[CRITIQUE] : Mal Viver / Viver Mal
Réalisateur : João Canijo
Acteurs : Nuno Lopes, Filipa Areosa, Leonor Silveira, Madalena Almeida,...
Distributeur : UFO Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Portugais.
Durée : 2h07min - 2h04min
Synopsis :
Mal Viver - Dans un hôtel de la côte nord du Portugal, vivent plusieurs générations de femmes d’une même famille. L’arrivée inattendue de la plus jeune réveille des rancunes accumulées.
Acteurs : Nuno Lopes, Filipa Areosa, Leonor Silveira, Madalena Almeida,...
Distributeur : UFO Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Portugais.
Durée : 2h07min - 2h04min
Synopsis :
Mal Viver - Dans un hôtel de la côte nord du Portugal, vivent plusieurs générations de femmes d’une même famille. L’arrivée inattendue de la plus jeune réveille des rancunes accumulées.
Viver Mal - Un hôtel de la côte nord du Portugal, plusieurs familles de touristes se prélassent autour de la piscine, pendant que la famille des propriétaires se déchirent. Les tensions semblent peu à peu toucher tous les résidents.
Critique :
L'ambition n'est décemment pas ce qui a manqué au cinéaste portugais João Canijo (Sangue do me sangue), lui qui a profité du confinement au cœur de la pandémie du Covid-19, pour concocter rien de moins qu'un diptyque : Mal Viver et Viver Mal.
Soit deux films miroir, deux faces d'une même pièce, celles d'une fresque furieusement théâtrale de plus de quatre heures, dont le rythme lancinant est tout du long vissé sur les atermoiements d'un hôtel de la côte nord du Portugal, la première partie se concentrant sur les propriétaires de l'établissement et leurs liens intimes délétères (explosant à l'arrivée de la petite dernière), tandis que la seconde développe sa narration auprès des clients de l'hôtel, emportant/partageant leurs propres drames/névroses au sein d'un lieu qui, évidemment, n'en est pas pauvre.
Mais le cinéaste n'en perd décemment pas le nord pour autant, les femmes étant toujours autant au centre de son œuvre, lui qui triture ici les angoisses et les difficultés de la maternité, de l'incapacité d'aimer inconditionnellement la chair de sa chair - parfois par pur égoïsme - à la peur de mal agir, s'attachant à plusieurs figures dissemblables d'une seule et même famille, qui sont toutes plus où moins directement frappées par le manque d'amour qu'elles reçoivent et donnent en retour.
Dans Mal Viver, le cinéaste croque le portrait de cinq femmes de générations différentes, des mères et des filles qui errent dans la prison à ciel ouvert qui leur sert de gagne-pain, paradoxalement étouffées par le seul endroit où elles peuvent exister.
Des femmes déchirées par la solitude et l'isolement (alors qu'elles sont, justement toutes réunies pour la première fois depuis longtemps), silencieusement dévastées par leur incapacité de montrer de l'affection à celles qu'elles aiment, au moins autant qu'elles le sont de ne pas pouvoir en recevoir.
Tout le réalisme tragique du cinéma de Canijo réside dans ces deux premières heures captivantes, mais surtout au travers du touchant personnage de Salomé (magnifique Madalena Almeida), déterminée à atteindre le cœur de sa mère et trouver les réponses aux maux qui la hantent.
La seconde moitié, Viver Mal, peine sensiblement plus à maintenir l'intérêt, sorte de films à sketchs où les simples figurants des deux premières heures, deviennent les protagonistes - trois familles aussi instables et glaciales sentimentalement, que la première -, d'un exercice de style scindé en trois chapitres individuels, qui se rêve complètementaire mais s'avère définitivement plus hermétique aussi bien dans sa forme (quand bien même sa mise en scène se fait plus dynamique ici) que dans son fond, redite où presque des mêmes problèmes intimes, des mêmes situations et dialogues plein de rancœurs et d'amertume.
Dommage, car cette sensation d'étirement inutile, cette façon de corseter un exercice de style déjà appuyé, entache la vision d'une première partie troublante et séduisante dans son exploration de la triste condition humaine.
Jonathan Chevrier
Critique :
Fresque théâtrale de plus de 4h, #MalViver/#ViverMal se fait un exercice de style un brin bancal, qui captive dans sa première moitié merveilleusement amère et déchirante, symbole du réalisme tragique du cinéma de Canijo, avant de se perdre dans une seconde bien plus redondante. pic.twitter.com/Mjs8VuLLRt
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) October 11, 2023
L'ambition n'est décemment pas ce qui a manqué au cinéaste portugais João Canijo (Sangue do me sangue), lui qui a profité du confinement au cœur de la pandémie du Covid-19, pour concocter rien de moins qu'un diptyque : Mal Viver et Viver Mal.
Soit deux films miroir, deux faces d'une même pièce, celles d'une fresque furieusement théâtrale de plus de quatre heures, dont le rythme lancinant est tout du long vissé sur les atermoiements d'un hôtel de la côte nord du Portugal, la première partie se concentrant sur les propriétaires de l'établissement et leurs liens intimes délétères (explosant à l'arrivée de la petite dernière), tandis que la seconde développe sa narration auprès des clients de l'hôtel, emportant/partageant leurs propres drames/névroses au sein d'un lieu qui, évidemment, n'en est pas pauvre.
Mal Viver - Copyright UFO Distribution |
Mais le cinéaste n'en perd décemment pas le nord pour autant, les femmes étant toujours autant au centre de son œuvre, lui qui triture ici les angoisses et les difficultés de la maternité, de l'incapacité d'aimer inconditionnellement la chair de sa chair - parfois par pur égoïsme - à la peur de mal agir, s'attachant à plusieurs figures dissemblables d'une seule et même famille, qui sont toutes plus où moins directement frappées par le manque d'amour qu'elles reçoivent et donnent en retour.
Dans Mal Viver, le cinéaste croque le portrait de cinq femmes de générations différentes, des mères et des filles qui errent dans la prison à ciel ouvert qui leur sert de gagne-pain, paradoxalement étouffées par le seul endroit où elles peuvent exister.
Des femmes déchirées par la solitude et l'isolement (alors qu'elles sont, justement toutes réunies pour la première fois depuis longtemps), silencieusement dévastées par leur incapacité de montrer de l'affection à celles qu'elles aiment, au moins autant qu'elles le sont de ne pas pouvoir en recevoir.
Tout le réalisme tragique du cinéma de Canijo réside dans ces deux premières heures captivantes, mais surtout au travers du touchant personnage de Salomé (magnifique Madalena Almeida), déterminée à atteindre le cœur de sa mère et trouver les réponses aux maux qui la hantent.
Viver Mal - Copyright UFO Distribution |
La seconde moitié, Viver Mal, peine sensiblement plus à maintenir l'intérêt, sorte de films à sketchs où les simples figurants des deux premières heures, deviennent les protagonistes - trois familles aussi instables et glaciales sentimentalement, que la première -, d'un exercice de style scindé en trois chapitres individuels, qui se rêve complètementaire mais s'avère définitivement plus hermétique aussi bien dans sa forme (quand bien même sa mise en scène se fait plus dynamique ici) que dans son fond, redite où presque des mêmes problèmes intimes, des mêmes situations et dialogues plein de rancœurs et d'amertume.
Dommage, car cette sensation d'étirement inutile, cette façon de corseter un exercice de style déjà appuyé, entache la vision d'une première partie troublante et séduisante dans son exploration de la triste condition humaine.
Jonathan Chevrier