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[CRITIQUE] : Voleuses


Réalisatrice : Mélanie Laurent
Avec : Mélanie Laurent, Adèle Exarchopoulos, Manon Bresch, Isabelle Adjani, Philippe Katherine, Félix Moati,...
Distributeur : Netflix France
Genre : Action, Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h54min

Synopsis :
Carole et Alex sont deux voleuses de génie, et meilleures amies depuis toujours. Sous la coupe de Marraine depuis des années, elles rêvent d'être libres. Avec l’aide de Sam, une championne de moto, elles se lancent dans une ultime aventure pour s'affranchir de cette vie de cavale.



Critique :


La petite vibe autour du reboot de Charlie's Angels signé Elizabeth Banks, qui lui-même répondait à l'adaptation de McG croquée près de deux décennies avant, a vite laissé poindre une vérité aussi cruelle que profondément paradoxale : si l'on a beau arguer au fil des posts/discussions plus ou moins enflammées, que le cinéma d'action manque cruellement de figures féminines badass, rares sont ceux à réellement défendre le peu de productions du genre (on compte sur les doigts d'une main férocement amputée, les actionners solides au féminin), qui osent pointer le bout de leur nez.

C'est dans cette demande plus où moins affirmée (et/ou peu sincère, selon les avis), alors même que la production hexagonale est gentiment chiche en exemple concret, que s'inscrit Voleuses de Mélanie Laurent (qui a éprouvé son pendant musclé tout récemment chez le roi du Kaboom, Michael Bay), adaptation Netflixienne et assez libre de la bande dessinée La Grande Odalisque du trio Florent Rupert, Jérôme Mulot et Bastien Vivès - rip-off assumé ou presque, du Signé Cat’s Eyes de Tsukasa Hōjō.

Copyright Gael Turpo/Netflix

Et si, sur le papier, le cocktail avait tout d'une petite révolution, le résultat à l'écran laisse un sacré goût d'inachevé, tant le film arbore tout du long un équilibre précaire entre un humour plus où moins complice et une action pop-corn sans tension, réduite à son minimum, la cinéaste manquant clairement le coche pour les élever au-delà du strict minimum (l'action, assez rare, est très mal mise en boîte et sur-découpée, là où les saillies comiques ne décollent pas autant qu'on pourrait l'espérer), malgré la jolie dynamique liant ses trois héroïnes.
Une dynamique qui va de pair avec les traitement scénaristique subtile et moderne de ses héroïnes, qui ont pleinement conscience que les hommes sous-estiment leurs compétences intellectuelles et physiques - et si elles sont sexy, elles ne sont pas pour autant gratuitement transformés en objets sexuels.

Une conscience de soi et un féminisme salvateur (audacieux... en 2023, c'est dire la lente évolution du cinéma de genre, même aujourd'hui), doublé d'un vrai sentiment de sororité intense et d'amitié féminine qui lient ses trois héroïnes - qui se soutiennent sans la moindre condition.
Mais si on ne peut que louer l'intention qu'à Laurent de rendre ce sentiment aussi palpable et naturel possible, on ne peut que déplorer le manque de rigueur sur le reste d'une écriture qui, au-delà de ses références flatteuses et plus où moins bien digérées, n'a pas grand chose à conter autre que son enthousiasme certes communicatif.

Copyright Gael Turpo/Netflix

Un peu à l'image d'un divertissement oubliable digne de la firme au Tudum, Voleuses, moins comédie d'action enthousiasmante que fusion industrielle mi-attachante, mi-faisandée sauce Europa Corp, ne décolle jamais vraiment ni n'embrasse jamais assez la pleine mesure de son potentiel bis.
Sympathique pour les moins exigeants donc, bien plus interminable pour les autres.


Jonathan Chevrier


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