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[CRITIQUE] : Monsieur le Maire


Réalisatrice/Réalisateur : Karine Blanc et Michel Tavares
Acteurs : Clovis Cornillac, Eye Haïdara, Laurence Côte, Jean-Pierre Martins,...
Distributeur : UGC Distribution
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h42min.

Synopsis :
Maire d’un petit village de montagne au pied du Mont-Blanc, Paul Barral se bat pour maintenir les commerces et préserver l’école d’une fermeture annoncée. Alors qu’il cherche désespérément comment attirer de nouvelles familles, l’arrivée de mères célibataires en situation difficile dont Joe-Lynn, chanteuse au franc-parler et ses deux enfants, va vite faire des étincelles dans ce village paisible. Non sans détermination, Monsieur Le Maire a peut-être trouvé là, une solution inédite pour ramener de la vie dans un territoire à l’abandon...



Critique :


Et si Clovis Cornillac, au demeurant l'un des meilleurs (oui) comédiens de sa génération, n'était finalement jamais aussi bon devant la caméra que lorsqu'il se dirige derrière ?

La question a le mérite d'être posée tant depuis quelques temps, mis à part un joli second rôle dans le très chouette Si on chantait de Fabrice Maruca, le bonhomme n'a jamais véritablement marqué l'écran en dehors de ses excellents passages derrière la caméra, démontrant par les actes que même dans le septième art, on n'est finalement jamais mieux servi que par soi-même.

Copyright Claire Nicole

Pour preuve son solide parcours, lui qui est passé d'une jolie comédie romantique tendre et délicate (Un peu, beaucoup, aveuglément, pour lequel il se met en scène aux côtés de la pétillante Mélanie Bernier), à une excellente suite de l'adaptation sur grand écran de Belle et Sebastien, avant de réaliser une sorte de fusion de ses deux premiers efforts - avec une belle touche de fantastique - via C'est Magnifique !, puis, plus récemment, Couleurs de l'Incendie (adaptation du roman éponyme de Pierre Lemaître qu'il croque comme une grande fresque d'époque certes pas dénué de quelques  couacs, mais d'une humanité bouleversante).

En ce sens, Monsieur le maire, estampillé premier long-métrage du tandem Karine Blanc/Michel Tavarez, a tout d'une vraie régression d'autant qu'il ne sechine jamais à se départir du prototype de la comédie dramatico-populaire jamais vraiment drôle ni attachante, mais surtout bien boursouflée de stéréotypes et autres clichés éculés pour son bien.
Et les premières séquences ne sont absolument pas là pour contredire cette vérité, sorte de proto-rip-off d'une bonne frange de la comédie franchouillarde bien-pensante produite à la chaîne chaque année, à l'écriture aussi grossière que facile - jamais contrebalancée par une mise en scène lisse et sans ambition.

Copyright Claire Nicole

Et c'est dommage pour cette histoire - inspirée de faits réels - aux bonnes intentions pourtant bien réelles, qui s'inscrit sensiblement dans la veine du récent (et excellent) Les Petites Victoires de Mélanie Auffret, en louchant un brin sur la comédie ruralo-sociale et consciente, avec les atermoiements d'un maire se débattant pour rendre un tant soit peu attractif - et sauver son école - son petit village au pied du mont Blanc, menacé de désertification comme bon nombres (trop) de campagnes sur notre territoire.

Et le duo Clovis Cornillac/Eye Haïdara a beau être attachant et investi, ils ne sont jamais assez armés pour vaincre son véritable parcours fléché savamment balisé, au misérabilisme sirupeux et dénué de toute complexité, alors qui aurait pu être beaucoup plus que cela.


Jonathan Chevrier


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