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[CRITIQUE] : The Marvels



Réalisatrice : Nia DaCosta
Acteurs : Brie Larson, Teyonah Parris, Iman Vellani, Zawe Ashton, Samuel L. Jackson,...
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : -
Genre : Action, Aventure, Fantastique, Science-fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h45min

Synopsis :
Carol Danvers, alias Captain Marvel, doit faire face aux conséquences imprévues de sa victoire contre les Krees. Des effets inattendus l’obligent désormais à assumer le fardeau d'un univers déstabilisé. Au cours d’une mission qui la propulse au sein d’un étrange vortex étroitement lié aux actions d’une révolutionnaire Kree, ses pouvoirs se mêlent à ceux de Kamala Khan - alias Miss Marvel, sa super-fan de Jersey City - et à ceux de sa « nièce », la Capitaine Monica Rambeau, désormais astronaute au sein du S.A.B.E.R. D’abord chaotique, ce trio improbable se retrouve bientôt obligé de faire équipe et d’apprendre à travailler de concert pour sauver l'univers. Un seul nom pour cela : "The Marvels" !



Critique :


Qu'on se le dise, dans le marasme d'une production télévisée et cinématographique de plus en plus déclinante/décevante, il y avait quelque chose de rafraîchissant pourtant à la vision de ce petit bout de télévision coloré qu'était Miss Marvel, sans doute, peut-être, le seul vrai show Disney Plus à vraiment prendre au pied de la lettre le mot " origin " du terme origin story, bien plus que pouvait le faire Moon Knight, She-Hulk où même Hawkeye - avec le personnage de Kate Bishop, évidemment.

Copyright Walt Disney Company

Aucun personnage pivot du MCU ne venait servir de contrepoint pour accompagner le personnage, puisque tout tombait sur les petites épaules de Kamala Khan - très grande fangirl de Captain Marvel -, et elle apprenais à porter ce poids en même temps que nous apprenions à la connaître et, inéluctablement, à l'apprécier, ses angoisses comme sa maladresse étant de vrais encrages authentiques aussi bien que son enthousiasme juvénile face à la découverte de ses pouvoirs (moins important finalement que son récit initiatique/passage à la vie d'adulte).

Plusieurs facteurs qui rendaient le processus d'identification du spectateur encore plus prégnant, d'autant que le show dégainait également un vrai accent sur sa foi (avec une représentation respectueuse et positive de l'Islam), membre à part entière de son quotidien.
Des bonnes intentions qui certes ne font pas un show, mais démontrait au moins une volonté de ne pas complètement reproduire les mêmes erreurs d'une formule éprouvée mais surtout usée jusqu'à la moelle, en faisant la part belle aux personnages dans un cocktail détonant de teen movie, de spectacle super-héroïque et de numéros musicaux.

Copyright 2023 MARVEL.

À défaut de jouer la carte de la fidélité absolue (pas besoin d'être totalement initié aux comics de G. Willow Wilson et Adrian Alphona, pour s'en rendre compte), Miss Marvel charmait totalement par sa simplicité et son enthousiasme non feint, pleinement véhiculé par la pétillante et attachante Iman Vellani.
La bonne nouvelle est que The Marvels de Nia DaCosta, qui découle directement d'elle (tout en tant autant lié au Captain Marvel de Anna Boden et Ryan Fleck, et à la série WandaVision pour le personnage de Monica Rambeau), conserve ce même esprit pop et coloré à prendre au second degré, sorte d'évasion Ant-Man-esque aussi vite vu qu'oubliée qui n'a pas grand chose où presque à raconter mais qui, à l'instar des deux premiers films de Peyton Reed, arrive au moins à le faire avec une certaine efficacité.

Car oui, ce troisième opus d'une Phase 5 Marvelienne partant tout aussi mal que la précédente, ne s'écarte jamais vraiment du moule essoré de la firme, à ceci près qu'il embrasse fièrement son statut de pur divertissement de destruction massive mené tambour battant, quitte à paraître excessivement rushé (il est clairement le film le plus court du MCU) avec sa structure linéaire qui ne s'embarrasse d'aucun élément superflu, quitte à perdre les non-initiés au passage (on s'adresse clairement ici à ceux n'ayant pas manqué le pendant sérielle de la saga).

Copyright 2023 MARVEL.

Réglé comme du papier musique, de son ton à la fois faussement sombre et gentiment léger (ce premier degré lolilol qui colle comme un vieux chewing-gum à la caboche du MCU, à encore de beaux jours devant lui), à son vilain fonction à peine brossé plus que de raison, en passant par un concept simple mais habilement maîtrisé, même dans l'action (le fameux body swap entre les trois héroïnes, dévoilé dès la bande annonce, qui dynamise gentiment l'éternel popote des affrontements binaires), et même une technique qui laisse un brin à désiré (les VFX sont propres, ce qui est devenu une denrée rare, le sur-découpage reste toujours aussi irritant et la mise en scène encore et toujours impersonnel as hell); The Marvels s'inscrit pleinement dans la moyenne, ce qui est à la fois ce qu'on pouvait attendre (de mieux) de lui, mais également une " belle " surprise, compte tenu des ratés récents du genre super-héroïque.

Reste que si la catastrophe annoncée n'a pas réellement eu lieu, un vrai goût amer reste en bouche en fin de séance tant, comme de nombreuses odyssées Marveliennes (et cela ne date pas de la - presque - fin de la Phase 3 avec Avengers : Endgame, mais bien avant), le film de Nia DaCosta n'exploite jamais vraiment son solide potentiel.

Copyright Walt Disney Company

Ici celui d'un buddy movie super-héroïque à trois femmes (d'autant que l'enthousiasme qu'ont Brie Larson, Teyonah Parris et Iman Vellani, à tourner ensemble, est sincère et transpire réellement à l'écran), tant le personnage de Danvers, à qui l'on creuse un peu plus - mais pas trop - la personnalité (elle est censée être la plus puissante des Avengers, mais en quatre apparitions, aucun cinéaste n'a réussit à le retranscrire pleinement à l'écran), éclipse beaucoup trop ses deux camarades de jeu - Monica Rambeau en tête.

En résulte une œuvre un brin acidulé donc, entre Ant-Man et Les Gardiens de la Galaxie (sans la singularité de Gunn et l'émotion qui va avec), qui ne sait pas vraiment sur quelle pellicule jongler mais qui assume totalement sa légèreté, sans glisser vers le ridicule le plus absolu - coucou Waititi.
Pas totalement superficiel ni vraiment mémorable, dans la moyenne donc et, honnêtement, ce n'est déjà pas si mal...


Jonathan Chevrier