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[CRITIQUE] : The Kill Room


Réalisateur : Nicol Paone
Acteurs : Joe Manganiello, Uma Thurman, Samuel L. Jackson,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Comédie, Action, Policier.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h37min.

Synopsis :
Un tueur à gages devient accidentellement une sensation dans le monde de l'art.



Critique :


Si aujourd'hui, sans jouer la carte de la mauvaise foi facile, ni même celle de la nostalgie un peu trop exacerbée, l'idée d'une péloche avec le tandem Tarantinien Uma Thurman et Samuel L. Jackson en vedette, il y a vingt ans, aurait sans nul doute trusté les attentes de tout cinéphile un minimum averti, et aurait même, sans aucun doute là encore, eu les honneurs d'une exploitation en salles.

D'une part parce qu'ils incarnaient encore une valeur sûre du box-office, mais aussi et surtout parce qu'ils suscitaient un vrai enthousiasme pour chacun de leurs projets.

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Mais les années 2000 sont loin, très loin, et The Kill Room de Nicol Paone n'a droit qu'à une sortie en catimini par la case VOD, pas même relevé par le critique mélancolique moyen où le fétichiste Tarantinien.
Dommage au fond, tant le film incarne une plutôt chouette séance (pas plus, mais pas moins), un petit thriller imbibé de comédie noire, une satire discrète mais affûtée sur l'univers des tueurs à gages et du milieu artistique.

Sensiblement moins outrancier que le mésestimé Velvet Buzzsaw de Dan Gilroy, qui incarnait à la fois une critique acerbe du monde et du marché de l'art autant qu'une satire intemporelle de la figure même du critique (tout en louchant gentiment sur le terrain balisé du slasher, en alignant les scènes chocs avec vigueur et sans trop de surenchère), et pas forcément aidé par une première partie relativement maladroite, le film trouve pourtant vite son rythme de croisière, étirant plutôt adroitement un pitch taillé à la serpe (un tueur à gages devient une grosse sensation dans le monde de l'art contemporain), tout en s'appuyant habilement autant sur un humour malin que sur l'engagement sincère et délirant de son duo vedette - accompagné par un Joe Manganiello en mode Joe Manganiello -, qui trompe les lignes unidimensionnelles qui caractérisent leurs personnages.

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Dommage que sa cinématographie elle, laisse sensiblement à désirer, d'un montage pas toujours adroit à une photographie terne, en passant par une science du cadre qui semble prendre encore moins de risque que son écriture.
Des menus défauts qui n'entachent pourtant jamais la vision de The Kill Room, petit bout de cinéma dont on attendait rien, qui nous bouleverse pas plus que cela, mais à le mérite de nous rappeler qu'avec un projet - un minimum - digne de leurs talents, nos héros d'hier peuvent toujours assurer face caméra.


Jonathan Chevrier