[CRITIQUE] : Vincent doit Mourir
Réalisateur : Stéphan Castang
Avec : Karim Leklou, Vimala Pons, Maroussia Frolin, François Chattot,...
Distributeur : Capricci Films
Budget : -
Genre : Thriller, Fantastique, Comédie, Drame.
Nationalité : Français, Belge.
Durée : 1h48min
Synopsis :
Du jour au lendemain, Vincent est agressé à plusieurs reprises et sans raison par des gens qui tentent de le tuer. Son existence d’homme sans histoires en est bouleversée et, quand le phénomène s’amplifie, il n’a d’autre choix que de fuir et de changer son mode de vie.
Critique :
Depuis que feu George A. Romero a sensiblement marqué les rétines en scrutant sous toutes les coutures où presque, l'effondrement de nos sociétés consuméristes par le chaos et la mort, il n'est plus rare, pas uniquement par le prisme du film de zombies, de voir le genre horrifique exploré cette crainte universelle, de voir ce sont l'humanité serait capable lorsque la violence et la mort se seraient invités dans notre quotidien, lorsque toute idée de sécurité s'effondre de manière inattendue et implacable.
Au carrefour des influences (Romero donc, mais aussi Shyamalan et Wright) et des genres (le film de zombies - et son cousin apocalyptique -, la comédie noire aux insertions burlesques, le thriller paranoïaque), Vincent doit Mourir, estampillé premier long-métrage de Stéphan Castang, revisite l'idée d'une épidémie mondiale où attaquer son prochain, dans une sorte de transe absolue et une absence totale d'empathie, où laisser exploser une rage dangereusement contenue et accumulée, devient une réalité.
Une humanité à la dérive qui, étrangement et d'une manière plus viscérale et cynique qu'elle n'y paraît, n'est pas si éloigné d'un monde d'aujourd'hui où la violence est sensiblement décomplexée.
Vincent (Karim Leklou, parfait) ne semble jamais mériter le déferlement de violence qu'il subit au quotidien et fait de lui un paria, l'obligeant à s'isoler (auprès d'une jeune restauratrice, la merveilleuse Vimala Pons, dont il tombera vite amoureux) et à survivre au milieu d'une humanité ne cherchant qu'à brutalement le tuer.
Et toute l'intelligence du film, pas dénué de quelques longueurs il est vrai, consiste à ne jamais avoir à justifier pourquoi il est devenu, évidemment malgré lui, une cible.
Car l'important réside non pas dans le choix des cibles, mais plutôt dans notre rapport à la violence, dans la vulnérabilité derrière ceux qui se laisse aller à l'expression de celle-ci, fruit de frustrations quotidiennes, de petites agressions banalisées où d'un mal-être jamais compris ni même forcément considéré avec sérieux, d'une impuissance à tous les niveaux.
Vincent doit Mourir apparaîtrait dès lors comme une intelligence et cynique allégorie du danger derrière la rage et la frustration contenues au cœur de nos sociétés contemporaines fracturées (où la violence est, réellement, partout), comment la solitude, l'incompréhension et l'injustice peuvent nourrir le ressentiment et la haine jusqu'au point de non-retour, jusqu'à ce que le cycle de violence se déclenche tragiquement.
Mais le film, imparfait dans sa manière d'un peu trop jouer les équilibristes tonales, n'est pas pour autant dénué d'espoir, tant il laisse vivre l'idée qu'une fois notre propre colère apaisée, nous pourrons apprendre à trouver un moyen de vivre avec nous-mêmes et les autres.
À moins que si, Vincent doit réellement mourir...
Jonathan Chevrier
Avec : Karim Leklou, Vimala Pons, Maroussia Frolin, François Chattot,...
Distributeur : Capricci Films
Budget : -
Genre : Thriller, Fantastique, Comédie, Drame.
Nationalité : Français, Belge.
Durée : 1h48min
Synopsis :
Du jour au lendemain, Vincent est agressé à plusieurs reprises et sans raison par des gens qui tentent de le tuer. Son existence d’homme sans histoires en est bouleversée et, quand le phénomène s’amplifie, il n’a d’autre choix que de fuir et de changer son mode de vie.
Critique :
Au carrefour des influences (Romero en tête) et des genres (le film de zombie, la comédie noire, le thriller paranoïaque),#VincentDoitMourir impose avec force et inventivité l'idée d'une épidémie mondiale où attaquer son prochain, dans une sorte de transe absolue, devient réalité pic.twitter.com/5FDAzGVonr
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) November 11, 2023
Depuis que feu George A. Romero a sensiblement marqué les rétines en scrutant sous toutes les coutures où presque, l'effondrement de nos sociétés consuméristes par le chaos et la mort, il n'est plus rare, pas uniquement par le prisme du film de zombies, de voir le genre horrifique exploré cette crainte universelle, de voir ce sont l'humanité serait capable lorsque la violence et la mort se seraient invités dans notre quotidien, lorsque toute idée de sécurité s'effondre de manière inattendue et implacable.
Copyright Capricci Films |
Au carrefour des influences (Romero donc, mais aussi Shyamalan et Wright) et des genres (le film de zombies - et son cousin apocalyptique -, la comédie noire aux insertions burlesques, le thriller paranoïaque), Vincent doit Mourir, estampillé premier long-métrage de Stéphan Castang, revisite l'idée d'une épidémie mondiale où attaquer son prochain, dans une sorte de transe absolue et une absence totale d'empathie, où laisser exploser une rage dangereusement contenue et accumulée, devient une réalité.
Une humanité à la dérive qui, étrangement et d'une manière plus viscérale et cynique qu'elle n'y paraît, n'est pas si éloigné d'un monde d'aujourd'hui où la violence est sensiblement décomplexée.
Vincent (Karim Leklou, parfait) ne semble jamais mériter le déferlement de violence qu'il subit au quotidien et fait de lui un paria, l'obligeant à s'isoler (auprès d'une jeune restauratrice, la merveilleuse Vimala Pons, dont il tombera vite amoureux) et à survivre au milieu d'une humanité ne cherchant qu'à brutalement le tuer.
Et toute l'intelligence du film, pas dénué de quelques longueurs il est vrai, consiste à ne jamais avoir à justifier pourquoi il est devenu, évidemment malgré lui, une cible.
Car l'important réside non pas dans le choix des cibles, mais plutôt dans notre rapport à la violence, dans la vulnérabilité derrière ceux qui se laisse aller à l'expression de celle-ci, fruit de frustrations quotidiennes, de petites agressions banalisées où d'un mal-être jamais compris ni même forcément considéré avec sérieux, d'une impuissance à tous les niveaux.
Copyright Capricci Films |
Vincent doit Mourir apparaîtrait dès lors comme une intelligence et cynique allégorie du danger derrière la rage et la frustration contenues au cœur de nos sociétés contemporaines fracturées (où la violence est, réellement, partout), comment la solitude, l'incompréhension et l'injustice peuvent nourrir le ressentiment et la haine jusqu'au point de non-retour, jusqu'à ce que le cycle de violence se déclenche tragiquement.
Mais le film, imparfait dans sa manière d'un peu trop jouer les équilibristes tonales, n'est pas pour autant dénué d'espoir, tant il laisse vivre l'idée qu'une fois notre propre colère apaisée, nous pourrons apprendre à trouver un moyen de vivre avec nous-mêmes et les autres.
À moins que si, Vincent doit réellement mourir...
Jonathan Chevrier