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[CRITIQUE] : L'Autre Laurens


Réalisateur : Claude Schmitz
Acteurs : Olivier Rabourdin, Louise Leroy, Kate Moran, Marc Barbé,...
Distributeur : Arizona Distribution
Budget : -
Genre : Policier, Thriller.
Nationalité : Belge, Français.
Durée : 1h57min.

Synopsis :
Gabriel Laurens est un détective privé un peu las, spécialisé dans les affaires conjugales. Lorsque sa nièce Jade déboule dans sa vie pour lui demander d’enquêter sur la mort de son père, frère jumeau de Gabriel, il voit resurgir des souvenirs qu'il pensait enfouis pour toujours. Confronté aux fantômes de son passé, Gabriel est entraîné dans une étrange enquête mêlant faux-semblants, fantasmes et trafic de stupéfiants.



Critique :


Bien qu'elle soit d'une liberté assez marquée et plutôt prompt au décalage, la narration de L'Autre Laurens, estampillé nouveau long-métrage du cinéaste belge Claude Schmitz (les excellents Braquer Poitiers et Lucie perd son cheval, cantonnés, par chez nous, à des sorties de catimini en VOD), L'Autre Laurens, glisse tout du long sur un velours familier mais pas pour autant dénué de panache.

On y suit l'enquête/histoire mystérieuse, aux abords de la frontière franco-espagnole, de Gabriel Laurens (exceptionnel Olivier Rabourdin), détective privé désabusé et spécialisé dans les affaires d'adultère (sorte d'auto-flagellation plus ou moins consentie, qu'il s'inflige depuis la perte du grand amour de sa vie), obligé par la force des choses, à affronter autant le décès de sa mère que les fantômes de son passé lorsque sa nièce, Jade (une captivante Louise Leroy, LA révélation du film), le supplie d'enquêter sur la prétendue mort accidentelle de son père, François, le frère jumeau du détective.

Copyright Wrong Men/Cheval deux trois

Évidemment, le lascar n'est pas tout blanc et ils vont vite comprendre que son décès est tout sauf un simple accident, et la disparition de François va vite être aller de pair avec celle de Gabriel qui, glissant lentement mais sûrement dans l'univers luxueux de son défunt frangin (qu'il a toujours accablé de sa destinée frustrée et pleine de rage), va inconsciemment prendre sa place, pour le meilleir et pour le pire...

Il y a une vraie bonne dose d'ironie existentielle qui irrigue les veines du nouvel effort de Schmitz, petit morceau de cinéma hybride entre le drame familial, le néo-western mélancolique et le film noir à l'humour - évidemment - noir gentiment prononcé, dont l'influence du cinéma ricain (la figure de la femme fatale, du détective blasé, un gang de bikers,...) transpire de tous les pores de sa pellicule, au moins tout qu'il est furieusement ancré dans un univers résolument français - à l'instar de certaines péloches de Samuel Benchétrit.
Un vrai exercice de funambule (comme les précédents efforts de Schmitz) en somme, peut-être parfois trop pour son bien (notamment dans son dernier tiers), à l'esprit aussi sensiblement décalé que son rythme peut être gentiment décousu - quitte à en décontenancé plus d'un -, qui n'a jamais peur d'enchaîner les ruptures de ton ni de dangereusement flirter avec la frontière du pastiche.

Copyright Wrong Men/Cheval deux trois

Alors certes, s'il aurait mérité qu'on lui taille un bon bout de gras au montage, L'Autre Laurens n'en reste pas moins une étonnante expérience, renforcée par la lumineuse photographie de Florian Berutti et la partition musicale affûtée de Thomas Turine, qui tort avec malice les codes du film noir pour mieux traiter de thématiques actuelles (la question de la condition féminine, des rouages anxiogène du patriarcat,...).
Un joli et agréable OFNI.


Jonathan Chevrier


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