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[CRITIQUE] : Wish - Asha et la bonne étoile


Réalisateurs :  Chris Buck et Fawn Veerasunthorn
Avec : avec les voix de Océane DemontisAriana DeBose, Chris Pine, Evan Peters,...
Distributeur : 
The Walt Disney Company France
Genre : Animation, Aventure, Famille, Science-fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h35min

Synopsis :
Asha, jeune fille de 17 ans à l’esprit vif et dévouée à ses proches, vit à Rosas, un royaume où tous les souhaits peuvent littéralement s’exaucer. Dans un moment de désespoir, elle adresse un vœu aux étoiles auquel va répondre une force cosmique : une petite boule d’énergie infinie prénommée Star. Ensemble, Star et Asha vont affronter le plus redoutable des ennemis et prouver que le souhait d’une personne déterminée, allié à la magie des étoiles, peut produire des miracles...



Critique :


Il est assez ironique (karma ?) de se dire que la firme aux grandes oreilles a rarement autant enchaîné les gadins monstrueux qu'en cette dense année ciné 2023, alors qu'elle fête pile poil son centième anniversaire.

Censé (sur le papier tout du moins) commémorer cette date important autant que de remettre les pendules à l'heure à l'aube des fêtes de Noël, Wish - Asha et la bonne étoile de Chris " La Reine des Neiges " Buck et Fawn " Raya et le dernier dragon " Veerasunthorn (avec également Jennifer Lee au scénario), à tout du divertissement tellement calibré qu'il en est totalement insignifiant, sorte de proto-expérience sous ChatGPT de tous les codes/tropes de la firme, concoctée par des cadres cherchant uniquement à contenter tout le monde, tout en ayant aucun scrupule à dégainer un film d'animation familial inoffensif et oubliable.

Copyright 2023 Disney. All Rights Reserved.

Pourquoi pas après tout (Disney n'en est évidemment pas à son coup d'essai), mais en plaçant son calcul pas si fin en première ligne, avant même toute idée créative et/où originale, Disney dégueule son cynisme à la face du spectateur une nouvelle fois en 2023, définitivement celle de trop.
Car ce n'est pas tant l'histoire, au demeurant pas si terrible, qui pêche mais bien la manière qu'a Disney de cocher aveuglement toutes les cases possibles pour la faire vivre (gloubi-boulga fait de magie, d'héroïne courageuse et déterminée, de monde pas si fantastique quand on gratte le vernis, de chansons pas si originales, de méchants vraiment traditionnels, d'acolytes/sidekicks animaux loufoques,...), de tellement jouer sur l'héritage de Disney et la nostalgie qu'il suscite, qu'elle n'a au final strictement rien de nouveau à raconter.

Chaque parcelle du long-métrage se fait un rappel délibéré et exaspérant d’un autre film bien meilleur qui l’a précédé, chacune des chansons ne sont qu'une redite didactique des hits passés, chacun des personnages n'est qu'une redite, un clin d'œil à d'autres déjà établis et qui n'ont strictement rien pour les rendre mémorables - excepté peut-être Star, la craquante petite boule d’énergie infinie, tout droit sortie du Soul de Pixar.
Pire, au-delà d'une héroïne esquissée de la plus simpliste des manières, l'écriture ne se rattrape même pas via son méchant central (la recette jadis maîtresse de la firme, pourtant), certes manipulateur mais aux intentions aussi prémachées que sa complexité est totalement absente.

Copyright 2023 Disney. All Rights Reserved.

Même l'approche hybride 2D/3D qu'arbore l'animation (dans la veine de l'excellent Les Bad Guys de Pierre Perifel), jusqu'ici pâle imitation de ce qu'offrait la firme à la lampe, semble tout du long plate et inachevée - malgré quelques superbes plans panoramiques.
Sorte de parodie involontaire de la patte Disney, une chasse aux œufs de Pâques pour fan inconditionnel qui s'accroche péniblement à son héritage nostalgique au point de refuser toute originalité, toute valeur ajoutée, Wish - Asha et la bonne étoile s'avère une déconvenue encore plus douloureuse que Avalonia, L'Étrange voyage, car en osant rien, il n'a véritablement pas grand chose à offrir si ce n'est un étalage de références mal digérées.

Vouloir revenir aux classiques d'antan est une idée louable, mais le faire avec un produit fade, réduit au minimum syndical - et encore - et sans poussière de fées, l'est décemment moins...


Jonathan Chevrier