[CRITIQUE] : Flo
Réalisatrice : Géraldine Danon
Acteurs : Stéphane Caillard, Alison Wheeler, Alexis Michalik, Pierre Deladonchamps, Samuel Jouy, Charles Berling,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Biopic, Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 2h05min
Synopsis :
Connue comme "la petite fiancée de l’Atlantique", Florence Arthaud fut surtout une grande navigatrice. Son palmarès exceptionnel, et unique dans cet univers masculin, connut son apogée avec sa victoire de la Route du Rhum en 1990.
Au-delà de ces exploits, FLO raconte l’incroyable destin d’une femme farouchement libre qui - après un accident de la route ayant failli lui coûter la vie - décide de rejeter son milieu bourgeois et la vie qui lui avait été tracée, pour vivre pleinement ses rêves.
Critique :
Dans un paysage cinématographique populaire majoritairement dominé/gangrenné par des projets simplistes (pour être poli) usant inlassablement de la même formule établie et éprouvée, le biopic estampillé moderne se sent parfois comme la proposition la plus cheap et déclinable du marché et, paradoxalement, la plus usée parce qu'elle est justement l'incarnation parfaite de la facilité, pour peu que la figure choisie ait une existence un minimum remplie (quoique).
Rares sont alors les cinéastes à essayer un tant soit peu de se démarquer de cette popote familière et redondante de l'hagiographie Wikipedia-esque, avec des histoires ambitieuses, pensées autant pour divertir que pour instruire leur auditoire.
Même porté par les meilleures intentions, Flo, estampillé premier long-métrage de la comédienne Géraldine Danon - également co-scénariste sur le projet -, n'est pas du tout fait de ce type de pellicule... loin de là même.
Censé brosser toute l'existence où presque de la célèbre navigatrice Florence Arthaud, la " petite fiancée de l'atlantique " mais surtout première femme victorieuse de la Route du Rhum (et tragiquement décédée dans un accident d'hélicoptère, pendant le tournage de l'émission télévisée Dropped), le film, qui a le bon ton de ne jamais jouer la carte de l'hagiographie facile (clairement l'un des seuls bons points à son crédit), n'échappe pourtant pas au naufrage, fruit d'un récit fragmenté aussi décousu qu'il est peut-être trop ambitieux pour son bien et la finesse de son écriture.
Car si la vie d'Arthaud était incroyable, fille de bonne famille (qui renie d'ailleurs le projet) déterminée à braver la vérité impitoyable des océans autant que les affres d'un univers furieusement misogyne, l'odyssée qu'en ressort Danon navigue à vue d'ellipses, alourdit trop souvent sa route avec des divagations fantasmées et des saillies romantico-familiales trop souvent ampoulées (le dernier tiers du film compile même, maladroitement, deux décennies de sa vie), au point qu'elle ne trouve finalement son/un sens que lorsque la caméra s'évade de la terre ferme, et embrasse le vertige de l'aventure en mer, le désir fougueux de liberté de son héroïne.
Entre ses échecs et ses exploits, ses démons intérieurs et ses maux sentimentaux, Flo choisit bien trop souvent le mauvais co-pilote et boirait même sensiblement la tasse sans la prestation enthousiasmée d'une Stéphane Caillard qui capture pleinement l'aura de cette femme vivant à contre-courant, tout en étant crédible barre en mains.
Petite déconvenue donc, mais pas au point de crier au naufrage.
Acteurs : Stéphane Caillard, Alison Wheeler, Alexis Michalik, Pierre Deladonchamps, Samuel Jouy, Charles Berling,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Biopic, Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 2h05min
Synopsis :
Connue comme "la petite fiancée de l’Atlantique", Florence Arthaud fut surtout une grande navigatrice. Son palmarès exceptionnel, et unique dans cet univers masculin, connut son apogée avec sa victoire de la Route du Rhum en 1990.
Au-delà de ces exploits, FLO raconte l’incroyable destin d’une femme farouchement libre qui - après un accident de la route ayant failli lui coûter la vie - décide de rejeter son milieu bourgeois et la vie qui lui avait été tracée, pour vivre pleinement ses rêves.
Critique :
Entre ses échecs et ses exploits, ses démons intérieurs et ses maux sentimentaux, #Flo choisit bien trop souvent le mauvais co-pilote pour brosser l'existence incroyable de Florence Arthaud, et boirait même gentiment la tasse sans la prestation enthousiasmée de Stéphane Caillard. pic.twitter.com/02qnnMj5mM
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) November 1, 2023
Dans un paysage cinématographique populaire majoritairement dominé/gangrenné par des projets simplistes (pour être poli) usant inlassablement de la même formule établie et éprouvée, le biopic estampillé moderne se sent parfois comme la proposition la plus cheap et déclinable du marché et, paradoxalement, la plus usée parce qu'elle est justement l'incarnation parfaite de la facilité, pour peu que la figure choisie ait une existence un minimum remplie (quoique).
Rares sont alors les cinéastes à essayer un tant soit peu de se démarquer de cette popote familière et redondante de l'hagiographie Wikipedia-esque, avec des histoires ambitieuses, pensées autant pour divertir que pour instruire leur auditoire.
Même porté par les meilleures intentions, Flo, estampillé premier long-métrage de la comédienne Géraldine Danon - également co-scénariste sur le projet -, n'est pas du tout fait de ce type de pellicule... loin de là même.
Copyright Metropolitan FilmExport |
Censé brosser toute l'existence où presque de la célèbre navigatrice Florence Arthaud, la " petite fiancée de l'atlantique " mais surtout première femme victorieuse de la Route du Rhum (et tragiquement décédée dans un accident d'hélicoptère, pendant le tournage de l'émission télévisée Dropped), le film, qui a le bon ton de ne jamais jouer la carte de l'hagiographie facile (clairement l'un des seuls bons points à son crédit), n'échappe pourtant pas au naufrage, fruit d'un récit fragmenté aussi décousu qu'il est peut-être trop ambitieux pour son bien et la finesse de son écriture.
Car si la vie d'Arthaud était incroyable, fille de bonne famille (qui renie d'ailleurs le projet) déterminée à braver la vérité impitoyable des océans autant que les affres d'un univers furieusement misogyne, l'odyssée qu'en ressort Danon navigue à vue d'ellipses, alourdit trop souvent sa route avec des divagations fantasmées et des saillies romantico-familiales trop souvent ampoulées (le dernier tiers du film compile même, maladroitement, deux décennies de sa vie), au point qu'elle ne trouve finalement son/un sens que lorsque la caméra s'évade de la terre ferme, et embrasse le vertige de l'aventure en mer, le désir fougueux de liberté de son héroïne.
Copyright Metropolitan FilmExport |
Entre ses échecs et ses exploits, ses démons intérieurs et ses maux sentimentaux, Flo choisit bien trop souvent le mauvais co-pilote et boirait même sensiblement la tasse sans la prestation enthousiasmée d'une Stéphane Caillard qui capture pleinement l'aura de cette femme vivant à contre-courant, tout en étant crédible barre en mains.
Petite déconvenue donc, mais pas au point de crier au naufrage.
Jonathan Chevrier