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[CRITIQUE] : Foul King


Réalisateur : Kim Jee-woon
Avec : Song Kang-ho, Goo Shin, Jang Jin-young,...
Distributeur : The Jokers / Les Bookmakers
Budget : -
Genre : Animation, Famille
Nationalité : Sud-coréen.
Durée : 1h56min

Synopsis :
Jeune employé de banque, le timide Im Dae-ho n'est pas épanoui dans son travail : en plus de ses résultats insatisfaisants, il arrive toujours en retard, ce qui attise les foudres de son patron. Fan de catch depuis son enfance, il décide de s'inscrire dans un club afin d'évacuer ses frustrations. C'est alors une véritable révélation pour celui qui se fait désormais appeler Foul King...



Critique :


Assez ironique de se dire que si la lutte professionnelle est considéré comme du " cinoche " par beaucoup, le septième art lui-même ne s'est pas tant penché sur cette passionnante industrie du divertissement, aussi que théâtrale et cynégétique.
Un véritable sport spectacle - et encore plus depuis la main mise sur le business de la surpuissante WWE -, faite d'histoire et de figures fascinantes, d'hommes et de femmes défiant la raison et dédiant leurs corps sur l'autel de l'entertainment, pour mieux électriser une foule se laissant volontairement berner par leur " fausses " bagarres, tout en étant ébloui par leurs vrais exploits physiques (c'est un fan qui aime justement se faire berner depuis qu'il est tout petit, qui écrit ces mots).

S'il est de notoriété publique, que la discipline soit une véritable institution au Pays du Soleil Levant (où, comme au Mexique, les légendes se dénombrent à la pelle), Kim Jee-woon démontrait avec son solide second effort, Foul King, qu'il avait tout autant sa place dans sa Corée du sud natale.

Copyright The Jokers Films

Petite merveille de comédie dramatico-burlesque à la fois gentiment conventionnelle et subtilement subversive, la péloche, qui recelle en elle tout le sel du cinéma de son auteur (la dynamique de l'opprimé dans une société déshumanisée et humiliante, la brutalité et la violence comme outil salvateur), suit comment un employé de banque aussi timide qu'il est résolument incompétent (un - déjà - génial Song Kang-ho), martyrisé/humilié par un patron insatisfait par ses résultats et sa propension à toujours arriver en retard, renaît et s'épanouit au coeur d'un club de catch - sa passion depuis l'enfance -, évacuant toutes les frustrations mornes de son quotidien, entre les cordes (ou il devient " Foul King ").

Nouée autour de la notion d'identité, de la (re)découverte/acceptation de soi dans une lutte contre la frustration, Foul King, embaumé dans une nostalgie cotonneuse, se fait une douce et loufoque fable sur l'importance du lâcher-prise, avec en toile de fond une charge feutrée contre les défaillances institutionnelles et le libéralisme économique sud-coréen (qui a complètement terrassé l'humanité), où Jee-woon fait preuve autant de dynamisme (pas uniquement sur le ring) que de délicatesse pour capturer la lente mais salvatrice transformation d'un vilain petit canard en cygne.
Les débuts grisant d'un cinéaste maniant déjà subtilement l'art du décalage, tout en jonglant admirablement bien entre les genres...


Jonathan Chevrier


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