[CRITIQUE] : Fair Play
Réalisatrice : Chloe Domont
Acteurs : Alden Ehrenreich, Phoebe Dynevor, Eddie Marsan,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h53min.
Synopsis :
Une promotion inattendue dans un fonds d'investissement pousse deux jeunes amoureux au bord de la rupture et menace de détruire bien plus que leurs récentes fiançailles.
Critique :
Sous-genre gentiment populaire au cœur des années 80/90, bien aidé les papes Adrian Lyne, Paul Verhoeven et Brian De Palma, le thriller érotique s'est lentement mais sûrement éteint au virage des années 2000, époque où le cinéma Hollywoodien a amorcé son policage PG-esque en règle, quand bien même quelques irréductibles frondeurs (Adrian Lyne encore une fois, Jane Campion ou même Atom Egoyan) ont tentés, sporadiquement il est vrai, d'en raviver ses cendres.
Sacré pari donc de la part de la wannabe cinéaste américaine Chloe Domont, d'arpenter plus ou moins franchement ce terrain sinueux, avec son premier effort, le savoureusement acide Fair Play, flanqué au coeur de l'impitoyable et brutal milieu de la finance New Yorkais, ou l'amour n'y a pas sa place - " If you need a friend, get a dog ", qu'il disait Gordon Gecko.
Elle attache sa caméra sur un couple en apparence banal, Emily et Luke, réellement épris l'un de l'autre, au moins autant qu'ils sont férocement déterminés à faire leur trou à Manhattan.
Secrètement fiancés, leur relation doit cependant rester secrète puisqu'ils bossent dans le même cabinet de fonds spéculatifs - dirigé par un Eddie Marsan furieusement arrogant et glaciale -, chacun faisant en sorte d'être des étrangers pour l'autre tous les matins, avant de se retrouver une fois chez eux.
Tout bascule dans leur relation lorsque Emily décroche la promotion que chacun d'eux visait, le déséquilibre au sein même de leur lieu de travail - elle devient son supérieur hiérarchique - se traduisant inéluctablement au cœur de leur propre intimité...
Qu'on se le dise, même ses petites longueurs et le langage bancaire habituellement déroutant, ne viennent pas détourner la mécanique impeccable de cet impressionnant premier effort, intelligent et solide thriller érotique sur la politique de genre, la toxicité/fragilité masculine et le darwinisme brutal de la haute finance, où Chloe Domont fissure non pas à la masse mais au pic à glace, aussi bien le bonheur d'un couple que notre empathie pour eux.
Une union capable d'accepter/encaisser la volatilité du marché boursier et son machisme/sexisme décomplexé, mais pas celle de leurs sentiments, étouffés par la jalousie (le ressentiment profond de Luke pour la réussite d'Emily et son intégration progressive dans ce milieu d'hommes, se transformant en impuissance puis en privation et en punition).
Incroyablement pertinent dans sa manière de lier l'amour à la haute finance, où tout n'est qu'une question de confiance et de manipulation plus ou moins consentie, dans sa manière de décortiquer la dynamique de pouvoir - un temps basée sur l'équité - d'une relation amoureuse dans sa perception publique (le lieu de travail) et privée (son intimité); Fair Play détonne dans son cocktail pervers et tendu, en grande partie grâce à l'alchimie et à la justesse d'interprétation de son couple Alden Ehrenreich/Phoebe Dynevor.
Un sacré premier effort.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Alden Ehrenreich, Phoebe Dynevor, Eddie Marsan,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h53min.
Synopsis :
Une promotion inattendue dans un fonds d'investissement pousse deux jeunes amoureux au bord de la rupture et menace de détruire bien plus que leurs récentes fiançailles.
Critique :
#FairPlay où un intelligent et solide thriller érotique sur la toxicité/fragilité masculine et le darwinisme du milieu de la finance, où Chloé Domont fissure non pas à la masse mais au pic à glace, aussi bien le bonheur un temps idyllique d'un couple, que notre empathie pour eux. pic.twitter.com/u5CDLbiuof
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) October 6, 2023
Sous-genre gentiment populaire au cœur des années 80/90, bien aidé les papes Adrian Lyne, Paul Verhoeven et Brian De Palma, le thriller érotique s'est lentement mais sûrement éteint au virage des années 2000, époque où le cinéma Hollywoodien a amorcé son policage PG-esque en règle, quand bien même quelques irréductibles frondeurs (Adrian Lyne encore une fois, Jane Campion ou même Atom Egoyan) ont tentés, sporadiquement il est vrai, d'en raviver ses cendres.
Sacré pari donc de la part de la wannabe cinéaste américaine Chloe Domont, d'arpenter plus ou moins franchement ce terrain sinueux, avec son premier effort, le savoureusement acide Fair Play, flanqué au coeur de l'impitoyable et brutal milieu de la finance New Yorkais, ou l'amour n'y a pas sa place - " If you need a friend, get a dog ", qu'il disait Gordon Gecko.
Copyright Sergej Radovic/Netflix |
Elle attache sa caméra sur un couple en apparence banal, Emily et Luke, réellement épris l'un de l'autre, au moins autant qu'ils sont férocement déterminés à faire leur trou à Manhattan.
Secrètement fiancés, leur relation doit cependant rester secrète puisqu'ils bossent dans le même cabinet de fonds spéculatifs - dirigé par un Eddie Marsan furieusement arrogant et glaciale -, chacun faisant en sorte d'être des étrangers pour l'autre tous les matins, avant de se retrouver une fois chez eux.
Tout bascule dans leur relation lorsque Emily décroche la promotion que chacun d'eux visait, le déséquilibre au sein même de leur lieu de travail - elle devient son supérieur hiérarchique - se traduisant inéluctablement au cœur de leur propre intimité...
Qu'on se le dise, même ses petites longueurs et le langage bancaire habituellement déroutant, ne viennent pas détourner la mécanique impeccable de cet impressionnant premier effort, intelligent et solide thriller érotique sur la politique de genre, la toxicité/fragilité masculine et le darwinisme brutal de la haute finance, où Chloe Domont fissure non pas à la masse mais au pic à glace, aussi bien le bonheur d'un couple que notre empathie pour eux.
Une union capable d'accepter/encaisser la volatilité du marché boursier et son machisme/sexisme décomplexé, mais pas celle de leurs sentiments, étouffés par la jalousie (le ressentiment profond de Luke pour la réussite d'Emily et son intégration progressive dans ce milieu d'hommes, se transformant en impuissance puis en privation et en punition).
Copyright Sergej Radovic/Netflix |
Incroyablement pertinent dans sa manière de lier l'amour à la haute finance, où tout n'est qu'une question de confiance et de manipulation plus ou moins consentie, dans sa manière de décortiquer la dynamique de pouvoir - un temps basée sur l'équité - d'une relation amoureuse dans sa perception publique (le lieu de travail) et privée (son intimité); Fair Play détonne dans son cocktail pervers et tendu, en grande partie grâce à l'alchimie et à la justesse d'interprétation de son couple Alden Ehrenreich/Phoebe Dynevor.
Un sacré premier effort.
Jonathan Chevrier