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[CRITIQUE] : Becky Enragée


Réalisateur/Réalisatrice : Matt Angel et Suzanne Coote
Avec : Lulu Wilson, Seann William ScottMatt Angel,...
Distributeur : - (Sony Pictures Home Entertainment)
Budget : -
Genre : Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h23min

Synopsis :
Deux ans après les événements traumatisants qu'elle a vécu, Becky se retrouve à affronter Darryl, le leader d'une organisation néo-nazie, à la veille d'une attaque organisée.


Critique :


On avait gardé un excellent souvenir de Becky premier du nom, sorte de fusion aussi généreuse que gentiment maladroite, entre le home invasion, le thriller psychologique et le survival un chouïa gore au féminin.
Un proto-Home Alone sous LSD façon vrai plaisir rétro au charme nostalgique - jusque dans son montage hasardeux -, fleurant bon l'époque benie de la VHS, vissé sur un Kevin James absolument méconnaissable (et terrifiant) en ogre néo-nazillon venu foutre le bordel, avec sa bande se loubards, dans l'existence perturbé de la jeune Becky et sa famille.

Mais si le gros morceau de ce petit bébé décomplexé était avant tout de se délecter de l'impasse sauvage et gore liant de gros crétins et une jeune fille résolument débrouillarde, il était vraiment grisant de mirer comment le duo Jonathan Milott et Cary Murnion (Cooties Forever), ont su faire de leur héroïne, superbe Lulu Wilson, une adolescente aussi empathique qu'elle est déroutante.

Copyright Quiver Distribution

Un petit peu plus de deux ans plus tard, avec un autre tandem à la barre - Matt Angel et Suzanne Coote - mais toujours porté par une Lulu Wilson énervée, Becky fait son retour avec une nouvelle aventure barbare, The Wrath of Becky (Becky Enragée en VF, pourquoi s'emmerder ?), où cette mini-John Rambo qui tente de rester un fantôme dans une société qui veut la réinsérer de force, fait cette fois face à une nouvelle organisation néo-nazie/fasciste, les « Noble Men », dominé cette fois par le définitivement trop rare Seann William Scott (à contre-emploi, comme James, moins massif mais tout aussi puissant et menaçant).

Plus Last Blood que John Rambo, cette suite se fait une extension dispensable mais résolument fun du premier opus, frappé par le même esprit sombre et joyeusement sanglant, tout autant que par la même économie de cadre - une cabane isolée -, et de ton.
Mais là où le film original se perdait un brin pour justifier son massacre (un MacGuffin boiteux qui rappellait également le deuil impossible de son héroïne), la narration ici n'a pas besoin de trop complexifier le terrain balisé de la vendetta (du simili-John Wick à deux, trois nuances près), pour rouler sur l'autoroute de l'odyssée vengeresse folle et débridée, avec une héroïne plus mature qui ne cache même pas sa joie pure et fière face au massacre qu'elle commet.

Copyright Quiver Distribution

Plus court que son aîné même s'il prend un peu plus de temps à démarrer son jeu de massacre (pour recontextualiser la Becky d'aujourd'hui, même si le tout reste sensiblement taillé à la serpe), mais à l'humour noir et aux envolées sanglantes bien mieux dosées et prononcées, Becky Enragée fait savoureusement mouche en incarnant une ludique et brutale bisserie qui tâche, aux accents cathartiques étonnamment bouleversants.
Becky n'est juste qu'une fille qui en a marre de perdre les gens qu'elle aime, et qu'il ne faut pas emmerder, exactement le genre d'héroïne qu'on adore, et qu'on ne veut plus quitter... vivement un troisième film, non ?


Jonathan Chevrier


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