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[CRITIQUE] : Dieu, tu es là ? C'est moi, Margaret



Réalisatrice : Kelly Fremon Craig
Acteurs :  Rachel McAdamsAbby Ryder Fortson, Kathy Bates, Benny Safdie,...
Distributeur : - (Sony Pictures Home Entertainment)
Budget : -
Genre : Comédie, Famille.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h46min.

Synopsis :
Margaret Simon, une jeune fille, déménage avec sa famille de New York à Farbrook dans le New Jersey. Elle a grandi entre une mère chrétienne et un père juif. Elle prie un dieu et elle s'imagine que ce dernier la surveille en permanence. Parrallèlement à la recherche de sa foi personnelle, son corps change. Elle observe, avec curiosité, le club secret dans lequel les autres filles de son âge parlent de garçons, de soutiens-gorges et de menstruations.



Critique :



Ils sont une poignée, pas plus que les doigts d'une main gentiment amputée, les auteurs ayant subtilement saisit et retranscrit ce que cela signifie réellement de grandir.
Et gageons qu'ils sont encore plus rares ceux à avoir autant aborder - avec justesse - le sujet que Judy Blume, une auteure qui a su intelligemment accompagner ses lecteurs à chaque phase universellement délicate de leur croissance.

Dana Hawley/AP/Lionsgate

Que le septieme art s'intéresse à son œuvre définitivement intemporelle, ultra-populaire outre-Atlantique, n'est pas l'œuvre du hasard (et encore plus à une époque où originalité et créativité, riment furieusement avec disette), mais le fait que ce soit la cinéaste Kelly Fremon Craig, derrière le merveilleux The Edge of Seventeen, qui soit celle qui s'attaque à une adaptation de Are you there, God? It's Me, Margaret, saint-Graal de ses écrits, avait presque sur le papier, tout d'un parfait alignement des planètes pouvant accoucher de l'un des meilleurs coming of age movie de récente mémoire.

À l'écran, cette vérité n'est absolument pas contredite, tant le film épouse toutes les coutures de cette histoire épisodique savoureusement complexe sur la foi, l'importance saine du libre arbitre et les affres de la puberté (avec les galères et les anxiétés/questionnements qui vont avec), qui domine le quotidien d'une gamine, Margaret (excellente Abby Ryder Fortson), devant en plus négocier avec un déménagement forcé (de New York au New Jersey, tout un monde), alors que la simple vie d'une môme de 11 ans au cœur des 70s, est déjà suffisamment compliquée comme ça.

Dana Hawley/AP/Lionsgate

Avec un regard à la fois enfantin et mature, la cinéaste se joue avec tendresse et humour du décalage au cœur du quotidien d'une jeune fille se tournant spontanément vers Dieu pour obtenir des réponses à ses questions et craintes (être rejetée par les autres), de son éveil spirituel au sein d'un cadre familial tout aussi aimant qu'il est religieusement tendu (entre l'auto-préservation juive, personnifiée par une grand-mère juive génialement incarnée par Queen Kathy Bates, et le prosélytisme chrétien, véhiculé au travers de la performance de Rachel McAdams, magnifique en mère tendrement attentive mais créativement étouffée), dans ce qui est tout du long une exploration douce et sincère de la découverte de soi et de la puberté, dans le grand mystère - même pour les adultes - qu'est la vie.

La modeste petite claque ciné drôle et pleine d'enthousiasme, que l'on a vraiment pas vu venir.


Jonathan Chevrier


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