[CRITIQUE] : Les Filles vont bien
Réalisatrice : Itsaso Arana
Avec : Bárbara Lennie, Irene Escolar, Alyona Mikhailova, Itziar Manero, Helena Ezquerro, Itsaso Arana,...
Distributeur : Arizona Distribution
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Espagnol.
Durée : 1h25min
Synopsis :
C’est l’été. Un groupe de jeunes femmes se réunit dans une maison à la campagne pour répéter une pièce de théâtre. À l’abri de la chaleur écrasante, elles partagent leurs savoirs sur l’amitié, le jeu, l’amour, l’abandon et la mort, avec le secret espoir de devenir meilleures.
Critique :
Diamant brut du cinéma de Jonás Trueba, qui nous avait fait littéralement chavirer dans Eva en août (ou elle briguait également, la casquette de co-scénariste), la merveilleuse Itsaso Arana saute le pas - toujours appuyé sur sa propre plume - et se fait tout naturellement cinéaste avec Les Filles vont bien, un de ses premiers efforts rares et merveilleusement touchés par la grâce du Dieu cinéma, un somptueux essai humble et protéiforme presque hors du temps, sur l'essence même de l'humanité, tout du long ou presque vissée sur quatre femmes se rendant à la campagne pour répéter une pièce de théâtre.
Expérience baroque - et Rohmerien en diable, comme chez Trueba - littéralement à la croisée des genres (la fable intimiste et sororale, le conte d'époque, le récit d'apprentissage, le drame théâtral et avant-gardiste,...), où tout semble finement pensé et jamais gratuit, tant un naturel désarmant embaume l'écran, que ce soit via la douce et picturale photographie de Sara Gallego, où la mise en scène aérienne de Arana, flirtant délicatement entre les corps, les caressant pour mieux les perdre ensuite, dans ce qui peut se voir comme un desir de renouer avec la pureté du néo-classicisme, sans réellement l'affirmer totalement.
Pas totalement mais pas si loin non plus, notamment dans la manière qu'à la cinéaste de confronter son écriture cinématographique à une dialectique théâtrale, de voguer dans un entre-deux artistique pour incarner une véritable expérience collective et méta, une réflexion humaine et créative totalement renversante dans sa manière de s'approprier le temps et l'espace, de redéfinir délicatement les codes tout en les épousant, de laisser de la place à chacune de ses attachantes comédiennes (toutes fantastiques) au travers d'un discours, d'une scène clé, pour éblouir et éclabousser l'écran de leur talent.
Une vérité incroyable se dégage de ce premier effort, à la fois lucide et bienvenue dans son constat sur l'existence - pas uniquement féminine -, vertigineuse dans sa confusion entre jeu et réalité, entre intimité et collectif, au sein d'une escapade enchantée et bucolique, d'un conte d'été léger et mélancolique comme on en fait - presque - plus.
Les Filles vont bien, et le spectateur encore plus à la sortie de la salle.
Jonathan Chevrier
Avec : Bárbara Lennie, Irene Escolar, Alyona Mikhailova, Itziar Manero, Helena Ezquerro, Itsaso Arana,...
Distributeur : Arizona Distribution
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Espagnol.
Durée : 1h25min
Synopsis :
C’est l’été. Un groupe de jeunes femmes se réunit dans une maison à la campagne pour répéter une pièce de théâtre. À l’abri de la chaleur écrasante, elles partagent leurs savoirs sur l’amitié, le jeu, l’amour, l’abandon et la mort, avec le secret espoir de devenir meilleures.
Critique :
Une tendre vérité se dégage de #LesFillesVontBien, à la fois lucide et bienvenue dans son constat sur l'existence, vertigineuse dans sa confusion entre jeu et réalité, entre intimité et collectif, au sein d'un conte d'été mélancolique et au féminin presque d'un autre temps. pic.twitter.com/8tdwqGlU6I
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) November 30, 2023
Diamant brut du cinéma de Jonás Trueba, qui nous avait fait littéralement chavirer dans Eva en août (ou elle briguait également, la casquette de co-scénariste), la merveilleuse Itsaso Arana saute le pas - toujours appuyé sur sa propre plume - et se fait tout naturellement cinéaste avec Les Filles vont bien, un de ses premiers efforts rares et merveilleusement touchés par la grâce du Dieu cinéma, un somptueux essai humble et protéiforme presque hors du temps, sur l'essence même de l'humanité, tout du long ou presque vissée sur quatre femmes se rendant à la campagne pour répéter une pièce de théâtre.
Copyright Arizona Distribution |
Expérience baroque - et Rohmerien en diable, comme chez Trueba - littéralement à la croisée des genres (la fable intimiste et sororale, le conte d'époque, le récit d'apprentissage, le drame théâtral et avant-gardiste,...), où tout semble finement pensé et jamais gratuit, tant un naturel désarmant embaume l'écran, que ce soit via la douce et picturale photographie de Sara Gallego, où la mise en scène aérienne de Arana, flirtant délicatement entre les corps, les caressant pour mieux les perdre ensuite, dans ce qui peut se voir comme un desir de renouer avec la pureté du néo-classicisme, sans réellement l'affirmer totalement.
Pas totalement mais pas si loin non plus, notamment dans la manière qu'à la cinéaste de confronter son écriture cinématographique à une dialectique théâtrale, de voguer dans un entre-deux artistique pour incarner une véritable expérience collective et méta, une réflexion humaine et créative totalement renversante dans sa manière de s'approprier le temps et l'espace, de redéfinir délicatement les codes tout en les épousant, de laisser de la place à chacune de ses attachantes comédiennes (toutes fantastiques) au travers d'un discours, d'une scène clé, pour éblouir et éclabousser l'écran de leur talent.
Copyright Arizona Distribution |
Une vérité incroyable se dégage de ce premier effort, à la fois lucide et bienvenue dans son constat sur l'existence - pas uniquement féminine -, vertigineuse dans sa confusion entre jeu et réalité, entre intimité et collectif, au sein d'une escapade enchantée et bucolique, d'un conte d'été léger et mélancolique comme on en fait - presque - plus.
Les Filles vont bien, et le spectateur encore plus à la sortie de la salle.
Jonathan Chevrier