ki-hong, Im Soo-jung,...
Distributeur : The Jokers / Les Bookmakers
Budget : -
Genre : Drame, Epouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Sud-coréen.
Durée : 1h59min

Date de sortie : 16 juin 2004
Date de ressortie : 15 novembre 2023

Synopsis :
La jeune Su-Mi, récemment libérée d'un établissement psychiatrique retourne chez elle avec sa petite sœur, mais elle doit faire face à des événements troublants entre son insupportable belle-mère et les fantômes qui hantent leur maison, tous liés à un sombre passé dans l'histoire de la famille…



Critique :


Tout traumatisme survenu au cœur de l'enfance, peut déterminer l'état psychique et psychologique d'une personne arrivant à l'âge adulte, d'autant plus sur les questions de genre ou de sexualité.
Freudien, 2 Sœurs de Kim Jee-woon l'est assurément (il est, au départ, une adaptation d'un conte populaire coréén, Janghwa et Hongryun), et pas uniquement dans sa manière d'user de la thématique du refoulement, appelé à revenir et à s'envenimer sous la forme de comportements et de phobies névrotiques dans un présent déjà tortueux et torturé.

S'amusant avec les codes du J-horror pour mieux façonner sa fable mélodramatique, psychologique et gothique (oui, tout ça), le cinéaste sud-coréen entremêle psyché humaine, foyer familiale inhospitalier et sexualité féminine à l'heure de l'adolescence, dans une sombre histoire de famille recomposée qui n'arrive, justement, jamais à former un tout, chaque femme m'a composant étant hantée par une méfiance et une hostilité mutuelle.

Copyright The Jokers Films

Soit deux sœurs - tout est dans le titre - fusionnelles et fraîchement sorties d'un hôpital psychiatrique, se sentant aussi hantées par le deuil impossible de leur matriarche, que persécutées par leur belle-mère; deux terreurs - physique et psychologique - symbolisées par les fleurs (symbole de sexualité et de maternité, qui se retrouve jusque dans les prénoms des deux adolescentes) et une couleur rouge (symbole de la mort et de passage à l'âge adulte) omniprésente dans une demeure familiale où tout ne forme plus qu'un monstrueux : fantasme, démence, paranoïa, douleur insondable de la perte, culpabilité, éveil des sens, maternité et fantôme du passé.

D'une histoire en apparence banale, Jee-woon dresse un examen cru et vertigineux sur l'esprit et le cœur même de l'existence humaine, véritable puzzle schizophrénique et anxiogène formellement affuté, catapulté dans une cellule familiale à l'implosion inévitable, bouffée par les souvenirs.
Triste, troublant, terrifiant.


Jonathan Chevrier


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