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[CRITIQUE] : Complètement Cramé !


Réalisateur : Gilles Legardinier
Acteurs : John Malkovich, Fanny ArdantEmilie DequennePhilippe Bas,...
Distributeur : Universal Pictures International France 
Budget : -
Genre : Drame, Comédie, Romance.
Nationalité : Luxembourgeois, Français.
Durée : 1h50min.

Synopsis :
Depuis qu’il a perdu sa femme, Andrew Blake n’a plus le cœur à rien. Un ultime élan le pousse à quitter Londres pour retourner en France, dans la propriété où il l’avait rencontrée. Ce voyage vers le souvenir des jours heureux ne va pas du tout se passer comme prévu…Pour rester au domaine de Beauvillier, Blake se retrouve condamné à jouer les majordomes à l’essai. Entre Mme Beauvillier, la maîtresse des lieux au comportement aussi étrange que ses relations, Odile, la cuisinière au caractère bien trempé, Philippe, l’intendant un peu frappé qui vit en ermite au fond du parc, et Manon, la jeune femme de ménage dont le destin bascule, Blake découvre des gens aussi perdus que lui. Face à eux, dans cet endroit à part, cet homme qui n’attendait plus rien de la vie va être obligé de tout recommencer…



Critique :


Il y a comme une certaine ironie crasse mais juste, bien qu'involontaire, qui se dégage du titre du premier long-métrage de Gilles Legardinier, Complètement Cramé !, qui passe ici derrière la caméra pour adapter son propre roman éponyme à succès, quand on plaque celui-ci sur la carrière de plus en plus indéfendable de son comédien vedette, John Malkovich.

Éreinté par une accumulation dangereusement gourmande de blockbusters faisandés et de DTV de luxe - pour rester poli -, où son cabotinage à l'extrême répond quasiment instinctivement à une ambition créative devenue lentement mais sûrement paresseuse (comme beaucoup, il vient simplement prendre son chèque, avec la lucidité honteuse qui va avec), il est vite devenu, à l'instar de son compatriote Jeremy Irons (avec qui on pourrait presque le confondre, même lorsqu'il joue ensemble) l'une des crevures les plus binaires d'une production Hollywoodienne qui dénombre à la pelle.

Copyright Ricardo Vaz Palma - Bidibul Productions

Un sacré goût amer donc, pour un bonhomme capable jadis de jongler entre la série B burnée (Con Air !!!), la comédie conceptuelle et le drame d'époque, avec une facilité déconcertante.
Cramé, il l'est définitivement dans cette comédie dramatique dénuée d'envie et encore moins d'une quelconque idée de cinéma, retranscription religieusement plate d'un récit au demeurant attachant sur papier glacé, vissé sur les atermoiements d'un veuf qui, depuis le décès de sa femme, n'a plus le goût de rien (méta qu'on vous dit), au point de se lancer dans un pèlerinage nostalgique dans la propriété française où il l'avait rencontrée - le domaine de Beauvillier -, en se faisant passer pour un majordome, ce qui lui permettra de croiser la route de plusieurs personnalités aussi paumées que lui.

Profondément verbeuse et lancinante dans son choc des cultures gentillet que ne vient jamais relever une mise en scène sans ampleur et au ras des pâquerettes, cette adaptation coche toutes les cases de la retranscription unidimensionnelle et sans âme, ne rendant jamais vivant ni empathique une morale pourtant bardée de bonnes intentions (prôner l'entraide et la solidarité, faire perdurer le souvenir de ceux qu'on aime,...), et encore moins justice au charmant tandem John Malkovich/Fanny Ardant.
Pas " totalement cramé " donc, mais jamais digeste non plus.


Jonathan Chevrier


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