[CRITIQUE] : Comme par magie

Réalisateur : Christophe Barratier
Acteurs : Kev Adams, Gérard Jugnot, Claire Chust, Charlotte des Georges,...
Distributeur : Apollo Films / Orange Studio
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h33min.

Synopsis :
Victor, jeune magicien en pleine ascension, élève seul sa fille Lison. C’est sans compter Jacques, son fantasque beau-père, qui se mêle contre son avis de l’éducation de la petite. Un tandem improbable qui aura pour arbitre Nina, l’amie d’enfance de Victor, au caractère bien trempé.



Critique :

Tout en pathos et trop forcé pour être touchant, #CommeParMagie, même si tout n'est évidemment pas à jeter dans ce maladroit tour de passe-passe, ne fait pas illusion assez longtemps pour divertir, entre une émotion rarement empathique et un humour à la subtilité pachydermique. pic.twitter.com/sYbKPIwOrX

— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) November 16, 2023

Il y a quelque chose de fascinant au coeur de la carrière cinématographique de Kev Adams, engoncé entre de gros divertissements populaires aussi regressifs que difficilement défendables, et de maigres tentatives de casser cette image d'éternel adolescent qui lui colle à la peau et qu'il semble, volontairement, faire perdurer même dans des projets pourtant propices à laisser s'exprimer un tant soit peu de maturité (Love Addict, Alad'2, Amis Publics ou encore Tout là-Haut).

Une sorte de syndrome de Peter Pan dans ce qu'il a de plus encombrant, sans doute accentué autant par l'idée de ne pas trop fuir sa zone de confort et potentiellement trahir un public cible qui lui est toujours fidèle - malgré de vraies déconvenues en salles -, mais aussi imposé par une industrie qui ne cherche pas forcément à le voir dans un autre type de rôle (tant bien même le fait qu'il produise lui-même certains de ses films, devrait faciliter les choses).

Copyright Jean-Marie Leroy - 2023 M.E.S. PRODUCTIONS – ORANGE STUDIO – APOLLO FILMS DISTRIBUTION – M6 FILMS - MALEC PRODUCTION CPM-220

Un écueil que n'a pas connu son ex-comparse de la série SODA William Lebghil, parti de plus loin que lui mais qui n'a pas traîné pour se délester de cette image embarrassante, pour mieux démontrer toute l'étendue de son talent.
Une question d'opportunités sans doute, mais de choix avant tout voire même, n'ayons pas peur des mots, de capacités.
Si on l'avait laissé, en salles, sur une note plus encourageante que d'habitude, avec Maison de Retraite de Thomas Gilou (où il était suffisamment bien entouré pour ne pas se perdre dans ses tics de jeu habituels, malgré une écriture plombante), le soufflet retombe cela dit un peu plus avec Comme par magie d'un Christophe Barratier dont le cinéma a, ironie du sort, perdu lui aussi de sa magie.

Comédie dramatico-sirupeuse à la subtilité pachydermique, où un jeune magicien prometteur doit jongler - littéralement - entre le deuil insondable de sa compagne et l'apprentissage de son rôle de père, tout en ne bradant pas pour autant sa passion, le film piétine aussi bien dans sa gestion d'une émotion rarement palpable (que vient appuyer une bande originale gentiment irritante), que dans celle d'un humour pataud, sporadiquement efficace quand il n'est pas, trop souvent pour son bien, franchement gênant (coucou la scène de l'entretien des nounous, dont une femme atteinte du syndrome Gilles de la Tourette).

Copyright Jean-Marie Leroy - 2023 M.E.S. PRODUCTIONS – ORANGE STUDIO – APOLLO FILMS DISTRIBUTION – M6 FILMS - MALEC PRODUCTION CPM-220

Tout en pathos et beaucoup trop forcé - jusque dans le surjeu assumé de toute sa distribution - pour être touchant, Comme par magie, même si tout n'est évidemment pas à jeter dans ce maladroit tour de passe-passe (un Gérard Jugnot qui arrive toujours attachant et convaincant, même dans des rôles ingrats, en tête), ne fait pas illusion assez longtemps pour divertir.
La magie du cinéma elle-même à ses limites...


Jonathan Chevrier